Evénements de la semaine
QUE DEVIENT L’ULCM ET À QUAND SON RENFLOUAGE?

L’avenir de l’Union libanaise culturelle mondiale est sérieusement menacé. En effet, M. Farid Matar, président du “comité de réconciliation et de sauvetage” chargé de remettre l’ULCM à flot, vient de démissionner en avouant son incapacité de s’acquitter de sa mission. De son côté, le président de la fédération des clubs d’émigrés libano-brésiliens, M. Charles Loutfi, lance un vibrant appel au chef de l’Etat, le priant de confier à un conseil mondial (provisoire) de 150 membres, le soin de renflouer l’Union.

Nous ne croyions pas tra-duire le sentiment d’amertume, voire d’indignation, des Liba-nais d’outre-mer, en deman-dant la semaine dernière, dans ces pages, ce que représentaient les délégués d’associations d’émigrés ayant tenu leur congrès à Beyrouth et si l’Etat (libanais) avait “lâché”, définiti-vement, l’Union libanaise culturelle mondiale (ULCM), fondée il y a plus d’un quart de siècle, si ce n’est davantage, sous une autre appellation!
Bien des échos nous sont par-venus de la diaspora, faisant état de la renonciation, par un “co-mité de sauvetage” de l’Union, à la mission qui lui a été confiée depuis près d’un an et demi, de renflouer cette association censée rassembler les Libanais épars sous tous les cieux et les mobiliser en faveur de la mère-patrie et de ses justes causes.
Ainsi, M. Farid Matar a dé-missionné de la présidence du “comité pour l’entente et la ré-conciliation”, non sans avouer l’échec de sa tentative de re-grouper les Libanais d’outre-mer. “Je me vois donc contraint, dit-il, de renoncer à ma mission, en souhaitant à mes amis de l’ULCM de pouvoir unifier les positions et les cœurs. En ce qui me concerne, je place toutes mes possibilités à la disposition de l’Union, en espérant qu’elle connaîtra des lendemains meilleurs et atteindra son grand objectif.”
De son côté, M. Charles Lout-fi, président de la fédération des clubs libano-brésiliens, déplore la situation dans laquelle l’ULCM se débat, exigeant “une initiative non ordinaire pour la remettre à flot...” C’est pourquoi, il souhaite que le chef de l’Etat constitue un comité de cent-cinquante membres représen-tatifs de la diaspora libanaise dans les cinq continents, la plupart d’entre eux devant être, de préférence, de jeunes intel-lectuels... Ceux-ci tiendraient lieu de conseil mondial provisoire, ayant pour tâche de réviser les statuts de l’ULCM, de reconsidérer son programme et son plan d’action.
Considérant l’ULCM comme une association mondiale libre, représentant, légitimement, l’Expansion libanaise dans le monde, œuvrant à l’effet de réunifier les rangs des émigrés et leur position, M. Loutfi juge inadmissible de permettre la tenue d’un congrès ou d’une réunion en rapport avec les Libanais de l’étranger, sans prendre l’avis des responsables de l’Union. “Car sans cela, ajoute-t-il, toute activité dans ce domaine va à l’encontre de la position de l’ULCM. Nous la considérons comme une ingérence flagrante et un déni de son rôle.”
Tout en partageant cet avis, il faudrait, tout d’abord, que l’Union dispose, enfin, d’un conseil directorial reconnu, unanimement, par tous les groupes d’émigrés et, surtout, que l’Etat libanais - en particu-lier les ministères des Affaires étrangères et des Emigrés - s’emploient à réunifier cette association que l’un ou l’autre de ces départements a agi, de façon à la disloquer en vue de l’affaiblir.
Les vétérans de l’émigration lancent un vibrant appel au chef de l’Etat qu’ils considèrent comme “l’ultime recours”. Nous avons le ferme espoir que cet appel ne produira pas l’effet d’un cri dans le désert.


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