Face au Montazah, le palais de Yasser Arafat, où se sont réunis
les cent vingt-quatre membres du Comité central palestinien, des
manifestants appellent à la proclamation d’un Etat indépendant.
Ces hommes et ces femmes appartenant au Front démocratique, au Front
populaire et aux organisations de Défense des prisonniers palestiniens,
détenus en Israël scandent: “Nous voulons un Etat, une identité
et la liberté”. Cette manifestation qui n’a groupé qu’une
centaine de personnes apparaît, pourtant, bien prémonitoire.
Yasser Arafat devra déployer de gros efforts pour convaincre les
parlementaires de ne pas proclamer un Etat palestinien le 4 mai.
![]() Yasser Arafat, priant, entouré de responsables palestiniens. |
![]() Les manifestants brandissant le drapeau palestinien.. |
“En revanche “à ce stade, je suis en faveur de cette proclamation,
car l’initiative américaine ne signifie rien”, estime un des leaders
du Fath, le parti de Yasser Arafat lui-même. “Les Américains,
promettent la tenue d’un sommet après six mois. Cela ne veut rien
dire non plus! Aucune garantie américaine n’a fonctionné,
aucun des accords signés à la Maison-Blanche n’a été
jusqu’à maintenant mis à exécution sur le terrain”.
Bill Clinton a beau assurer Yasser Arafat de son soutien au droit des
Palestiniens à vivre librement sur leur propre terre... autant en
emporte le vent! C’est l’opinion qui prévaut.
Et alors que l’on attend cette fameuse déclaration et qu’Israël
est en pleine campagne électorale, le ton monte entre Israéliens
et Palestiniens: surtout Israël qui accuse entre autre l’Autorité
palestinienne d’avoir libéré trois militants du Hamas ayant
participé à des attentats anti-israéliens. Un feuilleton
familier qui n’est pas près de se terminer demain... Ni après!
UN ARABE ISRAÉLIEN, CANDIDAT...
AU POSTE DE PREMIER MINISTRE!
Azmi Bechara, professeur en philosophie et en droit, participe, avec les autres candidats, à la course à la présidence, sachant pertinemment qu’il n’a aucune chance d’être élu. Il est désireux d’attirer l’attention internationale sur le problème que constituent un million d’Arabes sur une population de 6 millions.
L’électorat arabe est courtisé par les partis de la droite
des conservateurs et des ultra-orthodoxes, incluant les électeurs
du Shaes et d’Agudat Yisraël. Le premier qui contrôle le ministère
de l’Intérieur s’est montré généreux dans l’attribution
des budgets aux municipalités arabes et a promis encore plus si
elles votent pour la “droite”.
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