Les
développements survenus dernièrement au plan politique et
sur le terrain ne pouvaient laisser indifférents Beyrouth et Damas
qui se retrouvent au cœur de la mêlée. Aussi, fallait-il s’attendre
à des concertations intensives entre les deux capitales, en vue
de faire face à toutes les éventualités. Ceci explique
la venue, mardi au palais de Baabda, du chef de la diplomatie syrienne
(notre photo) pour transmettre au président Lahoud un message du
président Assad en rapport avec la conjoncture régionale..
La conjoncture régionale et les éventuels développements
pouvant se produire après le changement intervenu au niveau du pouvoir
en Israël, ont constitué la teneur du message que le président
Hafez Assad a adressé, mardi, au président Lahoud, par l’entremise
de M. Farouk el-Chareh.
Le retrait de l’ALS de Jezzine a été évoqué,
naturellement, lors des entretiens de Baabda et place de l’Etoile, le chef
de la diplomatie syrienne ayant conféré, aussi, avec le président
Nabih Berri qui l’a reçu à son bureau du parlement.
Exprimant sa satisfaction suite aux indications fournies par les chefs
de l’Etat et du Législatif, M. el-Chareh a réaffirmé
le soutien de Damas au Pouvoir libanais, à toutes ses décisions
et initiatives, partant du fait que “la coopération entre les deux
pays est à tel point profonde et permanente, que le retrait de l’ALS
de Jezzine n’aura aucun impact sur la concomitance des volets libanais
et syrien, ni sur la résistance, celle-ci devant poursuivre ses
opérations anti-israéliennes jusqu’à la complète
évacuation de notre territoire au Sud et dans la Békaa ouest.
Le ministre syrien des Affaires étrangère a insisté,
toutefois, sur “la nécessité de lire avec minutie la nouvelle
étape, afin de connaître les orientations et les options du
gouvernement qu’Ehud Barak s’apprête à constituer, en ce qui
concerne principalement l’opération de paix.”
Sur ce dernier point, justement, M. el-Chareh a précisé
que l’Etat hébreu doit respecter les résolutions de la légalité
internationale relatives au Proche-Orient (NÞ425, 338 et 242), ainsi
que les principes définis par la conférence de Madrid et,
en tout premier lieu, celui de “la terre contre la paix”.
Partant de là, on ne peut s’attendre à aucune modification
des positions justes du Liban et de la Syrie, d’autant qu’elles se basent
sur les résolutions de l’ONU et exigent l’instauration d’une paix
juste et globale dans la région proche-orientale, ainsi que la reconnaissance
des droits nationauix du peuple palestinien, pour reprendre les propres
termes du responsable syrien.
Cela dit, il importe de faire état d’une déclaration
du ministre israélien de la Défense, reprise par le général
Lahd, dont il ressort que “si la Résistance étendait son
champ d’action à Jezzine, l’armée israélienne toute
proche serait contrainte de bombarder la région, au risque de provoquer
un exode, définitif cette fois, de la population” (sic).
Ces propos bellicistes tenus sur le ton d’une menace à peine
voilée, Moshé Arens les a proférés en réplique
à la déclaration du président Hoss, par laquelle il
a réaffirmé son refus “de déployer l’armée
libanaise à Jezzine et ses environs, après de départ
des miliciens lahdistes”.
Cet échange de déclarations et de menaces ne manque pas
d’inquiéter les Jezziniotes et les Sudistes qui appréhendent
d’éventuelles escalades sur le terrain. A tel point, que les députés
de la circonscription (lire ailleurs leurs appels à la légalité)
formulent le souhait de voir nos forces régulières se déployer,
pour combler le vide dans les espaces évacués par l’ALS. |