LE POUVOIR DÉTERMINÉ À POURSUIVRE
JUSQU’AU BOUT L’EXÉCUTION DE SON PROGRAMME

Le chômage officiel de l’Adha et des Rameaux n’a pas éclipsé deux sujets qui retiennent l’attention des citoyens, à savoir: le budget 99 et les dossiers chauds relatifs au gaspillage des fonds publics et tant d’autres scandales qui défrayent depuis quelque temps la chronique judiciaire.

On peut s’attendre à de nouveaux développements dans ce domaine au cours des prochains jours, pouvant avoir leurs répercussions sur la suite du processus de sauvetage et du changement, dont le nouveau régime a fait son objectif prioritaire.
Cependant, la néo-opposition a cherché encore à brouiller les cartes et à entraver l’action du Pouvoir. En effet, elle a propagé des rumeurs pernicieuses, selon lesquelles il serait question de restituer ses prérogatives à la présidence de la République, telles qu’elles étaient avant Taëf et, aussi, à mener campagne aux fins d’obtenir des pouvoirs exceptionnels au “Cabinet des 16”.
Le palais de Baabda s’est empressé de démentir catégoriquement ces rumeurs visant, vraisemblablement, à semer la discorde au niveau des pôles du pouvoir.
Cette campagne des opposants au régime peut viser, également, à entretenir un climat de suspicion et de perplexité autour du projet de budget en cours d’étude. Et, partant, d’occulter les dossiers en rapport avec les affaires louches dans lesquelles certains des opposants pourraient être impliqués...
Des sources officielles tiennent à dissiper le doute des esprits en rappelant que la Constitution définit les attributions de manière à assurer une participation parfaite au niveau politique. Les mêmes sources observent que le président Emile Lahoud avait pu, au temps où il était commandant en chef de l’Armée, procéder à la restructuration de l’institution militaire, sans avoir eu besoin de modifier la loi sur la défense nationale.
Nul donc n’est en mesure de susciter le doute quant à la capacité du Général-Président de concrétiser son discours d’investiture, d’opérer le changement tant souhaité par les citoyens et d’édifier l’Etat des institutions, en coopération avec le président Salim Hoss dont la probité et la compétence se passent de preuve.
Puis, le chef du Législatif a tellement conscience des intentions malveillantes des détracteurs du pouvoir, qu’il ne prête même pas l’oreille à leurs propos et ne tient nullement compte de leurs manigances cousues de fils blancs.
Fait important à signaler: quatre mois après l’entrée en fonctions du président Lahoud et suite à l’action entamée par l’intermédiaire des autorités judiciaires, il a pu être mis un terme, dans une large mesure, au gaspillage des deniers publics et de réactiver, en même temps, les services étatiques.
En ce qui concerne les dossiers chauds, il y aura sans doute du nouveau dans les prochains jours, M. Saïd Mirza, magistrat instructeur, chargé de l’affaire des résidus pétroliers devant reprendre l’interrogatoire de Chahé Barsoumian, ancien ministre du Pétrole, après avoir recueilli la déposition de son ancienne secrétaire et d’un certain nombre de témoins.
Quant à la lettre que le président du Conseil a adressée à la Cour des comptes, portant sur l’engagement de dépenses d’un montant global de 1.130 milliards de livres, avant d’assurer les crédits destinés à les couvrir, en dépit d’un avis défavorable émis par ladite Cour au cours du précédent régime, l’enquête à son sujet est appelée à s’élargir jusqu’à toucher les bénéficiaires de fortes commissions perçues en marge des adjudications publiques.
L’enquête à propos du scandale du port de Beyrouth, dans lequel est impliqué Mouhib Itani, ancien président du conseil d’administration, M. Abdel-Latif Husseini, second juge d’instruction de la capitale, attend l’autorisation d’engager les poursuites judiciaires contre le prévenu.
Les sommes dépensées contre un avis défavorable de la Cour des comptes ont été utilisées pour des opérations d’expropriation de biens-fonds, payer des factures des entrepreneurs, de soins médicaux et hospitaliers au profit du personnel du CDR, de la Caisse des déplacés, de l’Electricité du Liban, des ministères des Postes et Télécommunications, de la Santé, de la Défense, des FSI et de la mutuelle des fonctionnaires.
Le gouvernement qui est tenu par les engagements du Cabinet précédent, a décidé de se procurer des fonds (en vue d’acquitter les redevances dues par le précédent régime) au moyen de bons du Trésor, au risque de gonfler davantage la dette publique.
Il y a lieu de signaler que les anciens membres du gouvernement Hariri qui se sont considérés visés par la lettre de M. Hoss à la Cour des comptes, se sont manifestés pour justifier leur comportement, en prétendant avoir agi mus par des considérations en rapport avec l’intérêt public. Il s’agit de MM. Sleiman Frangié, actuel ministre de l’Agriculture (ancien ministre de la Santé), Fouad Sanioura (ministre d’Etat aux Finances), Elie Hobeika (Ressources hydrauliques et électriques) et Mohsen Dalloul (Défense nationale).
Par ailleurs, le Parquet semble devoir ouvrir un nouveau dossier, celui du ministère de l’Environnement où des abus auraient été commis, au temps où M. Samir Mokbel en détenait le portefeuille. Ce dernier a été vu, récemment, se rendre au bureau du président du Conseil tenant en main un volumineux dossier dont on n’a pas eu connaissance du contenu.
Cependant, il nous revient que les abus et irrégularités portent sur les déchets toxiques et les décharges, problèmes auxquels le ministère de l’Environnement n’a pu faire face avantageusement.
Un nouveau scandale vient, d’autre part, d’être découvert portant sur la disparition d’une partie du mobilier de l’ancien palais du gouvernement (le Sérail de Sanayeh).
En ce qui a trait aux antiquités, plus précisément, du palais Pharaon à propos duquel le nom de son propriétaire, cheikh Robert Moawad, a été cité dans un but évident de le discréditer, il importe de faire état d’une mise au point des responsables, notamment du ministre de l’Information. Celui-ci a précisé que les indications relatives à cette question avaient été déformées, pour laisser croire que l’éminent homme d’affaires serait impliqué dans l’affaire.
Dans ce contexte, le chef de l’Etat est revenu à la charge, réaffirmant sa détermination d’édifier l’Etat des institutions et d’alléger le poids des charges quotidiennes sous lequel ploient les citoyens de condition modeste et à revenu limité.
A cet effet, le président Lahoud se propose d’assurer les prestations sociales ou médicales et les logements salubres aux Libanais qui en ont le plus besoin.
Les milieux politiques se sont arrêtés, spécialement, aux propos attribués au chef de l’Etat dont il ressort qu’il ne laissera personne subtiliser les fonds publics et récupérer ceux qui ont fait l’objet de malversations et d’extorsions.
Le président Lahoud a affirmé que la réforme administrative se poursuivra, nul n’étant au-dessus de la loi et qu’il n’y aura plus désormais au Liban des éléments assumant des responsabilités officielles qui attiseraient les passions confessionnelles ou sectaires.
Enfin, le Général-Président a dit que la vie de l’homme ne connaît ni loyalisme ni opposition, tous étant tenus de contribuer à l’œuvre du redressement national, toutes les idées et suggestions formulées à ce sujet étant les bienvenues.

NADIM El-HACHEM

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