LA PROCLAMATION DE L’ÉTAT PALESTINIEN:
ATTENTE DIFFÉRÉE OU VAINE ATTENTE?

Au cours de la réunion du Conseil central palestinien à Gaza, un seul sujet était à l’ordre du jour: la proclamation oui ou non! de l’Etat palestinien. La plupart des pays occidentaux ont demandé à Yasser Arafat d’attendre le résultat des élections israéliennes le 17 mai prochain.

Face au Montazah, le palais de Yasser Arafat, où se sont réunis les cent vingt-quatre membres du Comité central palestinien, des manifestants appellent à la proclamation d’un Etat indépendant. Ces hommes et ces femmes appartenant au Front démocratique, au Front populaire et aux organisations de Défense des prisonniers palestiniens, détenus en Israël scandent: “Nous voulons un Etat, une identité et la liberté”. Cette manifestation qui n’a groupé qu’une centaine de personnes apparaît, pourtant, bien prémonitoire. Yasser Arafat devra déployer de gros efforts pour convaincre les parlementaires de ne pas proclamer un Etat palestinien le 4 mai.
 

Yasser Arafat, priant,
entouré de responsables palestiniens.

Les manifestants
brandissant le drapeau palestinien..

“En revanche “à ce stade, je suis en faveur de cette proclamation, car l’initiative américaine ne signifie rien”, estime un des leaders du Fath, le parti de Yasser Arafat lui-même. “Les Américains, promettent la tenue d’un sommet après six mois. Cela ne veut rien dire non plus! Aucune garantie américaine n’a fonctionné, aucun des accords signés à la Maison-Blanche n’a été jusqu’à maintenant mis à exécution sur le terrain”.
Bill Clinton a beau assurer Yasser Arafat de son soutien au droit des Palestiniens à vivre librement sur leur propre terre... autant en emporte le vent! C’est l’opinion qui prévaut.
Et alors que l’on attend cette fameuse déclaration et qu’Israël est en pleine campagne électorale, le ton monte entre Israéliens et Palestiniens: surtout Israël qui accuse entre autre l’Autorité palestinienne d’avoir libéré trois militants du Hamas ayant participé à des attentats anti-israéliens. Un feuilleton familier qui n’est pas près de se terminer demain... Ni après!
 
UN ARABE ISRAÉLIEN, CANDIDAT... AU POSTE DE PREMIER MINISTRE!
Azmi Bechara, professeur en philosophie et en droit, participe, avec les autres candidats, à la course à la présidence, sachant pertinemment qu’il n’a aucune chance d’être élu. Il est désireux d’attirer l’attention internationale sur le problème que constituent un million d’Arabes sur une population de 6 millions.

Azmi Bechara, 42 ans, est un chrétien de Nazareth qui voudrait se débarrasser du drapeau israélien frappé de la croix de David. Parmi les exigences qu’il entend adresser à tout nouveau gouvernement, grâce à sa contribution directe ou indirecte, figurent l’arrêt de l’expropriation des terres arabes, un plan établi en faveur du développement des communautés arabes, plus de fonds affectés aux établissements scolaires arabes et la participation de ceux-ci aux Comités corporatifs, ainsi que le développement des réseaux de culture, d’arrosage et d’électricité, qui font défaut dans de nombreux villages.

L’électorat arabe est courtisé par les partis de la droite des conservateurs et des ultra-orthodoxes, incluant les électeurs du Shaes et d’Agudat Yisraël. Le premier qui contrôle le ministère de l’Intérieur s’est montré généreux dans l’attribution des budgets aux municipalités arabes et a promis encore plus si elles votent pour la “droite”.
Le vice-ministre de l’Habitat, Meir Porush, membre d’Agudat Yisraël a déjà contribué à 40 millions de dollars annuels aux projets arabes d’habitat et il affirme qu’il espère donner encore plus... s’il gagne les élections! 


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