Depuis
son élection le mois dernier, Ehud Barak a multiplié les
signes laissant prévoir une net changement dans la politique du
nouveau Cabinet israélien, différente de celle de son prédécesseur
de droite. D’ores et déjà, il s’est engagé “à
revoir la politique sur les colonies” et promis “d’accélérer
le processus de paix”. Dans le même temps, Washington et Londres
s’activent en vue de relancer les négociations israélo-palestino-syro-libanaises.
Au lendemain des élections israéliennes du mois dernier
ayant sonné le glas du Likoud et de son chef, Benjamin Netanyahu
et suite à une déclaration du nouveau Premier ministre de
l’Etat hébreu, dans laquelle il s’est engagé à retirer
“Tsahal” du Liban-Sud et de la Békaa-ouest dans un délai
de douze mois, on a relevé un net changement dans le climat politique
en Israël et détecté une lueur d’espoir quant à
la relance du processus de paix.
Moins d’un mois plus tard, l’Armée du Liban-Sud se retirait
de Jezzine et les appréhensions que ce retrait inopiné a
suscitées au Liban, sont en voie de se dissiper progressivement,
à en juger par l’atmosphère qui règne dans la ville-martyre.
Comme on s’en doute, le départ de l’ALS ne se serait pas produit,
si Netanyahu avait pu assurer son retour à la présidence
du Conseil.
Un indice probant s’est manifesté, à ce propos, mardi
lorsque Ehud Barak s’est engagé “à revoir la politique sur
les colonies de peuplement”, adoptée par son prédécesseur;
plus précisément, “à empêcher les colons juifs
de s’emparer de collines entourant Naplouse”, en Cisjordanie.
L’Autorité palestinienne a qualifié cette prise de position
de Barak de “premier pas vers le rétablissement de la confiance
perdue sous le Cabinet Netanyahu.”
Le chef du gouvernement israélien élu a, également,
promis d’accélérer le processus de paix bloqué depuis
trois ans et l’accession de la droite au pouvoir.
Dans le même temps, on relève une réactivation
de l’action de Washington et de Londres au plan diplomatique. Après
le message personnel adressé, la semaine dernière, par le
chef de la Maison-Blanche au président Hafez Assad, promettant “des
efforts sérieux à l’effet de sortir le processus de paix
de l’impasse”, le Premier ministre britannique a dépêché
à Damas un émissaire spécial, en la personne de M.
Michaël Lévy, à qui le chef de l’Etat syrien et son
ministre des Affaires étrangères ont réaffirmé
l’attachement de la Syrie à ce processus.
A Tel-Aviv, M. Ezer Weizman, chef de l’Etat hébreu et M. Shimon
Pérès ont lancé des appels à la paix, à
l’occasion de la session inaugurale de la nouvelle législature.
“Ce parlement, a dit M. Weizman, doit faire progresser le processus
de paix qui a commencé il y a vingt ans avec l’Egypte.”
De son côté, M. Pérès a déclaré:
“Seule une vraie paix donnera un espoir à la nouvelle génération.”
Le doyen d’âge de la Knesset a dit que “la quinzième législature
de l’Etat hébreu depuis sa fondation en 1948, devra fixer les frontières
du pays par des accords de paix avec ses voisins.”
Cela nous change du discours belliciste de Netanyahu et de ses alliés,
les “faucons” qui caressent le rêve de créer le Grand Israël,
l’Israël biblique dont la superficie va de l’Océan au Golfe...
Il reste aux Etats arabes, sur-tout ceux de l’étau, à
se concerter dans le cadre d’un sommet restreint ou élargi, à
l’effet d’établir une stratégie commune, en prévision
de la relance des négociations qui ont maintenant plus de chance
de reprendre. |