MUSCULATION ARTIFICIELLE CHEZ LES JEUNES
MÉFAITS DES SUBSTANCES PERFORMANTES ET STIMULANTES


Jeune adolescent, tu rêves d’impressionner tes pairs par de puissants attributs physiques ou de gonfler tes muscles “à la Schwarzeneger”, sous le regard admiratif de ta dulcinée. Mais pour toi, fréquenter uniquement les salles de “gym”, afin de sculpter à force de patience et d’effort chaque centimètre de ton corps, n’est plus de mise. Aujourd’hui, le mot d’ordre est rapidité et efficacité.
Il devient, actuellement, courant pour les jeunes de ta génération de recourir à des substances complémentaires, hormonales et chimiques, séduits par leurs effets rapides et leurs propriétés fortifiantes. Vendues sur le marché noir et consommées au Liban dans les milieux sportifs ou tout simplement par des jeunes en quête de musculature spectaculaire, ces substances constituent, aux dires des spécialistes, une vraie menace pour leur santé physique et psychique.


Discobole de Myron:
la beauté antique joint la Puissance
à l’harmonie musculaire, l’Elégance
à la Force!

Hormone de croissance, anabolisant et dopage: trois termes, trois substances souvent méconnues et confondues. Alors que certaines d’entre elles sont médicalement autorisées et prescrites dans des cas bien déterminés, d’autres sont interdites à la consommation.
Condamnées par le corps médical et le Comité International Olympique (CIO), elles favorisent un commerce illégal où fournisseurs et utilisateurs trouvent chacun leur compte.

HORMONES DE CROISSANCE
Sécrétée par la glande hypophyse, l’hormone naturelle de croissance est responsable du développement osseux et musculaire de l’enfant.
En cas de retard de croissance, dû à un manque de sécrétion hormonale naturelle, cette substance est administrée, artificiellement, par injection quotidienne. Le diagnostic se fait, généralement, à partir de 5 ans et le traitement se poursuit jusqu’à ce que l’enfant atteigne “l’âge osseux”, stade où les os cessent de grandir.
Cette thérapie médicalement reconnue et admise, s’avère très onéreuse, le coût d’une seule injection variant, selon les cas, entre 30 et 40 dollars!
L’hormone de croissance contribue à conserver chez l’adulte le tonus de ses muscles et ne joue plus de rôle essentiel dans l’augmentation de leur volume.
Le Dr Ibrahim Salti, chef du département d’endocrinologie de l’hôpital américain de Beyrouth, précise que l’utilisation médicale de l’hormone de croissance chez l’adulte se limite aux pathologies responsables de perte musculaire et osseuse. Citons, à titre d’exemple, les maladies chroniques (cancer), une très forte malnutrition et le SIDA induisant, parfois, une extrême maigreur.
Certains sportifs, de constitution saine, se sont injecté cette hormone afin de développer leur musculature. Ils ont vite déchanté: outre le coût exorbitant de cette substance, ils n’ont pas tardé à constater les effets secondaires indésirables qu’elle provoque.
Le Dr Saria Wakim endocrinologue, cite les principaux méfaits: augmentation de la taille des mains et des pieds en largeur, du volume des organes internes (foie, rate,...), allongement de la mâchoire inférieure vers l’avant,...
La consommation de ces hormones par une personne adulte normale est, par conséquent, fortement déconseillée.
ANABOLISANTS
Le terme anabolisant englobe toute substance qui stimule l’anabolisme (phénomène d’assimilation) et entraîne, notamment, l’accroissement du système musculaire.
Dans le monde du sport, ce terme désigne, généralement, les “stéroïdes”, dérivés de l’hormone mâle (la testostérone). Ces  anabolisants de synthèse, administrés à un adulte sous forme de comprimés ou d’injections, produisent le même effet que la testostérone naturelle sécrétée chez l’adolescent entre 12 et 18 ans: virilisation, masculinisation, augmentation du volume musculaire et osseux.
Or, la prescription de la testostérone et de ses nombreux dérivés, se limite, uniquement, aux jeunes dépourvus de puberté spontanée. Le dosage normal, administré médicalement dans ces cas-là, est de 250 mg par mois, alors que les athlètes et les sportifs en absorbent, illégalement, la même dose toutes les 24 ou 48 heures!
M. Malih Alaywan, président de la Fédération libanaise d’haltérophilie, de force corporelle et de culturisme, souligne que les anabolisants sont utilisés dans les spécialités sportives nécessitant des muscles énormes, à l’instar du “body building” (culturisme).
Toutefois, les athlètes ne sont pas les seuls à en faire usage. Les jeunes Libanais souhaitant augmenter le volume de leurs biceps, la largeur de leurs épaules, leur tour de poitrine n’hésitent pas à y recourir, encouragés à leur tour par des amis ou même par les moniteurs de certains clubs sportifs.
L’introduction de ces produits au Liban remonte aux années 70 - 80. Des entraîneurs étrangers, russes notamment, venus former nos athlètes, les initient à ce genre de substances. Sans tarder, les jeunes adolescents en font aussi usage.
Prohibés à la consommation pour leurs effets nocifs et, souvent, meurtriers, les anabolisants demeurent, toutefois, à la portée de tout un chacun, dans les clubs commerciaux, auprès de pharmaciens ou de certains médecins dénués de tout scrupule. Un autre genre de fournisseurs alimente, également, ce marché noir: les vétérinaires. En effet, ces stéroïdes existaient à l’origine en tant que produits vétérinaires destinés à engraisser le bétail pour la boucherie!
En outre, des laboratoires installés un peu partout dans le monde, produisent des stéroïdes anabolisants frelatés et de très mauvaise qualité. Destinés à être vendus aux “profanes”, ils sont facilement écoulés au Liban par des “dealers” œuvrant à l’ombre de certains clubs sportifs.
 

DOPAGE
Le dopage (ou doping) est l’utilisation de substances chimiques stimulantes propres à masquer et à reculer, momentanément, la sensation de fatigue provoquée par des activités physiques.
Employé dans les compétitions sportives où l’endurance joue un plus grand rôle que le volume et la force musculaire, il est notamment prisé par les cyclistes, les nageurs, les coureurs, les footballeurs,...
Le terme doping ou dope appartient, à l’origine, à un dialecte des peuplades du Sud-Est africain, désignant un breuvage composé de drogues et consommé dans les rituels religieux.
Ce breuvage a été le point de départ des divers produits dopants, actuellement consommés mais interdits par le CIO: amphétamine, strychnine, caféine, éther, héroïne, cocaïne, opium,...
A partir des années 1950, la consommation excessive de tels produits dans les épreuves sportives entraîne l’augmentation des cas d’évanouissement et de décès. (voir encadré)
Ainsi, le pilote automobile Pierre Levegh perd, en 1955, le contrôle de sa “Mercedes” et percute de plein fouet une tribune faisant plus de cent morts. Il était grand consommateur d’amphétamine.
En 1960, 61 et 67, quatre cyclistes danois, italien, britannique et belge s’effondrent, successivement, en pleine course et meurent peu après. L’usage d’amphétamine, mélangée souvent à la nicotine, associée à une forte chaleur ou à un effort inhumain constitue un cocktail mortel.
Au Liban, le dopage des chevaux de courses était une pratique courante dans les années 40. Actuellement, dans notre pays, comme partout ailleurs, l’usage de ces substances se fait dans le plus grand secret. Il ne se limite pas, uniquement, aux sportifs, mais touche de plus en plus de jeunes et d’adolescents.
L’abus fréquent de certains produits, notamment d’amphétamines, introduit le consommateur dans un cycle infernal: la toxicomanie.
Certains individus s’injectent cette drogue à fortes doses et recherchent, non pas le “voyage” que procure le L.S.D., mais le “flash”, réaction immédiate qu’ils décrivent comme un orgasme.

RÔLE DES PROTÉINES
Les Drs Wakim, Salti et M. Alaywan recommandent aux jeunes pratiquant le body building un régime alimentaire équilibré à base de protéine.
Les protéines animales ou végétales sont indispensables pour la formation de la masse musculaire et la régénération des cellules détruites à la suite d’un effort corporel. On en trouve dans le blanc d’œuf, les fèves, les pois chiches, les laitages, les poissons, etc...

Les protéines se déclinent, également, en comprimés et en poudre. Les clubs sportifs les recommandent aux culturistes et aux jeunes gens désireux de développer leur musculature. Ils leur en fournissent, même, à des doses dépassant parfois toute mesure.
La consommation de telles substances doit s’accompagner d’un entraînement soutenu afin d’en tirer le maximum de profit.
Toutefois, M. Hussein Saleh, chargé de presse, de relations publiques et de documentation auprès de la Direction de la Jeunesse et des Sports, souligne le danger qu’encourent ces jeunes: certaines salles de sport leur refilent, sous l’étiquette de protéine ou vitamine, des cocktails de fortifiants bourrés d’anabolisants.

MIEUX VAUT PRÉVENIR
Mal informés et mal conseillés, les jeunes absorbent à l’aveuglette toutes sortes de stimulants et d’anabolisants, en vue de renforcer leur masse musculaire, d’acquérir une grande résistance, d’améliorer leur performance physique en un laps de temps record.
Résultats: Troubles du système cardio-vasculaire, déséquilibre psychique, perturbation des capacités viriles,...
Comment prévenir un tel désastre?
• Par l’élaboration d’une législation visant le contrôle des clubs sportifs sur l’ensemble du territoire libanais, pénalisant directeurs et moniteurs, utilisateurs et fournisseurs.
• Par l’organisation d’une campagne d’information destinée à sensibiliser les jeunes et leur famille à ce problème.
 

La formule idéale serait: des prédispositions physiques innées, associées à un régime alimentaire équilibré, un entraînement soutenu et un suivi médical judicieux.

Les sprinters, nageurs et cyclistes nécessitent plus d’endurance que de développement musculaire. 
La tentation existe mais il ne faut pas y succomber..

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M. Malih Alaywan est président de la Fédération libanaise d’Haltérophilie, de force corporelle et de culturisme, vice-prési-dent de la Fédération internationale de Body building, premier vice-président du Comité olympique libanais et président de la Fédération arabe d’Haltérophilie. Il est fondateur d’une revue sportive “Noujoum al-Riada” et du club sportif “Santé et Force”.



Malih Alaywan: “Apollon du Liban 1950” - “Apollon de l’Orient 1953” et le plus bel athlète du monde 
(Mr Universe-1957). 
Critères de l’époque: symétrie corporelle, 
netteté des lignes et des formes, largeur des épaules et de la poitrine, finesse de la taille.

Les canons de beauté ont bien changé de nos jours. 
Ces biceps artificiellement développés cachent trop souvent une consommation inquiétante d’anabolisants.

 
TROUBLES PHYSIQUES ET PSYCHIQUES LIÉS AUX ANABOLISANTS

L’usage des stéroïdes anabolisants, consommés à faible ou forte dose, entraîne inéluctablement des perturbations métaboliques dont la gravité varie selon les cas:
Au niveau du foie, l’hépatite est l’un des effets secondaires les plus importants. Arnold Schwarzeneger, idole des jeunes, aurait eu une expérience malheureuse de ce  genre. Selon M. Alaywan, ce dernier aurait déclaré souffrir d’une cirrhose hépatique, suite à la consommation d’anabolisants.
Le foie peut, également, développer des tumeurs bénignes ou malignes.
L’apparition du cancer ne se limite pas au foie. Ainsi, le “body builder”, Hacik Beyaz, de nationalité turque, s’éteint en 1983, à 24 ans, après avoir lutté contre un cancer généralisé ayant eu un point de départ génital. Son père révèle, par la suite, qu’il consommait des produits anabolisants.
L’épouse du discobole hongrois, Janos Farago, a révélé que son mari, mort en 1995 d’un cancer des reins, était parvenu à augmenter son poids de 35 kilos, grâce aux anabolisants.
Dans le sang, les lipides et le mauvais cholestérol (LDL) augmentent, sensiblement, provoquant obstructions vasculaires et troubles cardiaques.
Pour ces mêmes raisons, décèdent, en 1975, l’haltérophile belge Serge Reding (Super lourds - 130 kg) et, en 1982, le culturiste autrichien, Heinz Sallmayer, champion du monde pour 1980, suite à leur consommation constante d’hormones.
Le corps de l’homme, saturé d’hormones mâles synthétiques, ne donne plus l’ordre aux testicules de fonctionner, afin de sécréter la testostérone naturelle.
Résultat: ces glandes diminuent leur productivité et s’atrophient, induisant la stérilité de l’homme.
Les femmes athlètes utilisant les stéroïdes pour améliorer leur performance souffrent de dérèglements menstruels et même de stérilité.
L’aspect physique des consommateurs d’anabolisants subit certains changements et perturbations disgracieux: développement exagéré du squelette osseux, exophtalmie (saillie anormale du globe oculaire de l’orbite), apparition d’acné et de séborrhée, perte de cheveux partielle ou totale,...
On dénote, également, chez les hommes une augmentation anormale du volume des seins (gynécomastie). Ce phénomène s’explique par le fait que, en temps normal, une partie des testostérones sécrétée, naturellement, par les testicules se transforme en ostradiole, hormone féminine responsable du volume des seins. Proportionnellement, une plus grande quantité des testostérones administrée, artificiellement, subira cette transformation, provoquant un développement accru des glandes mammaires.
L’apparition de taches sur la peau a été de même répertoriée.
Chez la gente féminine, on observe l’action virilisante des stéroïdes: épaules carrées et saillantes, développement de la pomme d’Adam, voix grave, atrophie des seins et hirsutisme (développement excessif du système pileux).
Outre ces contre-indications, l’emploi prolongé de ces anabolisants crée des êtres monstrueux, faits de bourrelets de muscles disgracieux.
En contrepartie, l’arrêt de ces substances se traduit par un “dégonflement” des muscles et une baisse rapide des performances physiques.
Des troubles psychiques  viennent clôturer cette liste bien longue. Les stéroïdes provoquent, parfois, des déviances mentales (rage des anabolisants) apparaissant sous différentes formes: forte irritabilité, hostilité, agression d’autrui ou comportement suicidaire.
Serait-ce le cas du boxeur Mike Tyson qui a mordu et arraché, au cours d’un combat en 1997, un bout d’oreille à Evander Holyfield?
Le suicide, c’est le discobole danois Kaj Andersen qui l’a choisi. Son usage immodéré des anabolisants l’avait conduit à se faire traiter dans un hôpital psychiatrique. Il se jette, en 1973, du haut de la tour de la cathédrale de Copenhague, après son échec aux jeux olympiques de Munich.
 


 
LES DANGERS DU DOPAGE
Les substances dopantes assimilées, généralement, aux stupéfiants, exercent une action susceptible de perturber l’équilibre physique et nerveux des consommateurs:
+ L’objectif du dopage est l’oxygénation supplémentaire des tissus et cellules du corps. Il en résulte l’intensification de la circulation sanguine et la dilatation des vaisseaux sanguins. Le cœur dont l’activité se voit accélérée menace, alors, de flancher. La perte de conscience, le coma et la mort s’ensuivent.
+ L’utilisateur des produits stimulants est facilement repérable par son aspect physique et son comportement.
Ses yeux perdent de leur brillance; il évolue comme un somnambule, paraît hésitant, vacillant, éprouve des difficultés à parler et souffre d’une perte de mémoire.
Les sportifs dopés oublient, parfois, certains événements liés aux compétitions auxquelles ils ont participé.
+ L’accoutumance à ces produits pousse leur consommateur à augmenter les doses, progressivement, jusqu’à l’intoxication ou l’overdose. Le dopé tombe, alors, sous la coupe de son fournisseur (entraîneur ou manager) et demeure un jouet entre ses mains.
+ Cette toxicomanie aboutit le plus souvent à la destruction physique du sujet: hépatites, hémorragies et paralysie, syndromes pulmonaires, troubles digestifs,...
Elle entraîne, également, sa destruction mentale: panique anxieuse et psychoses paranoïdes (délire,...). Ce qui nécessite parfois son internement dans des centres psychiatriques.
+ Un sevrage à l’occasion d’une fin de travaux, provoque l’épuisement complet du sujet, des syndromes d’angoisse, des épisodes dépressifs, un repli sur soi et une indifférence totale envers autrui.
+ Le salut est souvent recherché dans l’absorption de barbituriques qui apportent le sommeil brutal; un cercle vicieux s’enclenche: excitants-calmants.

 
 
 
TEST DE DÉPISTAGE ET SANCTIONS

Les tests de dépistage des produits anabolisants et dopants ont été mis au point à l’étranger, afin de repérer les sportifs consommateurs de ces substances.
Ils dévoilent la nature des produits absorbés et s’effectuent à partir d’échantillons d’urine ou de sang prélevés sur l’athlète.
Des sanctions sévères s’appliquent au cas où le test se révèle positif.
Toutefois, lors de la conférence mondiale sur le dopage, tenue à Lausanne du 2 au 4 février 1999, l’accent a été mis sur la nécessité d’harmoniser les règlements et les sanctions entre fédérations et entre Etats.
En effet, certains pays (dont le Liban) ne prévoient aucune législation anti-dopage, tandis que d’autres confient cette tâche au ministère des Sports, de l’Intérieur ou de la Santé publique.
Un autre facteur essentiel pour la réussite de la lutte anti-dopage, est la multiplication des tests hors compétitions. Ces contrôles inopinés, plus crédibles que ceux auxquels les sportifs s’attendent, sont seuls capables de déceler les produits non détectibles après un certain laps de temps.
Les sanctions appliquées en cas de dopage varient selon les règlements des différentes fédérations.
La Fédération Internationale d’Haltérophilie (à laquelle a adhéré la Fédération Libanaise d’Haltérophilie), applique ses propres mesures:
Tout participant aux compétitions, dépisté positivement, est sanctionné d’un montant de 1400 dollars et d’une suspension de deux ans. Une récidive lui vaut une suspension définitive.
Tout pays, totalisant en l’espace d’un an, trois dépistages positifs, perd sa qualité de membre de la Fédération, à moins de verser un montant de 50.000 dollars.
Les sportifs dopés recourent à un alibi très souvent évoqué. Ils allèguent que leur concurrent a glissé dans leur alimentation ou boisson, des produits dopants afin de provoquer leur disqualification. Autre échappatoire: l’utilisation d’une substance diurétique vidant le corps de l’eau et des traces du dopage.
Au Liban, aucun contrôle n’est effectué en matière de dopage faute de législation et de laboratoires spécialisés.
Les échantillons d’urine des sportifs libanais appelés à participer aux compétitions internationales, sont envoyés, sous de faux noms, dans des laboratoires français, espagnols et grecs hautement qualifiés. Ces laboratoires sont capables de déceler 97% des produits dopants, même consommés six mois plus tôt.

  ParLina Asfar 
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