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LA TOURNÉE ARABE DE SAHHAF COMPROMISE PAR LE TRIPLE CRIME DU NAJAF
Le triple crime perpétré au Najaf, dont ont été victimes un grand dignitaire chiite et ses deux enfants, a compromis la visite au Liban de M. Mohamed Said el-Sahhaf, chef de la diplomatie irakienne. Venu cette semaine à Beyrouth, dans le cadre d’une tournée arabe, pour remettre un message du président Saddam Hussein au chef de l’Etat (notre photo), le responsable irakien n’a pu rencontrer le président de la Chambre qui s’est excusé de ne pouvoir le recevoir “par manque de temps”...

Le périple arabe du chef de la diplomatie irakienne a été perturbé par l’assassinat, au Najaf, d’un grand dignitaire chiite, l’ayatollah Mohamed Sadek el-Sadr et de ses deux enfants.
Après Damas, M. Mohamed Said es-Sahhaf est venu à Beyrouth où il a transmis au président Lahoud un message personnel du président Saddam Hussein exposant la situation sur les bords de l’Euphrate
Fait à signaler: le Liban officiel a opposé une fin de non-recevoir à une demande formulée par Washington qui a voulu annuler l’escale du ministre irakien des A.E. en territoire libanais.
Mais si les responsables ont fait la sourde oreille à la requête américaine, le chef du Législatif, M. Nabih Berri a refusé de recevoir M. Sahhaf, “en signe de protestation contre le meurtre de l’ayatollah el-Sadr” qui avait eu lieu, entre-temps en Irak, faisant assumer la responsabilité de ce crime au “régime de Bagdad”,
Après s’être excusé de ne pouvoir conférer avec M. Sahhaf “par manque de temps”, M. Berri recevait une délégation de l’opposition irakienne à Beyrouth, comprenant un cousin germain du dignitaire chiite assassiné. Celle-ci accuse Bagdad “d’avoir liquidé l’ayatollah el-Sadr pour anéantir les personnalités représentatives du peuple irakien qui lui sont hostiles.”
D’aucuns s’attendent que le triple meurtre du Najaf produise sur les relations de Bagdad avec les chiites libanais, le même effet que la disparition de l’imam Moussa Sadr au cours d’un séjour en Libye...
Cette déplorable affaire semble devoir compromettre le début de dégel entre l’Irak et les Etats arabes qui s’était produit suite à l’annonce de Saddam Hussein de sa disposition “à ouvrir une nouvelle page dans les relations avec ses partenaires de la Ligue arabe, à condition qu’ils unifient leur position envers l’agression et l’embargo”.
Dans une lettre en ce sens adressée au secrétaire général de la Ligue, le chef de l’Etat irakien s’est dit prêt à participer à toute réunion visant à assainir, les relations et à réaliser la réconciliation interarabes.”
Mais le ton qui avait commencé à baisser dans les pays du Golfe, suite à l’envoi de la lettre mentionnée, a maintenant tendance à s’envenimer une fois de plus. En effet, la Presse séoudite reprend ses attaques contre l’Irak. “Les manifestations populaires dans les villes de ce pays, écrit-elle, marquent le début de la fin pour le régime de Bagdad où le changement est, désormais, inévitable”.
Il faut s’attendre, aussi, à une nouvelle détérioration des relations irako-iraniennes, à en juger par une déclaration de l’ayatollah Ali Khamenéi, guide de la révolution islamique. “Personne, dit-il, ne peut ignorer la responsabilité du régime irakien dans le triple assassinat du Najaf qui a été commis par les ennemis de l’Islam.” 


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