Le
Premier ministre russe Primakov a échoué dans sa médiation
entreprise mardi auprès de l’U.E. et de l’OTAN, d’une part et Slobodan
Molocovic, d’autre part, pour pacifier la région balkanique. Les
concessons faites par le chef de l’Etat yougoslave ont été
jugées insuffisantes pour arrêter les frappes aériennes;
aussi, la tendance serait, maintenant, en faveur de l’envoi de forces terrestres
en Yougoslavie, si Belgrade ne changeait pas de tactique...
Le spectacle autant poignant, qu’insoutenable et inhumain, la communauté
internationale le voit défiter chaque jour devant ses yeux sur les
petits écrans.
Les mêmes scènes se répètent d’une manière
presqu’interrompue, sur tous les continents: en Afrique, en Amérique
centrale, en Asie, au Proche et au Moyen-Orient, avec plus de bestialité
depuis qu’on parle du nouvel ordre mondial dont on ne perçoit pas
clairement, jusqu’ici, les contours.
L’Amérique s’en est fait le champion depuis la chute de l’ex-Union
soviétique; fait le beau temps et la pluie sous tous les cieux;
apporte son soutien à certains Etats contre d’autres; encourage
des groupes dits d’opposition à combattre les régimes en
place dans leurs pays à partir de l’étranger en vue de le
renverser, sans demander son avis au peuple.
Le “nouvel ordre mondial” a innové en matière de lutte
(contre ceux qui ne gravitent pas sur son orbite et montrent des velléités
de résistance), en optant pour une arme “non conventionnelle”, à
savoir: les frappes aériennes qu’il expérimente, à
présent, en Yougoslavie, après avoir procédé
à des essais en Irak à partir de son espace aérien,
ce dernier étant violé à longueur de temps sans que
l’ONU - le “machin” comme l’appelait de Gaulle - s’en émeuve et
juge nécessaire d’intervenir pour y mettre fin...
Pourtant, un officier supérieur de l’OTAN affirme que “les raids
aériens seuls ne peuvent atteindre les objectifs visés, ni
donner les résultats qu’on en escompte”.
Or, l’OTAN n’envisage pas d’engager des forces terrestres, ainsi que
l’a confié le conseiller de la Maison-Blanche pour les questions
de sécurité nationale.
S.S. Jean-Paul II appelle, quant à lui, au dialogue, “seul moyen
de régler les conflits... car la violence appelle la violence, ce
qui accentue la tension, augmente le nombre des victimes et rend les destructions
plus catastrophiques.”
Revenons au spectacle qui se déroule chaque jour devant nos
yeux, pour dire combien il est indigne de l’homme et de peuples dits civilisés
en cette fin du XXème siècle et à l’orée du
IIIème millénaire...
Quel être humain digne de ce nom n’a pas été choqué
par la vue de milliers de sinistrés rassemblés comme du bétail
et attendant de trouver un moyen de l’ocomotion pour fuir l’enfer que sont
maintenant le Kosovo, la Yougoslavie et d’autres régions balkaniques?
Celles-ci sont redevenues autant de foyers de tension ayant constitué,
autrefois, le détonateur par lequel des guerres meurtrières
et destructives ont semé le désolation, la ruine et la mort...
L’Histoire serait-elle, comme on dit, un éternel recommencement? |