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BUDGET 99: VERS LA DÉFINITION DES OPTIONS ÉCONOMIQUES DU CABINET

Le Conseil des ministres a entamé mercredi, l’étude dans ses grandes lignes du projet de budget 99 qualifié “d’austère et équilibré” par le chef de l’Etat. La loi de finances aura essentiellement pour objectifs: de réduire le déficit budgétaire, de baisser la dette publique et de rendre le système fiscal plus équitable, de manière à ne pas grever les citoyens à revenu limité.
 

Cette semaine sera, dit-on, celle du projet de budget 99 qui aura à exposer les grandes options économiques du “Cabinet des 16”.
Certains font grief au gouvernement “d’avoir trop tardé à définir ses options et à établir l’ordre de ses priorités”. Il ne s’agissait pas de la part du Pouvoir, comme d’aucuns l’ont prétendu, d’un pateaugeage dans les sables mouvants des finances publiques où il se serait enlisé, ne sachant comment en sortir.
A vrai dire, le précédent gouvernement avait plongé ces finances dans un tel cafouillis, que le nouvel argentier de la République avait du mal à en démêler l’écheveau combien inextricable!
Celui-ci avait eu jusqu’ici la décence de ne rien en dévoiler, mais l’insistance de son prédécesseur à ressasser que “tout était en règle” et que “les nouveaux venus n’étaient pas à la hauteur de la tâche”... l’a finalement poussé à découvrir le pot aux roses...
En effet, M. Georges Corm qui se confinait jusqu’ici dans un mutisme imperturbable, critique maintenant la gestion des anciennes équipes ministérielles; ce en quoi il n’a pas tort.
De fait, il a révélé que le précédent gouvernement avait engagé en 1998 des dépenses hors budget de plus d’un milliard de dollars. Et que l’Etat envisageait de procéder à une émission de bons du Trésor pour les couvrir.
“Les crédits utilisés par le CDR, le Conseil du Sud et la Caisse des déplacés, a-t-il précisé, étaient engagés sans que des sommes correspondantes fussent inscrites dans les prévisions budgétaires de l’année écoulée.” Rappelons que ces organismes bénéficient de l’autonomie financière, relèvent de la présidence du Conseil et ne sont pas soumis au contrôle des Finances.
A ce montant considérable, il faut ajouter les sommes dues aux entrepreneurs et au paiement des expropriations nécessaires à la poursuite des travaux. En y ajoutant les recettes dues aux municipalités, on atteint le chiffre de 1.500 milliards de livres, ce dernier n’étant pas définitif.
Il reste à acquitter les factures des hôpitaux privés et à trouver les sommes destinées à assurer la nouvelle échelle des traitements dans le secteur public.
En conséquence, le gouvernement, indique M. Corm compte prendre des mesures fiscales équilibrées et demandera aux contribuables un effort supplémentaire, à l’effet de combler le déficit budgétaire et de baisser le niveau de la dette publique.
Prenant le parti du gouvernement, le chef de l’Etat annonce un “budget austère et transparent” capable de rendre au Cabinet la confiance du peuple partiellement entamée ces dernières semaines, à cause des multiples problèmes hérités du précédent régime, auxquels il est confronté. Ceci a laissé croire à l’imminence d’un remaniement ministériel ou même à un changement de Cabinet, ce qui n’est nullement le cas, l’équipe actuelle devant être maintenue, semble-t-il, jusqu’aux prochaines législatives.


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