CRIME CONTRE LE LIBAN

par EDOUARD BASSIL
Le crime perpétré mardi par une bande armée au palais de Justice de Saïda, dont ont été victimes quatre juges siégeant dans le prétoire, est tout simplement abject et inqualifiable.
Ses auteurs  qui, espérons-le, auront été identifiés et arrêtés au moment où paraîtront ces lignes, devront être pendus haut et court sur la place publique, si ce n’est dans la cour du palais de Justice où ils ont commis leur forfait qui a été réprouvé et, pour cause, par tous les milieux, sans exception.
La suspension des audiences durant trois jours dans toutes les juridictions, en signe de protestation et de deuil - le Barreau, les tribunaux ecclésiatiques et chériés s’étant solidarisés avec les juges - donne la dimension de l’affliction qui a affecté le corps judiciaire et, avec lui, le Liban tout entier touché dans son âme.
On ne peut ni ne doit lésiner sur les moyens à mettre en œuvre, non seulement pour assurer l’indépendance de la magistrature mais, également, la sécurité de ses membres: “La justice sans force est un malheur affreux” (Joubert dixit) et le poète grec Hésiode écrit: “Dieu a permis aux poissons, aux bêtes féroces et aux oiseaux de proie de se dévorer entre eux, mais il a donné aux hommes la Justice qui est la meilleure des choses”.
Veillons sur elle, car d’elle dépendent la crédibilité de l’Etat et son prestige.

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