TUNISIE

UNE EXPÉRIENCE SOCIALE D’AVANT-GARDE:
ÉRADIQUER LA PAUVRETÉ À L’HORIZON 2000


Soucieuse d’assurer une couverture parfaite des nouvelles du Maghreb arabe, avec autant de régularité et d’objectivité qu’elle le fait pour le Machrek, “La Revue du Liban et de l’Orient Arabe”, consacrera chaque semaine, à partir de cette livraison, quatre pages illustrées aux cinq Etats membres de l’Union du Maghreb: la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, la Libye et la Mauritanie. Toutes suggestions concernant ces pages seront les bienvenues et nous nous engageons à leur accorder l’intérêt qu’elles méritent.

Cinq ans à peine après son accession au Pouvoir, le temps de remettre le pays sur les rails à la faveur de réformes politiques et économiques radicales qui ont sauvé la Tunisie du chaos et du laxisme dans lesquels elle était plongée et redonnée espoir aux Tunisiens, le président Zein El-Abidine Ben Ali initiait une expérience originale et d’avant-garde en direction des couches sociales jusque-là marginalisées, voire oubliées. Objectif déclaré: éradiquer irréversiblement toutes les poches de pauvreté (zones d’ombre) partout où elles se trouvent en Tunisie, à l’horizon 2000. Le défi est lourd à relever: en quelques années seulement, avec des ressources budgétaires limitées, il fallait tout à la fois, identifier toutes les zones d’ombre, évaluer avec les populations concernées leurs besoins précis, définir les interventions nécessaires, réunir les financements indispensables, mettre en place des structures adéquates, engager les actions convenues et s’assurer de leur réussite! A l’origine, l’idée avait germé dans l’esprit du président tunisien lorsque celui-ci avait entrepris, en 1992, d’effectuer des visites inopinées dans des zones rurales reculées du pays, empruntant tantôt une Land Rover, tantôt un hélicoptère pour s’y rendre, les localités ciblées étant éloignées et difficilement accessibles. Le constat était saisissant: les populations vivaient dans des conditions pour le moins indécentes, en rupture avec le pays et en “désharmonie” avec le niveau d’évolution atteint, globalement, par la Tunisie. D’un taudis à l’autre, le président Ben Ali s’enquérait auprès des habitants, jeunes et vieux, hommes et femmes, de leurs conditions de vie.


Le président Zein El-Abidine Ben Ali recevant
la cantatrice libanaise Fayrouz, le dimanche 15 novembre 1998,
au lendemain du concert qu’elle a donné à Tunis
en faveur du Fonds de Solidarité Nationale.


Vue d’une localité rurale en pleine
transformation grâce à
l’intervention du Fonds 26-26.


Cette photo montre les conditions de vie
déplorables dans lesquelles vivaient
les populations des zones d’ombre.

Comment faites-vous pour vous approvisionner en eau potable? demande-t-il.
Nous devons faire plusieurs kilomètres à pied, la jarre ou le bidon sur le dos, pour en ramener du point d’eau le plus proche, répond une femme.
Et vos enfants, comment font-ils pour aller à l’école et pour étudier, alors que vous êtes dépourvus d’électricité?
Que Dieu soit avec eux. Qu’il vente, qu’il pleuve ou fasse chaud, ils sont astreints plusieurs fois par jour à parcourir de longues distances par monts et vallées, parfois à la nuit tombante. Le soir, ils font leurs devoirs à la lumière d’une bougie ou d’une lampe à pétrole.
Quand quelqu’un tombe malade ou si une femme doit accoucher? interroge encore le président.
On transporte le malade ou la femme enceinte en général à dos d’âne jusqu’en ville ou alors on prend notre mal en patience en nous confinant à des traitements traditionnels hasardeux, lui répond-on.
Manifestement, le chef de l’Etat tunisien était irrité, choqué. Pour lui, il est inadmissible, alors que leur pays enregistre des progrès dans tous les domaines, avec notamment un revenu par tête d’habitant dépassant les 2.000 dollars par an, que des Tunisiens continuaient à vivre dans un tel dénuement, dépourvus des commodités de base les plus élémentaires. Malgré tout l’effort déployé, il nous reste beaucoup à faire, se disait-il.
 

COLLOQUE À SOUSSE (TUNISIE)
SUR “LA FEMME ARABE ET LE CINÉMA”
Une trentaine de réalisatrices de neuf pays arabes ont participé du 22 au 25 avril à Sousse, station balnéaire du centre de la Tunisie, à la quatrième session des rencontres des femmes créatrices arabes.
Placé sous le thème: “La caméra et la femme arabe”, ce colloque a accueilli des cinéastes d’Algérie, d’Egypte, des Emirats arabes unis, d’Irak, du Koweit, du Liban, du Maroc, de Syrie et de Tunisie, ainsi que des territoires palestiniens qui ont eu à débattre cette année de la contribution des femmes arabes à la promotion des activités audiovisuelles. Ouvrant la rencontre, Mme Néziha Zarrouk, ministre tunisienne de la Femme et des Affaires de la famille, a mis l’accent sur l’importance acquise par l’image à l’époque moderne grâce au développement considérable enregistré dans le secteur de l’audiovisuel, relevant l’accès de la femme à ce domaine aux côtés de l’homme et sa participation active à tous les genres de création audiovisuelle et, plus particulièrement, la production télévisuelle et cinématographique. “La femme est devenue un partenaire agissant dans cette production que ce soit au plan du contenu ou au niveau de la réalisation”, a encore noté Mme Zarrouk, formulant l’espoir que la rencontre de Sousse permettra de dégager les voies et moyens de nature à impulser la création féminine dans ce domaine et de l’orienter au service des causes de la femme et de ses aspirations. Trente communications ont été présentées au cours de cette manifestation à travers lesquelles les participants, cinéphiles des deux sexes, ont eu à se pencher notamment sur les spécificités féminines dans le cinéma arabe, les points de convergence et de divergence entre les cinémas féminin et masculin, le rôle de la femme dans l’émergence d’un cinéma nouveau, la femme libanaise et la télévision et les effets de l’autocensure dans le cinéma arabe. Le colloque de Sousse a, également, permis d’évoquer la vision artistique dans le cinéma féminin, ainsi que les mythes fondateurs de l’image de la femme arabe dans le cinéma. Les travaux se sont articulés en particulier autour de questions ayant trait aux défis, aux problématiques et aux limites de la création, outre des témoignages de certaines créatrices arabes sur leurs propres expériences. Le rapport de synthèse du colloque a évoqué les thèmes et la terminologie relatifs à la création féminine, notamment dans le cinéma et la télévision. S’agissant des différences entre la création cinématographique féminine et masculine, les opinions émises étaient plutôt contradictoires: certains défendaient les spécificités de la création féminine, d’autres rejetaient l’idée d’une différenciation entre l’homme et la femme dans la création et ses diverses expressions. Des intervenants ont estimé que la femme arabe n’a pas réussi à dépasser les valeurs désuètes dans certaines de leurs œuvres artistiques. De même, ont-ils estimé, les hommes n’ont pas abandonné leur volonté d’influencer les femmes et de les soumettre, d’où le fossé qui existe entre le discours féministe et ses ambitions, d’une part, et la réalité du langage cinématographique de la femme, d’autre part. Nombre de participants ont, par ailleurs, prôné d’œuvrer à élargir le champ du dialogue et du discours critique sur la problématique du cinéma au féminin. Ils ont relevé que le cinéma arabe, tel qu’il se pratique aujourd’hui, est loin de répondre aux aspirations de la femme et de l’homme.
 
 
LIBYE - HYDROCARBURES

 TRIPOLI VEUT FAVORISER LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS

Après la suspension des sanctions internationales qui lui étaient imposées, la Libye semble vouloir rattraper le temps perdu. C’est ainsi que le ministre libyen de l’Energie, M. Abdallah el-Badri, vient d’inviter les compagnies pétrolières étrangères à reprendre leurs activités en Libye. El-Badri qui s’adressait à quelque 400 hauts responsables de grandes compagnies pétrolières et de gaz réunis à Genève (Suisse), parmi lesquels figuraient un grand nombre de délégués de compagnies américaines qui opéraient auparavant en Libye, a révélé qu’une nouvelle législation est, actuellement, en préparation dans son pays pour faciliter les investissements étrangers dans le secteur des hydrocarbures.
Dans le passé, les firmes américaines dominaient l’exploitation pétrolière en Libye. Elles ont dû céder la place à des compagnies européennes, l’italienne Agip et la française Total en particulier, dès le début des années 80, à l’apogée du bras de fer entre Tripoli et Washington. Selon M. El-Badri, le Congrès général du Peuple, la plus haute instance législative en Libye, devrait adopter, prochainement, la nouvelle loi sur l’exploitation pétrolière, qui remplacera les dispositions en vigueur depuis près de 40 ans. Leur mise en applica tion serait suivie, en l’an 2000, d’appels d’offres ouverts à des opérateurs étrangers dans les secteurs du pétrole et du gaz.
Les exportations du pétrole procurent 95 pour cent des recettes en devises de la Libye qui entend augmenter la production des anciens puits et entamer la mise en valeur de ses réserves de gaz. L’embargo imposé à la Libye pendant sept ans (1992/1999) a engendré, pour la Libye, des pertes estimées à quelque 26 milliards de dollars, selon le ministre libyen de l’Industrie et du Commerce, M. Abdelhafidh Zlitni. Le responsable libyen a précisé au journal “Acharq al-Awsat” que les secteurs les plus touchés étaient l’aviation et l’énergie. 

GUINNESS
UN TUNISIEN “L’HOMME LE PLUS GRAND DU MONDE”

“L’homme le plus grand du monde” est un Tunisien mesurant près de 2,35 mètres. Une équipe du fameux livre des records le “Guinness Book International” a séjourné la semaine dernière en Tunisie pour officialiser ce record détenu jusqu’ici par un Indien décédé dont la taille était de 2,32 mètres.

Agé de 31 ans, le géant tunisien du nom de Radhouane Charbib, originaire de la localité de Ras Jebel , dans la région de Bizerte, à 60 km au nord de Tunis, a battu de quelques centimètres deux autres candidats en lice, un Pakistanais et un Coréen, selon M. Rached Trimèche, président du Club International des Grands Voyageurs (CIGV) qui a parrainé cette opération. Pendant son séjour à Tunis, l’équipe du Guinness dirigée par le directeur de cette institution internationale, Michael Feldman, a procédé pendant 24 heures à huit séances de mensurations “très précises”, en présence de deux chaînes de télévision anglaises, la National London Television et la BBC, enregistrant une variation de 3,4 cm entre les mesures prises le matin et celles effectuées de nuit, tout étant en contact téléphonique permanent avec les sièges de Londres et de Los Angeles du Guinness. Au terme de ces tests, Michael Feldman déclarait officiellement le vendredi 23 avril que le Tunisien Radhouane Charbib est désormais considéré “l’homme le plus grand du monde”. Les mensurations exactes du lauréat seront annoncées à la mi-mai à Londres au cours d’une cérémonie mondiale à laquelle seront conviées une soixantaine de chaînes de télévision des divers continents. De condition sociale très modeste, le lauréat n’a pas pu contenir sa joie à l’annonce de la nouvelle dans l’espoir de voir ce titre lui ouvrir “une nouvelle vie” avec des contrats publicitaires alléchants en perspective.  Radhouane Charbib qui sera le premier Tunisien à figurer dans le “Guinness 2000”, est Scorpion de signe zodiaque. Il est le quatrième d’une famille de neuf enfants, trois filles et six garçons. Il aurait un mélange chromosomique probable.  Vivant dans les champs et au grand air, Radhouane mesurait 1,71m à 15 ans; puis, 2m à 17 ans. A 18 ans, il voit ses champs de Ras Jebel de très haut: 2,30m. Mais voilà que la santé commence à poser certains problèmes. Il sent soudain une certaine fatigue qui ne le quitte plus. Pris en charge par de généreux médecins, le jeune géant révèle une hypersécrétion hypophysaire qui induit le diabète. Après plusieurs opérations contre cette acromégalie ou gigantisme, Radhouane, qui pèse 166 kg et chausse du 55, vit avec une glycémie réduite et stabilisée, raconte Rached Trimèche, pharmacien de son état.
 
 
LA REDYNAMISATION DE L’UMA,  UNE NÉCESSITÉ IMPÉRIEUSE

La redynamisation de l’Union du Maghreb arabe (UMA) est une nécessité impérieuse pour permettre aux pays de la région d’édifier leur avenir en commun et d’améliorer leur position face aux autres groupements régionaux, en particulier face à l’Union européenne, leur premier partenaire. C’est ce qu’a déclaré M. Abbès El-Fassi, secrétaire général du parti marocain de l’Istiqlal (PI/ au gouvernement) lors d’une conférence organisée samedi dernier à Tanger (nord-ouest) sous le thème: “le Maghreb arabe, réalités et perspectives”. Cette rencontre marquait le 41ème anniversaire de la conférence de Tanger ayant réuni des délégations des partis du PI marocain, du Néodestour tunisien et du Front de libération nationale algérien (FLN). La construction de l’unité maghrébine est d’autant plus incontournable que les pays de la région partagent la même langue et la même religion et sont étroitement liés par l’Histoire et la géographie, a ajouté M. El-Fassi. 

De son côté, le secrétaire général de l’UMA, M. Mohamed Amamou, a souligné que la relance du processus maghrébin requiert le renforcement des attributions de ses organes pour la concrétisation des projets relatifs à la création d’une zone de libre-échange, d’une union douanière, d’un marché commun et d’une intégration maghrébine avancée. Créée en 1987, L’UMA qui regroupe l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, a vu ses activités pratiquement gelées depuis 1995 en raison essentiellement du différend opposant Rabat et Alger au sujet du problème du Sahara occidental revendiqué à la fois par le Maroc et le front Polisario soutenu par l’Algérie. Depuis plusieurs mois, le président tunisien Zein El-Abidine Ben Ali a pris plusieurs initiatives dans le but de relancer le processus maghrébin, notamment à la faveur de la visite d’Etat qu’il a effectuée en mars dernier au Maroc, visite qui a été suivie par l’envoi d’un émissaire spécial, son ministre des Affaires étrangères, dans les autres capitales maghrébines. Cette initiative du chef de l’Etat tunisien commence à porter ses fruits, puisque M. Mohamed Amamou a annoncé dernièrement après une rencontre avec le président algérien sortant, M. Liamine Zéroual, président en exercice de l’Union, la reprise imminente des réunions des instances de l’UMA dont le prochain sommet se tiendra à Alger avant la fin de l’année en cours. 


 
 
VISITE EN TUNISIE DU SECRÉTAIRE  GÉNÉRAL DE LA LIGUE ARABE

ESMAT ABDELMAJID:

 ‘’SANS FRANCHISE, PAS 
 DE RÉCONCILIATION DANS LE MONDE ARABE’’
 

La réconciliation au sein du monde arabe passe nécessairement par la franchise qui, seule, peut déterminer les responsabilités concernant les événements d’août 1990 (crise du Golfe) et dégager la voie permettant d’en surmonter les conséquences. Je l’affirme : “Sans franchise, il ne peut y avoir de réconciliation’’. C’est ce qu’a déclaré le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes (LEA), M. Esmat Abdelmajid, dans une interview accordée au journal “Assabah’’ (indépendant) lors de son récent séjour en Tunisie (du 25 au 27 avril). Pour M. Abdelmajid, le monde arabe est en mesure de dépasser ‘’la conjoncture difficile’’ qu’il traverse actuellement parce que, dit-il, ‘’nous avons le droit de notre côté’’. ‘’Nous considérons qu’il existe effectivement des dangers qui menacent la nation arabe et son entité et le seul moyen de relever les défis est tributaire de la solidarité et de la cohésion des pays arabes’’, a-t-il souligné. ‘’Quand les pays arabes s’érigent en rangs unis, les parties qui leur sont hostiles sont obligées de réviser leurs comptes’’, a fait remarquer le secrétaire général de la LEA, citant à l’appui de ses dires les exemples de l’Intifada palestinienne et de la Résistance libanaise. “Après une longue période de colonisation israélienne, la résistance du peuple palestinien contre l’occupation et le déclenchement de l’Intifada par ce qu’on a appelé ‘’les enfants de la pierre’’ ont astreint les responsables israéliens à emprunter la voie de la paix (..)’’, a-t-il rappelé. 

“Le deuxième exemple, réside dans l’occupation israélienne du Liban-Sud, en faisant fi de toutes les conventions et résolutions internationales dont la résolution 425 qui impose à Israël de se retirer immédiatement et sans condition du Liban. Aujourd’hui, Israël cherche à sortir du Liban-Sud, car il paye très cher le prix de son occupation’’, a-t-il fait observer. S’agissant de la menace israélienne de fermer la ‘’maison d’Orient’’ à Al-Qods, M. Esmat Abdelmajid a attribué ces agissements à des considérations électoralistes du gouvernement Netanyahu , soulignant que la menace de recourir à la force pour fermer cette institution ‘’ne pourra que provoquer la colère des Palestiniens et des Arabes. Nous suivons l’évolution de la situation avec grande préoccupation et indignation’’, a encore dit le secrétaire général de la LEA. Au cours de sa visite en Tunisie, M. Esmat Abdelmajid a eu des entretiens ‘’très importants’’ avec le président Zein El-Abidine Ben Ali au sujet des développements actuels sur la scène arabe. Il a, par ailleurs, assisté à la réunion à Tunis de la  trentième session du comité supérieur de coordination de l’action arabe commune . Dans son intervention, il a indiqué que cette session intervenait seize mois après la mise en application, le 1er janvier 1998, du programme exécutif de la grande zone arabe de libre échange qui se situe dans le cadre des efforts tendant à mettre sur pied un groupement économique arabe qui offre une force de négociation avec les autres groupements et est à même de préserver les intérêts de la nation arabe et de lui donner la possibilité d’établir des rapports équilibrés avec les autres forces économiques. Le secrétaire général de la LEA a expliqué que l’un des principaux objectifs de la création d’un groupement économique arabe fort de 270 millions d’habitants, est d’élargir le marché arabe, d’encourager les investissements communs et l’exploitation des ressources économiques de manière plus efficace, d’accroître les opportunités d’emploi et d’améliorer le niveau de vie des populations arabes. Il a noté que quatorze Etats arabes s’emploient à mettre en œuvre le programme exécutif de la grande zone arabe de libre échange, indiquant que le quota de ces pays dans le commerce interarabe dépasse les 92pc, ce qui témoigne, a-t-il estimé, de l’engagement des pays arabes dans ce grand projet et de leur ferme volonté d’en faire un instrument efficace. Le Dr Esmat Abdelmajid a exprimé l’espoir que les autres pays arabes puissent parachever prochainement les formalités d’adhésion, après avoir adapté leur situation économique aux conditions exigées. 

BEN ALI ÉVOQUE AVEC AMR MOUSSA LES RELATIONS
BILATÉRALES ET LA CONJONCTURE RÉGIONALE

Les entretiens de M. Amr Moussa, ministre égyptien des Affaires étrangères, avec le président tunisien Zein El-Abidine Ben Ali, ont porté sur les relations égypto-tunisiennes, le processus de paix au Proche-Orient, la guerre du Kosovo et la situation en Méditerranée. M. Moussa devait remettre au président tunisien, une lettre de la part de son homologue égyptien. Il a souligné qu’il n’existe pas une “relation de travail ou de coordination” entre les Etats arabes situés au sud de la Méditerranée et l’OTAN.
“L’OTAN suggère le dialogue, dit-il, afin d’expliquer son attitude stratégique en Méditerranée et en Europe de l’Est. Ceci n’a aucune liaison avec la question du Kosovo et des Balkans.

“Nous accordons une grande importance au rôle des Nations Unies dans la question du Kosovo.” Dénonçant les attaques de l’OTAN au Kosovo, M. Moussa a exprimé son regret du bombardement de l’ambassade chinoise à Belgrade. Concernant le processus de paix au Proche-Orient, il a affirmé qu’il ne voulait pas que la question de la “maison d’Orient”, quartier général palestinien à Jérusalem-Est, soit en rapport avec les élections. Il a souhaité que le futur gouvernement israélien œuvre, sérieusement, en faveur de la paix. M. Moussa devait présider avec son homologue tunisien, Saïd Ben Moustapha, la réunion du comité mixte de la coopération. Les deux pays ont fixé à 300 millions de dollars le montant des échanges commerciaux, grâce à la zone franche qui sera établie en 2007, insistant sur la nécessité d’une coopération économique entre la Tunisie et l’Egypte. Les échanges bilatéraux s’évaluent à 75 millions de dollars; les exportations tunisiennes vers l’Egypte s’élevant à 30 millions de dollars.
 

“CENT ANS DE ROMAN ARABE”
“Cent ans de roman arabe”: tel est le thème débattu par les participants au 4ème colloque des romanciers arabes tenu à Gabès (sud de la Tunisie) du 23 au 26 avril. Organisée par l’Association du centre du roman arabe de cette ville tunisienne, cette manifestion littéraire a réuni une pléiade de romanciers et de critiques de Tunisie, du Maroc, du Liban, de Syrie, de Palestine, de Jordanie, d’Irak et du Koweit. Une table ronde sur “le roman arabe, cent ans après” a permis aux participants de se pencher sur l’itinéraire du roman arabe depuis sa naissance, au double plan qualitatif et quantitatif et d’analyser les problématiques posées aujourd’hui par la création romanesque arabe dans le contexte des mutations profondes que connaît le monde à tous les niveaux. Le débat a également porté sur les rapports entre le roman arabe et les œuvres romanesques occidentales. Des romanciers ont, à cette occasion, présenté des témoignages sur leurs propres expériences. Enfin, un hommage a été rendu, au cours de ce colloque, au romancier irakien Fouad Takerli, à la romancière koweitienne Fatma Youssef El-Ali et à l’écrivain tunisien Mohamed Ali Youssefi.


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