La
Caisse nationale de Sécurité sociale qui fonctionnait au
ralenti ces derniers mois, risque d’être immobilisée davantage,
en raison du refus des représentants de l’Etat et du patronat au
sein du nouveau conseil d’administration de participer aux réunions,
en signe de protestation contre l’élection du président de
la CGTL (notre photo) à la tête de cet organisme...
La Caisse nationale de Sécurité sociale est l’un des organismes
officiels ayant été affectés par les douloureux événements
dont le Liban a été le théâtre et de leurs séquelles.
Ce sont, surtout, les bénéficiaires des prestations de la
CNSS qui ont le plus pâti de cet état de choses.
Cette institution ayant à sa charge plusieurs dizaines de milliers
de citoyens, ne parvenait plus à fonctionner normalement et ces
derniers avaient de la peine à toucher leur dû, les formalités
prenant un temps si énorme et les formalités étant
tellement complexes, qu’ils renonçaient à entreprendre les
démarches nécessaires pour les percevoir.
Dernièrement et dans le cadre de la réforme administrative,
un nouveau directeur général a été désigné
à la tête de la CNSS et on pouvait espérer la voir
reprendre sa “vitesse de croisière”, d’autant qu’un nouveau conseil
d’administration vient d’être constitué présidé,
pour la première fois, par le président de la CGTL.
Or, la présence de ce dernier à la tête dudit conseil,
suscite des tractations qui risquent de paralyser l’action de la CNSS.
En effet, le patronat s’est formalisé de la présence du chef
de la centrale ouvrière à la présidence de la Caisse
et réclame son remplacement par le représentant de l’Etat,
arguant “qu’il est plus indiqué pour assumer cette charge...”
De ce fait, le conseil d’administration n’arrive pas à se réunir,
les représentants tant de l’Etat que du patronat, provoquant un
défaut de quorum par leur refus d’y prendre part.
Cette situation ne peut ni ne doit se perpétuer, car elle
cause un grand préjudice aux salariés qui ont le plus besoin
des prestations de la CNSS en ces temps difficiles.
Pourquoi donc les représentants de l’Etat et du patronat refusent-ils
de coopérer? Serait-ce pour permettre la gestion de la Caisse selon
le système suivi durant les trente-cinq dernières années?
En effet, les fonds de la CNSS (plus de mille milliards de livres) étaient
placés auprès des banques sans la supervision d’une commission
spéciale qui n’a jamais été constituée!
Puis, il n’y a plus eu de clôture des comptes depuis 1990, ce
qui rend difficile la régularisation des livres de la CNSS. Celle-ci
était gérée depuis six ans par un comité provisoire,
ce qui déroge à la loi et rend toutes les décisions
prises par la Caisse sujettes à invalidation.
Tout porte à penser que les “patrons” protestent en vue d’empêcher
l’ouverture du dossier de la Sécurité sociale, pour la raison
que beaucoup d’entreprises ne sont pas en règle avec elle et devront
payer leur dû si elle recommençait à fonctionner normalement.
Le gouvernement devrait mettre fin à cette situation intolérable;
le plus tôt sera le mieux. |