![]() Une vieux paysan, venu s’enquérir du sort de ses enfants...
|
![]() Déception et amertume se lisent sur le visage de ces habitants. |
![]() Derrière les barbelés, les habitants d’Arnoun. |
![]() Une voiture de la Croix-Rouge entrant dans le village. |
Le site d’Arnoun qui ne compte plus qu’une centaine d’habitants, des
femmes, des vieillards et des enfants sur les 3.000 qui en sont originaires,
constituait avant ce développement un no man’s land servant à
la fois à des opérations de la Résistance et à
des représailles israéliennes. Dans un premier communiqué,
l’ALS a expliqué l’opération par “sa volonté de priver
le Hezbollah d’une base pour ses opérations”. Comble d’ironie, elle
a affirmé en outre que “les barbelés et les chicanes étaient
destinés à protéger les habitants des opérations
terroristes de ce dernier!”
Le lendemain, les habitants originaires du village isolé,
ont organisé un sit-in de protestation à Kfartebnit. Ce mouvement
s’est aussitôt transformé en véritable meeting d’appui
à la Résistance. Outre la présence du ministre des
Transports et des Travaux publics, M. Mikati, on notait la présence
de plusieurs personnalités, parmi lesquelles les députés
Yassine Jaber, Abdallah Cassir, Ahmed Soueid et Abdel Latif Zein, le président
du Conseil du Liban-Sud Kabalan Kabalan, cheikh Nabil Kaouk responsable
du Hezbollah pour le Liban-Sud et son homologue du mouvement Amal, Khalil
Hamdane, ainsi que des représentants de divers partis politiques
et des hommes de religion.
En dépit des conseils lénifiants et répétitifs
de l’ambassadeur des Etats-Unis, qui préconise dans ces cas d’agression
caractérisée de faire acte de retenue et face à l’échec
du Comité de Surveillance de prendre une décision, le Liban
a décidé de déposer une plainte auprès du Conseil
de Sécurité de l’ONU.
Cette décision de porter l’affaire devant la plus haute
instance internationale a été prise à la fin d’une
longue journée de tractations fiévreuses entre Beyrouth et
Nakoura. On avait appris entre temps que c’est l’attitude du délégué
américain au sein du Comité, plus favorable au point de vue
israélien qu’au point de vue libanais, qui avait empêché
le Comité de parvenir à une résolution adéquate.
A relever que dans cette conjoncture, le président de l’Assemblée
nationale M. Nabih Berri avait toujours dit préférer essuyer
un échec au Conseil de Sécurité qu’assister passivement
à l’annexion d’une parcelle supplémentaire du territoire
libanais par Israël “sous les yeux du Comité de surveillance”!
Bien entendu, en cours de journée, le chef du gouvernement avait
rencontré successivement les ambassa-deurs de France et des Etats-Unis
pour leur communiquer la position définitive du Liban.
A la tombée de la nuit, le village d’Arnoun revêt l’aspect
lugubre des lieux hantés par la guerre et ses imprévus. Nulle
part au monde l’appellation de no man’s land ne prend un sens aussi chargé
de drame. Dans le village plus qu’à moitié détruit,
il ne semble plus y avoir âme qui vive... Et pourtant quelque 75
habitants y résident toujours. Les conditions de vie, déjà
précaires ne font qu’empirer en raison de la difficulté croissante
d’y faire parvenir les secours!
DERNIÈRE MINUTE
Le Liban a provisoirement renoncé à déposer une
plainte au Conseil de Sécurité et ce, à la demande
des Etats-Unis, qui semblent plutôt attachés à un règlement
dans le cadre du Comité de surveillance.