La
récupération par l’émigré libanais de sa nationalité
d’origine et son droit de vote dans la mère-patrie est accessible:
le président Salim Hoss l’a affirmé au cours de l’ouverture
du second congrès des clubs et associations des Libanais de la diaspora,
cette semaine à Beyrouth. Cependant, il reste quelques obstacles
à aplanir, notamment celui qui exige de l’émigré de
passer une année au pays natal pour obtenir une carte d’identité
ou un passeport frappé du Cèdre. Notre photo; le président
Lahoud entouré d’une délégation d’émigrés.
A l’occasion de la tenue à Beyrouth, cette semaine, du second
congrès des clubs et associations d’émigrés libanais,
le chef du gouvernement qui s’adressait aux congressistes, a dit: “Les
Libanais d’outre-mer peuvent exercer leur droit de vote: il leur suffit
d’être porteur d’un passeport ou d’une carte d’identité pour
participer à la vie politique dans la mère-patrie.”
Cependant, le président Hoss s’est demandé comment un
candidat aux élections législatives pourrait atteindre les
électeurs établis à l’étranger pour leur exposer
son programme”. Il a précisé que la participation des Libanais
de la diaspora à la vie publique au pays natal, “se heurtait à
certaines entraves difficiles à aplanir, en tête desquelles
la distance qui les en sépare.”
Enfin, le Premier ministre a fait état “d’une nouvelle stratégie
visant à resserrer les liens entre le Liban résident et émigré”
sans, toutefois, fournir des indications sur sa nature et dans quels domaines
et secteurs elle doit s’exercer...
Pour en revenir au droit de vote, l’émigré ne pourrait-il
pas l’exercer au siège de son ambas-sade dans les pays où
il réside, comme c’est le cas pour les res-sortissants des Etats
dits civilisés?
Par la même occasion, le ministre de l’Intérieur en charge
du dossier de la naturalisation, a annoncé la mise au point “d’un
projet de loi moderne”, dont le Conseil des ministres sera saisi incessamment
- “dans les prochains jours”, a-t-il précisé - en vertu duquel
les Libanais d’outre-mer pourraient obtenir le titre de “citoyen émigré”
et récupérer la nationalité d’origine, “au terme d’un
séjour de douze mois au pays natal”.
Mais la difficulté réside dans l’impossibilité,
pour beaucoup d’émigrés, de passer ici, une année
entière et de négliger leurs affaires à l’étranger
pour repren-dre la nationalité d’origine.
En plus de la distance, s’ajoute maintenant le temps et ceci rend la
récupération de la nationalité (et du droit de vote)
quasi-impossible. C’est pourquoi, le projet de loi dont le ministre de
l’Intérieur a annoncé l’élabora-tion, donnera lieu
à des contro-verses interminables, autant sinon plus que celles
provoquées, précédemment, par la loi sur la naturalisation,
de triste mémoire, en vertu de laquelle des milliers “d’intrus”
ont été naturalisés et ont même participé
aux législatives de 96. Alors que, normalement, ces derniers auraient
dû attendre dix ans pour pouvoir prendre part au scrutin...
Cela dit, on est en droit de savoir ce que représentent les
clubs et associations d’émigrés dont les membres se sont
réunis, ces derniers jours, dans nos murs? Et si ces assises remplacent
celles que l’Union libanaise culturelle mondiale n’a plus tenues depuis
bien longtemps. Celle-ci s’était disloquée en raison des
tractations et des litiges ayant opposé les membres de son conseil
directorial, que les ministères des Emigrés ou des Affaires
étrangères ont contribué à attiser ou à
entretenir! |