Saturnale

Par MARY  YAZBECK AZOURY


COMMENT EMPÊCHER LES JEUNES
LIBANAIS D’ÉMIGRER?
Une rumeur persistante circule en ville. Il semble que certaines personnalités et autorités laïques et religieuses ont demandé à plusieurs ambassades, représentant les pays les plus convoités pour l’émigration, “A NE PAS FACILITER LES CHOSES” pour les jeunes Libanais.
Réalisant que l’hémorragie et la fuite des cerveaux se sont précisées ces trois dernières années, ces responsables libanais n’ont rien trouvé de mieux que d’empêcher, par tous les moyens, ceux qui désirent avoir un meilleur avenir de quitter un pays qui ne leur offre pas la qualité de vie qu’ils ont la possibilité d’obtenir sous d’autres cieux.
Après avoir trimé plus de dix-sept ans dans les collèges, obtenu une licence ou une maîtrise (à prix d’or), ces jeunes se voient engagés à des salaires misérables, dans des conditions souvent encore plus misérables.
Certaines grandes sociétés “s’arrangent” pour ne pas engager de jeunes mariés ou de femmes attendant un heureux événement. D’autres leur font signer à blanc une lettre de démission, qu’ils exhibent si l’un ou l’une de leurs employés viole la règle du célibat ou devient enceinte malgré tout. On y appose une date et le tour est joué.
Ne pas faciliter les choses aux jeunes candidats à l’émigration n’est pas une solution. Ceux qui veulent quitter sont en train de se débrouiller pour le faire. Améliorer les conditions d’emploi des jeunes serait la solution... Mais qui y pense?

***

LE “GENTLEMAN C”
Le temps des examens approche... ainsi que celui des résultats.
Le temps des scènes familiales aussi, quand les enfants ou les étudiants n’auront pas rapporté des notes satisfaisantes.
Pourtant, dans les grandes universités anglo-saxonnes, cela n’est pas considéré du meilleur goût, à moins d’être boursier, de décrocher des notes “A” et “B” (équivalent de l’Excellent et du Très bien).
La note “C”, qui veut dire “Fair” (Bien), est considérée comme la note chic, ce qu’on appelle le “Gentleman C”.
La note que les gentlemen préfèrent.
“A” et “B” sont bons pour les bûcheurs, les parvenus, les besogneux, les rats de bibliothèques et les bachoteurs. Ceux qui ne font pas du sport, du théâtre, ne sortent pas, ne s’amusent pas.
Les gens chics qui s’adonnent à de nombreux hobbies, surtout le sport, l’art (musique et peinture) se suffisent d’un “C”.
Obtenir une note inférieure au “C”, c’est-à-dire “D” ou “F” (D=faible, F=Fail), c’est débile.
“D” sous-entend un examen de passage ou un oral de rattrapage.
Quant au “F”, c’est un échec sans merci.
Seule exception pour le “A”: être lauréat de sa promotion. Alors, même si l’on est une Lady ou un Gentleman, on peut être fier du “A”...

***

CONSULS HONORAIRES ET HONORABLES
Plus de passeports spéciaux pour les familles des consuls honoraires au Liban.
Malgré plusieurs tentatives faites en ce sens, le ministère des Affaires étrangères a, finalement, refusé d’étendre le statut consulaire dont jouissent les consuls honoraires accrédités au Liban aux membres de leurs familles.
Le consul honoraire ne peut plus arborer sur sa voiture le drapeau du pays qu’il représente, ni dans son bureau, à moins que celui-ci soit exclusivement consacré à ses activités consulaires.
Il est intéressant de noter que ceux que nous baptisons, aujourd’hui, “consuls honoraires”, étaient connus jusqu’aux environs des années 1960, comme “consuls commerçants”, cette appellation signifiant que ce ne sont pas des fonctionnaires et qu’ils peuvent exercer une profession lucrative. Ils ne jouissent pas des mêmes immunités et privilèges que les “consuls de carrière”.
Il faut ajouter qu’au Liban il y a eu débordement... Certains consuls honoraires faisaient arborer aux voitures de leur épouse et de leurs enfants, les drapeaux des pays qu’ils représentaient.
Certains pavoisaient dans leurs bureaux où s’empilaient les produits commerciaux et certains n’hésitaient pas à s’assurer des contrats juteux, évidemment en accord avec le pays qu’ils représentent. D’où de nombreux dérapages et abus de statut. Il fallait y mettre le holà. C’est ce que le ministère des Affaires étrangères a fait.
 
MARCEL CARTON AU LIBAN
Un visage souriant, affable, nombreux sont ceux qui connaissent Marcel Carton, le diplomate français en charge du Protocole en poste au Liban, de 1947 à 1988...
Nombreux, aussi, sont ceux qui ont appris avec émoi son enlèvement le 22 mars 1985 et, plus nombreux encore, ceux qui ont célébré sa libération le 4 mai 1988.
Aujourd’hui, comme depuis 1989, Marcel Carton se retrouve en ce mois de mai au Liban pour y rencontrer les membres de sa famille qui y vivent. Il n’oublie jamais d’effectuer son pèlerinage à Notre-Dame du Liban et de contacter tous ses amis au pays des Cèdres.
Paul Carton et son frère, ambassadeur de France, deux noms qui resteront associés à l’Histoire de notre pays. Deux noms (parmi plusieurs autres) qui ont scellé des liens étroits entre la France et le Liban, en particulier et le monde arabe, en général.
Depuis 1988, Marcel Carton s’est installé avec son épouse Denise à Nice. Mais le retour au Liban est un rituel sacré.
Bienvenue donc à l’ami.


Home
Home