On peut s’attendre à de nouveaux développements dans ce
domaine au cours des prochains jours, pouvant avoir leurs répercussions
sur la suite du processus de sauvetage et du changement, dont le nouveau
régime a fait son objectif prioritaire.
Cependant, la néo-opposition a cherché encore à
brouiller les cartes et à entraver l’action du Pouvoir. En effet,
elle a propagé des rumeurs pernicieuses, selon lesquelles il serait
question de restituer ses prérogatives à la présidence
de la République, telles qu’elles étaient avant Taëf
et, aussi, à mener campagne aux fins d’obtenir des pouvoirs exceptionnels
au “Cabinet des 16”.
Le palais de Baabda s’est empressé de démentir catégoriquement
ces rumeurs visant, vraisemblablement, à semer la discorde au niveau
des pôles du pouvoir.
Cette campagne des opposants au régime peut viser, également,
à entretenir un climat de suspicion et de perplexité autour
du projet de budget en cours d’étude. Et, partant, d’occulter les
dossiers en rapport avec les affaires louches dans lesquelles certains
des opposants pourraient être impliqués...
Des sources officielles tiennent à dissiper le doute des esprits
en rappelant que la Constitution définit les attributions de manière
à assurer une participation parfaite au niveau politique. Les mêmes
sources observent que le président Emile Lahoud avait pu, au temps
où il était commandant en chef de l’Armée, procéder
à la restructuration de l’institution militaire, sans avoir eu besoin
de modifier la loi sur la défense nationale.
Nul donc n’est en mesure de susciter le doute quant à la capacité
du Général-Président de concrétiser son discours
d’investiture, d’opérer le changement tant souhaité par les
citoyens et d’édifier l’Etat des institutions, en coopération
avec le président Salim Hoss dont la probité et la compétence
se passent de preuve.
Puis, le chef du Législatif a tellement conscience des intentions
malveillantes des détracteurs du pouvoir, qu’il ne prête même
pas l’oreille à leurs propos et ne tient nullement compte de leurs
manigances cousues de fils blancs.
Fait important à signaler: quatre mois après l’entrée
en fonctions du président Lahoud et suite à l’action entamée
par l’intermédiaire des autorités judiciaires, il a pu être
mis un terme, dans une large mesure, au gaspillage des deniers publics
et de réactiver, en même temps, les services étatiques.
En ce qui concerne les dossiers chauds, il y aura sans doute du nouveau
dans les prochains jours, M. Saïd Mirza, magistrat instructeur, chargé
de l’affaire des résidus pétroliers devant reprendre l’interrogatoire
de Chahé Barsoumian, ancien ministre du Pétrole, après
avoir recueilli la déposition de son ancienne secrétaire
et d’un certain nombre de témoins.
Quant à la lettre que le président du Conseil a adressée
à la Cour des comptes, portant sur l’engagement de dépenses
d’un montant global de 1.130 milliards de livres, avant d’assurer les crédits
destinés à les couvrir, en dépit d’un avis défavorable
émis par ladite Cour au cours du précédent régime,
l’enquête à son sujet est appelée à s’élargir
jusqu’à toucher les bénéficiaires de fortes commissions
perçues en marge des adjudications publiques.
L’enquête à propos du scandale du port de Beyrouth, dans
lequel est impliqué Mouhib Itani, ancien président du conseil
d’administration, M. Abdel-Latif Husseini, second juge d’instruction de
la capitale, attend l’autorisation d’engager les poursuites judiciaires
contre le prévenu.
Les sommes dépensées contre un avis défavorable
de la Cour des comptes ont été utilisées pour des
opérations d’expropriation de biens-fonds, payer des factures des
entrepreneurs, de soins médicaux et hospitaliers au profit du personnel
du CDR, de la Caisse des déplacés, de l’Electricité
du Liban, des ministères des Postes et Télécommunications,
de la Santé, de la Défense, des FSI et de la mutuelle des
fonctionnaires.
Le gouvernement qui est tenu par les engagements du Cabinet précédent,
a décidé de se procurer des fonds (en vue d’acquitter les
redevances dues par le précédent régime) au moyen
de bons du Trésor, au risque de gonfler davantage la dette publique.
Il y a lieu de signaler que les anciens membres du gouvernement Hariri
qui se sont considérés visés par la lettre de M. Hoss
à la Cour des comptes, se sont manifestés pour justifier
leur comportement, en prétendant avoir agi mus par des considérations
en rapport avec l’intérêt public. Il s’agit de MM. Sleiman
Frangié, actuel ministre de l’Agriculture (ancien ministre de la
Santé), Fouad Sanioura (ministre d’Etat aux Finances), Elie Hobeika
(Ressources hydrauliques et électriques) et Mohsen Dalloul (Défense
nationale).
Par ailleurs, le Parquet semble devoir ouvrir un nouveau dossier, celui
du ministère de l’Environnement où des abus auraient été
commis, au temps où M. Samir Mokbel en détenait le portefeuille.
Ce dernier a été vu, récemment, se rendre au bureau
du président du Conseil tenant en main un volumineux dossier dont
on n’a pas eu connaissance du contenu.
Cependant, il nous revient que les abus et irrégularités
portent sur les déchets toxiques et les décharges, problèmes
auxquels le ministère de l’Environnement n’a pu faire face avantageusement.
Un nouveau scandale vient, d’autre part, d’être découvert
portant sur la disparition d’une partie du mobilier de l’ancien palais
du gouvernement (le Sérail de Sanayeh).
En ce qui a trait aux antiquités, plus précisément,
du palais Pharaon à propos duquel le nom de son propriétaire,
cheikh Robert Moawad, a été cité dans un but évident
de le discréditer, il importe de faire état d’une mise au
point des responsables, notamment du ministre de l’Information. Celui-ci
a précisé que les indications relatives à cette question
avaient été déformées, pour laisser croire
que l’éminent homme d’affaires serait impliqué dans l’affaire.
Dans ce contexte, le chef de l’Etat est revenu à la charge,
réaffirmant sa détermination d’édifier l’Etat des
institutions et d’alléger le poids des charges quotidiennes sous
lequel ploient les citoyens de condition modeste et à revenu limité.
A cet effet, le président Lahoud se propose d’assurer les prestations
sociales ou médicales et les logements salubres aux Libanais qui
en ont le plus besoin.
Les milieux politiques se sont arrêtés, spécialement,
aux propos attribués au chef de l’Etat dont il ressort qu’il ne
laissera personne subtiliser les fonds publics et récupérer
ceux qui ont fait l’objet de malversations et d’extorsions.
Le président Lahoud a affirmé que la réforme administrative
se poursuivra, nul n’étant au-dessus de la loi et qu’il n’y aura
plus désormais au Liban des éléments assumant des
responsabilités officielles qui attiseraient les passions confessionnelles
ou sectaires.
Enfin, le Général-Président a dit que la vie de
l’homme ne connaît ni loyalisme ni opposition, tous étant
tenus de contribuer à l’œuvre du redressement national, toutes les
idées et suggestions formulées à ce sujet étant
les bienvenues.