Discobole de Myron:
la beauté antique joint la Puissance
à l’harmonie musculaire, l’Elégance
à la Force!
HORMONES DE CROISSANCE
Sécrétée par la glande hypophyse, l’hormone naturelle
de croissance est responsable du développement osseux et musculaire
de l’enfant.
En cas de retard de croissance, dû à un manque de sécrétion
hormonale naturelle, cette substance est administrée, artificiellement,
par injection quotidienne. Le diagnostic se fait, généralement,
à partir de 5 ans et le traitement se poursuit jusqu’à ce
que l’enfant atteigne “l’âge osseux”, stade où les os cessent
de grandir.
Cette thérapie médicalement reconnue et admise, s’avère
très onéreuse, le coût d’une seule injection variant,
selon les cas, entre 30 et 40 dollars!
L’hormone de croissance contribue à conserver chez l’adulte
le tonus de ses muscles et ne joue plus de rôle essentiel dans l’augmentation
de leur volume.
Le Dr Ibrahim Salti, chef du département d’endocrinologie de
l’hôpital américain de Beyrouth, précise que l’utilisation
médicale de l’hormone de croissance chez l’adulte se limite aux
pathologies responsables de perte musculaire et osseuse. Citons, à
titre d’exemple, les maladies chroniques (cancer), une très forte
malnutrition et le SIDA induisant, parfois, une extrême maigreur.
Certains sportifs, de constitution saine, se sont injecté cette
hormone afin de développer leur musculature. Ils ont vite déchanté:
outre le coût exorbitant de cette substance, ils n’ont pas tardé
à constater les effets secondaires indésirables qu’elle provoque.
Le Dr Saria Wakim endocrinologue, cite les principaux méfaits:
augmentation de la taille des mains et des pieds en largeur, du volume
des organes internes (foie, rate,...), allongement de la mâchoire
inférieure vers l’avant,...
La consommation de ces hormones par une personne adulte normale est,
par conséquent, fortement déconseillée.
ANABOLISANTS
Le terme anabolisant englobe toute substance qui stimule l’anabolisme
(phénomène d’assimilation) et entraîne, notamment,
l’accroissement du système musculaire.
Dans le monde du sport, ce terme désigne, généralement,
les “stéroïdes”, dérivés de l’hormone mâle
(la testostérone). Ces anabolisants de synthèse, administrés
à un adulte sous forme de comprimés ou d’injections, produisent
le même effet que la testostérone naturelle sécrétée
chez l’adolescent entre 12 et 18 ans: virilisation, masculinisation, augmentation
du volume musculaire et osseux.
Or, la prescription de la testostérone et de ses nombreux dérivés,
se limite, uniquement, aux jeunes dépourvus de puberté spontanée.
Le dosage normal, administré médicalement dans ces cas-là,
est de 250 mg par mois, alors que les athlètes et les sportifs en
absorbent, illégalement, la même dose toutes les 24 ou 48
heures!
M. Malih Alaywan, président de la Fédération libanaise
d’haltérophilie, de force corporelle et de culturisme, souligne
que les anabolisants sont utilisés dans les spécialités
sportives nécessitant des muscles énormes, à l’instar
du “body building” (culturisme).
Toutefois, les athlètes ne sont pas les seuls à en faire
usage. Les jeunes Libanais souhaitant augmenter le volume de leurs biceps,
la largeur de leurs épaules, leur tour de poitrine n’hésitent
pas à y recourir, encouragés à leur tour par des amis
ou même par les moniteurs de certains clubs sportifs.
L’introduction de ces produits au Liban remonte aux années 70
- 80. Des entraîneurs étrangers, russes notamment, venus former
nos athlètes, les initient à ce genre de substances. Sans
tarder, les jeunes adolescents en font aussi usage.
Prohibés à la consommation pour leurs effets nocifs et,
souvent, meurtriers, les anabolisants demeurent, toutefois, à la
portée de tout un chacun, dans les clubs commerciaux, auprès
de pharmaciens ou de certains médecins dénués de tout
scrupule. Un autre genre de fournisseurs alimente, également, ce
marché noir: les vétérinaires. En effet, ces stéroïdes
existaient à l’origine en tant que produits vétérinaires
destinés à engraisser le bétail pour la boucherie!
En outre, des laboratoires installés un peu partout dans le
monde, produisent des stéroïdes anabolisants frelatés
et de très mauvaise qualité. Destinés à être
vendus aux “profanes”, ils sont facilement écoulés au Liban
par des “dealers” œuvrant à l’ombre de certains clubs sportifs.
DOPAGE
Le dopage (ou doping) est l’utilisation de substances chimiques stimulantes
propres à masquer et à reculer, momentanément, la
sensation de fatigue provoquée par des activités physiques.
Employé dans les compétitions sportives où l’endurance
joue un plus grand rôle que le volume et la force musculaire, il
est notamment prisé par les cyclistes, les nageurs, les coureurs,
les footballeurs,...
Le terme doping ou dope appartient, à l’origine, à un
dialecte des peuplades du Sud-Est africain, désignant un breuvage
composé de drogues et consommé dans les rituels religieux.
Ce breuvage a été le point de départ des divers
produits dopants, actuellement consommés mais interdits par le CIO:
amphétamine, strychnine, caféine, éther, héroïne,
cocaïne, opium,...
A partir des années 1950, la consommation excessive de tels
produits dans les épreuves sportives entraîne l’augmentation
des cas d’évanouissement et de décès. (voir encadré)
Ainsi, le pilote automobile Pierre Levegh perd, en 1955, le contrôle
de sa “Mercedes” et percute de plein fouet une tribune faisant plus de
cent morts. Il était grand consommateur d’amphétamine.
En 1960, 61 et 67, quatre cyclistes danois, italien, britannique et
belge s’effondrent, successivement, en pleine course et meurent peu après.
L’usage d’amphétamine, mélangée souvent à la
nicotine, associée à une forte chaleur ou à un effort
inhumain constitue un cocktail mortel.
Au Liban, le dopage des chevaux de courses était une pratique
courante dans les années 40. Actuellement, dans notre pays, comme
partout ailleurs, l’usage de ces substances se fait dans le plus grand
secret. Il ne se limite pas, uniquement, aux sportifs, mais touche de plus
en plus de jeunes et d’adolescents.
L’abus fréquent de certains produits, notamment d’amphétamines,
introduit le consommateur dans un cycle infernal: la toxicomanie.
Certains individus s’injectent cette drogue à fortes doses et
recherchent, non pas le “voyage” que procure le L.S.D., mais le “flash”,
réaction immédiate qu’ils décrivent comme un orgasme.
RÔLE DES PROTÉINES
Les Drs Wakim, Salti et M. Alaywan recommandent aux jeunes pratiquant
le body building un régime alimentaire équilibré à
base de protéine.
Les protéines animales ou végétales sont indispensables
pour la formation de la masse musculaire et la régénération
des cellules détruites à la suite d’un effort corporel. On
en trouve dans le blanc d’œuf, les fèves, les pois chiches, les
laitages, les poissons, etc...
Les protéines se déclinent, également, en comprimés
et en poudre. Les clubs sportifs les recommandent aux culturistes et aux
jeunes gens désireux de développer leur musculature. Ils
leur en fournissent, même, à des doses dépassant parfois
toute mesure.
La consommation de telles substances doit s’accompagner d’un entraînement
soutenu afin d’en tirer le maximum de profit.
Toutefois, M. Hussein Saleh, chargé de presse, de relations
publiques et de documentation auprès de la Direction de la Jeunesse
et des Sports, souligne le danger qu’encourent ces jeunes: certaines salles
de sport leur refilent, sous l’étiquette de protéine ou vitamine,
des cocktails de fortifiants bourrés d’anabolisants.
MIEUX VAUT PRÉVENIR
Mal informés et mal conseillés, les jeunes absorbent
à l’aveuglette toutes sortes de stimulants et d’anabolisants, en
vue de renforcer leur masse musculaire, d’acquérir une grande résistance,
d’améliorer leur performance physique en un laps de temps record.
Résultats: Troubles du système cardio-vasculaire, déséquilibre
psychique, perturbation des capacités viriles,...
Comment prévenir un tel désastre?
• Par l’élaboration d’une législation visant le contrôle
des clubs sportifs sur l’ensemble du territoire libanais, pénalisant
directeurs et moniteurs, utilisateurs et fournisseurs.
• Par l’organisation d’une campagne d’information destinée à
sensibiliser les jeunes et leur famille à ce problème.
![]() La formule idéale serait: des prédispositions physiques innées, associées à un régime alimentaire équilibré, un entraînement soutenu et un suivi médical judicieux. |
![]() Les sprinters, nageurs et cyclistes nécessitent plus d’endurance que de développement musculaire. La tentation existe mais il ne faut pas y succomber.. |
![]() Cliquer pour agrandir |
M. Malih Alaywan est président de la Fédération libanaise d’Haltérophilie, de force corporelle et de culturisme, vice-prési-dent de la Fédération internationale de Body building, premier vice-président du Comité olympique libanais et président de la Fédération arabe d’Haltérophilie. Il est fondateur d’une revue sportive “Noujoum al-Riada” et du club sportif “Santé et Force”.
![]() Malih Alaywan: “Apollon du Liban 1950” - “Apollon de l’Orient 1953” et le plus bel athlète du monde (Mr Universe-1957). Critères de l’époque: symétrie corporelle, netteté des lignes et des formes, largeur des épaules et de la poitrine, finesse de la taille. |
![]() Les canons de beauté ont bien changé de nos jours. Ces biceps artificiellement développés cachent trop souvent une consommation inquiétante d’anabolisants. |
TROUBLES PHYSIQUES ET PSYCHIQUES LIÉS
AUX ANABOLISANTS
L’usage des stéroïdes anabolisants, consommés à
faible ou forte dose, entraîne inéluctablement des perturbations
métaboliques dont la gravité varie selon les cas:
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LES DANGERS DU DOPAGE
Les substances dopantes assimilées, généralement, aux stupéfiants, exercent une action susceptible de perturber l’équilibre physique et nerveux des consommateurs: + L’objectif du dopage est l’oxygénation supplémentaire des tissus et cellules du corps. Il en résulte l’intensification de la circulation sanguine et la dilatation des vaisseaux sanguins. Le cœur dont l’activité se voit accélérée menace, alors, de flancher. La perte de conscience, le coma et la mort s’ensuivent. + L’utilisateur des produits stimulants est facilement repérable par son aspect physique et son comportement. Ses yeux perdent de leur brillance; il évolue comme un somnambule, paraît hésitant, vacillant, éprouve des difficultés à parler et souffre d’une perte de mémoire. Les sportifs dopés oublient, parfois, certains événements liés aux compétitions auxquelles ils ont participé. + L’accoutumance à ces produits pousse leur consommateur à augmenter les doses, progressivement, jusqu’à l’intoxication ou l’overdose. Le dopé tombe, alors, sous la coupe de son fournisseur (entraîneur ou manager) et demeure un jouet entre ses mains. + Cette toxicomanie aboutit le plus souvent à la destruction physique du sujet: hépatites, hémorragies et paralysie, syndromes pulmonaires, troubles digestifs,... Elle entraîne, également, sa destruction mentale: panique anxieuse et psychoses paranoïdes (délire,...). Ce qui nécessite parfois son internement dans des centres psychiatriques. + Un sevrage à l’occasion d’une fin de travaux, provoque l’épuisement complet du sujet, des syndromes d’angoisse, des épisodes dépressifs, un repli sur soi et une indifférence totale envers autrui. + Le salut est souvent recherché dans l’absorption de barbituriques qui apportent le sommeil brutal; un cercle vicieux s’enclenche: excitants-calmants. |
TEST DE DÉPISTAGE ET SANCTIONS
![]() Les tests de dépistage des produits anabolisants et dopants ont
été mis au point à l’étranger, afin de repérer
les sportifs consommateurs de ces substances.
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