ARNOUN ISOLÉE PAR ISRAËL OU ANNEXÉE À LA ZONE OCCUPÉE?
Dans la nuit du 17 au 18 février, les forces israéliennes et l’armée du Liban-Sud ont isolé, à l’aide de chicanes et de barbelés le village d’Arnoun en contrebas du château de Beaufort, du restant du pays, l’intégrant pratiquement à la zone occupée.
 
 

Une vieux paysan, venu  s’enquérir du sort de ses enfants...

 



 
 
 


Déception et amertume se lisent sur le visage de ces habitants.

 



Derrière les barbelés, les habitants d’Arnoun.

 

Une voiture de la Croix-Rouge entrant dans le village.

 

Le site d’Arnoun qui ne compte plus qu’une centaine d’habitants, des femmes, des vieillards et des enfants sur les 3.000 qui en sont originaires, constituait avant ce développement un no man’s land servant à la fois à des opérations de la Résistance et à des représailles israéliennes. Dans un premier communiqué, l’ALS a expliqué l’opération par “sa volonté de priver le Hezbollah d’une base pour ses opérations”. Comble d’ironie, elle a affirmé en outre que “les barbelés et les chicanes étaient destinés à protéger les habitants des opérations terroristes de ce dernier!”
 Le lendemain, les habitants originaires du village isolé, ont organisé un sit-in de protestation à Kfartebnit. Ce mouvement s’est aussitôt transformé en véritable meeting d’appui à la Résistance. Outre la présence du ministre des Transports et des Travaux publics, M. Mikati, on notait la présence de plusieurs personnalités, parmi lesquelles les députés Yassine Jaber, Abdallah Cassir, Ahmed Soueid et Abdel Latif Zein, le président du Conseil du Liban-Sud Kabalan Kabalan, cheikh Nabil Kaouk responsable du Hezbollah pour le Liban-Sud et son homologue du mouvement Amal, Khalil Hamdane, ainsi que des représentants de divers partis politiques et des hommes de religion.
En dépit des conseils lénifiants et répétitifs de l’ambassadeur des Etats-Unis, qui préconise dans ces cas d’agression caractérisée de faire acte de retenue et face à l’échec du Comité de Surveillance de prendre une décision, le Liban a décidé de déposer une plainte auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Cette décision de porter l’affaire devant la  plus haute instance internationale a été prise à la fin d’une longue journée de tractations fiévreuses entre Beyrouth et Nakoura. On avait appris entre temps que c’est l’attitude du délégué américain au sein du Comité, plus favorable au point de vue israélien qu’au  point de vue libanais, qui avait empêché le Comité de parvenir à une résolution adéquate.
A relever que dans cette conjoncture, le président de l’Assemblée nationale M. Nabih Berri avait toujours dit préférer essuyer un échec au Conseil de Sécurité qu’assister passivement à l’annexion d’une parcelle supplémentaire du territoire libanais par Israël “sous les yeux du Comité de surveillance”!
Bien entendu, en cours de journée, le chef du gouvernement avait rencontré successivement les ambassa-deurs de France et des Etats-Unis pour leur communiquer la position définitive du Liban.
A la tombée de la nuit, le village d’Arnoun revêt l’aspect lugubre des lieux hantés par la guerre et ses imprévus. Nulle part au monde l’appellation de no man’s land ne prend un sens aussi chargé de drame. Dans le village plus qu’à moitié détruit, il ne semble plus y avoir âme qui vive... Et pourtant quelque 75 habitants y résident toujours. Les conditions de vie, déjà précaires ne font qu’empirer en raison de la difficulté croissante d’y faire parvenir les secours!

DERNIÈRE MINUTE
Le Liban a provisoirement renoncé à déposer une plainte au Conseil de Sécurité et ce, à la demande des Etats-Unis, qui semblent plutôt attachés à un règlement dans le cadre du Comité de surveillance.


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