UNE VICTOIRE BIEN MÉRITÉE
Qu’est-ce qui peut arrêter un train en marche?
Jusqu’à présent et, depuis que la
Providence leur a souri l’année dernière au
championnat arabe, l’équipe verte n’en a
raté aucun.
Des défis
qu’elle a relevés haut la main et même haut les rêves,
il faut le dire. Pas un seul pays arabe n’avait encore raflé la
Coupe asiatique. Aujourd’hui, c’est chose faite. Ce petit club fermé,
réservé aux élites, auquel on ne peut accéder
qu’avec beaucoup de travail, d’acharnement, de talent mais, surtout, avec
une équipe solide et homogène. Qu’importe le nombre de ses
membres, si tous les cœurs se sont mis à battre au même diapason?
Samedi soir, celui de la finale entre La Sagesse et le Liaoning chinois,
un cœur battait à l’unisson et dont le son se répercutait
partout, jusqu’au fin fond de la Terre. Un leitmotiv: il faut gagner...
il faut gagner... Une prière, une invocation. Les yeux rivés
sur les prouesses de ces champions, nous attendions une victoire et craignions
une défaite que nous savions amère, par expérience.
N’avions-nous pas perdu le match d’ouverture contre le Club orthodoxe jordanien?
![]() La Sagesse et une photo-souvenir avant le match. |
![]() L’équipe chinoise Liaoning en deuxième position. |
Pour les basketteurs libanais qui jouaient sur leur propre terrain,
devant un public déchaîné, enthousiaste - le leur -
cela ne pouvait que leur donner le stimulus nécessaire pour
s’approprier la coupe tant convoitée. Malheur à celui qui
oserait se mettre en travers de ce projet. Et ceci, c’était même
avant l’arrivée du chef de l’Etat, le président Emile Lahoud,
une victoire en elle-même. En tenue décontractée, son
habituel sourire lui illuminant le visage, le Président n’était
pas le moins enthousiaste dans la tribune d’honneur. Je dirais même
plus. Que de fois ne l’avait-on pas vu sauter de son siège,
les bras levés et les poings fermés chahutant, oui chahutant:
“Les voilà mes hommes... Les voilà mes champions... Bravo,
les gars...” En écho aux six mille spectateurs sur les gradins du
nouveau terrain de La Sagesse de Ghazir et aux millions de téléspectateurs
qui suivaient avec dévotion cette marche triomphale. Comment leur
en vouloir de porter aux nues ces stars qui nous ont donné - et
continuent à le faire - tellement de joie et de bonheur?
Même avant le coup de sifflet de l’arbitre annonçant la
fin du match, la victoire était déjà dans la poche.
L’écart trop grand pour être comblé par l’adversaire
chinois, nous pouvions déjà dire ouf! Mais nos yeux ne pouvaient
se rassassier de nos champions asiatiques.
![]() À la tribune officielle, le plus enthousiaste des supporters, le président Emile Lahoud. |
![]() Le président du club La Sagesse entouré des membres de son équipe à l’issue de l’audience présidentielle. |
Les commentaires de Tony Baroud sur les prouesses de chacun d’eux avaient
tôt fait de les faire aimer de toute une population. Quel humour,
quel enthousiasme communicatif, quelle précision dans le commentaire
technique!
A l’entendre chanter les mérites d’un Assan N’Diyaye construisant
sa maison et défendant âprement son territoire; clamer une
fois, deux fois, trois fois un Boulos (Béchara) qui ne rate pas
un panier; annoncer que le prénom de celui-ci est Vi-Ken, de son
nom de famille Es-Ke-djian; qu’un autre a fait ceci ou cela. Difficile
de ne pas les porter dans le cœur.
![]() Mohamed Acha, meilleur joueur de la finale et du championnat; Elie Mechantaf, meilleur aux trois points et joueur fair-play, et Viken Eskedjian, meilleur sixième joueur.
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![]() |
C’est vrai qu’ils avaient tous les atouts de leur côté.
Et si nous comptions les points positifs, nous aurions:
1 - La Sagesse joue sur son propre terrain nouvellement aménagé
pour accueillir ces dixièmes championnats d’Asie. Tout le public
donc clamait haut et fort son équipe favorite, les Verts.
2 - Un entraîneur infaillible, Ghassan Sarkis, sûr de lui-même,
ferme, avec assez d’expérience et du côté humain pour
comprendre chacun de ses joueurs, construire un plan d’attaque et de défense
indiscutables.
3 - Une formation de tonnerre des joueurs basiques: Assan N’Diyaye,
Mohamed Acha, Elie Mechantaf, Fadi el-Khatib, Bahjat Chidiac et Boulos
Béchara, auxquels il faut ajouter celui qui aura la coupe du meilleur
sixième, Viken Eskedjian.
4 - L’emprunt d’un joueur du rang généralement adverse,
Yasser el-Hage du Club Sporting. Un Yasser qui a tôt fait d’oublier
sa timidité et de montrer sa combativité sous le panier.
5 - Un président de Club volontaire, Antoine Choueiry, toujours
présent pour ses hommes, leur donnant cet extra médiatique
qui fait d’un champion une star.
6 - La présence de Rony Saïkali, dans les rangs de La Sagesse.
Même s’il n’était pas sur le terrain, ce joueur de la NBA,
a mis tout le poids de son expérience et gagé sur la victoire
de ses compatriotes.
7 - Un palmarès déjà riche en victoires: Une fois
champions du Liban, une fois titulaires de la Coupe du Liban, deux fois
champions arabes. Et l’espoir de participer au prochain Championnat du
monde à Milan, en Italie, en tant que champions d’Asie.