Soucieuse d’assurer une couverture parfaite des nouvelles du Maghreb arabe, avec autant de régularité et d’objectivité qu’elle le fait pour le Machrek, “La Revue du Liban et de l’Orient Arabe”, consacrera désormais chaque semaine, quatre pages illustrées aux cinq Etats membres de l’Union du Maghreb: la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, la Libye et la Mauritanie. Toutes suggestions concernant ces pages seront les bienvenues et nous nous engageons à leur accorder l’intérêt qu’elles méritent.

RELANCE DE L’UMA
Après près de cinq ans de gel, le processus d’édification de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) connaît depuis le mois dernier une relance manifeste marquée par la session ordinaire du comité de suivi tenue en Alger à la mi-avril. Cette instance, tout comme les autres structures de l’Union maghrébine - qui regroupe depuis 1988 les cinq pays de la sous-région, à savoir: l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie - était mise en sommeil depuis 1995 en raison, surtout, du différend maroco-algérien sur le problème du Sahara occidental et autres aléas conjoncturels auxquels étaient confrontés certains Etats membres.
Une fois levé l’embargo imposé à la Libye du fait de l’affaire Lockerbie et avec l’élection du nouveau président algérien Abdelaziz Bouteflika, le contexte se présente, aujourd’hui, sous une nouvelle donne qui semble favoriser une reprise du processus maghrébin.
En fait, l’amorce de cette relance a été concrètement engagée depuis la visite d’Etat effectuée par le président Zein El-Abidine Ben Ali au Maroc en mars dernier, 
au cours de laquelle le chef de l’Etat tunisien et le roi Hassan II avaient souligné leur volonté d’œuvrer à imprimer une nouvelle impulsion à l’entité maghrébine “choix stratégique irréversible” et objectif “incontournable”, dans un monde marqué par les regroupements régionaux où les pays agissant isolément ne peuvent être que marginalisés.
De retour à Tunis, M. Ben Ali dépêchait sans tarder son ministre des Affaires étrangères dans les autres capitales maghrébines porteur de messages relatifs précisément à la réactivation de l’UMA. L’initiative a aussitôt porté ses fruits. L’Algérie qui assure depuis 1995 la présidence en exercice de l’Union, mue par une foi constante en la communauté de destin des pays maghrébins, réaffirmait son attachement immuable à l’édifice du Maghreb arabe. A l’issue d’une entrevue avec le président algérien sortant, Liamine Zéroual, à la veille des élections en Algérie, le secrétaire général de l’UMA, Mohamed Amamou, annonçait la reprise des activités des instances maghrébines avec à l’appui un agenda bien défini. Le président élu Abdelaziz Bouteflika a vite fait de conforter cette orientation dans ses premières déclarations. Lors de sa première adresse à la nation, il soulignait sa détermination à consacrer l’appartenance de l’Algérie au Maghreb qui “dicte d’œuvrer, par delà les difficultés conjoncturelles, à combler l’immense retard pris par le processus d’union (..)”. A Tripoli comme à Nouakchott, l’écho était tout aussi favorable.
Il reste, désormais, aux ministres des Affaires étrangères qui doivent se réunir en octobre prochain à Alger, de bien préparer le 7ème sommet maghrébin prévu avant la fin de l’année en cours, pour remettre le train de l’UMA sur les rails et s’atteler à rattraper le temps perdu, d’autant que des échéances importantes, voire vitales, attendent les pays maghrébins qui ont intérêt à œuvrer la main dans la main...
 BOUAZZA BEN BOUAZZA

TUNISIE

LA TUNISIE À L’HEURE DU MAGHREB
Plusieurs événements à caractère maghrébin ont marqué l’actualité en Tunisie dernièrement. Il s’agit, en premier lieu, de la remise par le président Zein El-Abidine Ben Ali du “prix maghrébin de la culture” au penseur marocain Mohamed Abed El-Jabri, pour “sa contribution remarquable à l’évolution de la pensée arabe contemporaine”.
Le deuxième événement réside dans l’organisation à Tunis, à l’occasion de la célébration de la fête mondiale des mères, d’un colloque sur “le rôle de la mère maghrébine dans la famille et la société face aux défis du XXIème siècle”, ouvert par Mme Leila Ben Ali, épouse du chef de l’Etat tunisien.

MOHAMED EL-JABRI, LAURÉAT DU PRIX MAGHRÉBIN DE LA CULTURE
Lors d’une cérémonie marquant la célébration de la Journée nationale de la Culture, le chef de l’Etat tunisien a rendu hommage au Dr Mohamed Abed Al-Jabri, saluant “sa contribution remarquable à l’évolution de la pensée arabe contemporaine et à l’analyse des questions majeures, à partir d’une lecture vivante de notre patrimoine civilisationnel”.
Dans son allocution, le président Ben Ali a, par ailleurs, souligné la nécessité de “prendre conscience du fait que la réussite dans le domaine de la culture est tributaire du passage, avec succès, à la phase de production culturelle exportable et de la création d’industries culturelles efficientes”.
Le chef de l’Etat tunisien a, par la même occasion, décoré une pléiade d’intellectuels, de créateurs et d’hommes de pensée qui se sont distingués en Tunisie par leurs apports aux différents volets de la culture.
Institué en 1993, ce prix est attribué à une personnalité maghrébine, en considération de son œuvre ou à son action en faveur de l’unité du Maghreb arabe.
Dans une déclaration faite après la remise du prix, le penseur marocain El-Jabri - troisième personnalité maghrébine à obtenir cette distinction après l’homme de lettres tunisien, Mahmoud Messaadi (1994) et l’Algérien Mohamed Béjaoui - a exprimé le souhait de voir ce genre d’initiatives louables se multiplier dans d’autres domaines et favoriser une coopération plus approfondie entre les pays maghrébins. Il a relevé que ce prix qui vise à encourager les créateurs maghrébins et à les inciter à davantage d’émulation, intervient à un moment où on parle de nouveau avec optimisme de la redynamisation de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).
Dernièrement, Mme Leila Ben Ali, épouse du chef de l’Etat tunisien, ouvrait à Carthage, proche banlieue de Tunis, un colloque marquant la célébration de la fête mondiale des mères, sur le thème “le rôle de la mère maghrébine dans la famille et la société face aux défis du XXIème siècle”, en présence de déléguées des pays membres de l’UMA (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie).


Le président Ben Ali remettant le prix maghrébin
de la culture au penseur marocain Mohamed El-Jabri.

Elle a, à cette occasion, fait ressortir l’importance de la tâche qui incombe aux associations maghrébines des mères dans les domaines relevant de leur champ d’action, soulignant le rôle qu’elles se doivent d’assumer dans la concrétisation de l’unité du Maghreb arabe et le raffermissement des liens de fraternité et de solidarité qui unissent ses peuples.


Mme Leila Ben Ali recevant les participantes au
colloque maghrébin sur le rôle des
mères dans la famille et la société.

Après avoir rappelé les acquis et les réalisations accomplies en faveur de la famille et de la femme tunisiennes, Mme Ben Ali a appelé toutes les mères du monde et les femmes en général, à œuvrer pour le bien, la tolérance, la fraternité et la solidarité en vue de soustraire l’humanité aux souffrances qu’elle continue d’endurer du fait des guerres et des conflits ethniques.
La Première dame de Tunisie a, à cette occasion, réaffirmé la sympathie de son pays et sa solidarité avec les mères d’Irak, de Palestine, du Golan, du Liban-Sud et du Kosovo, appelant à une action plus soutenue pour mettre fin à leurs souffrances et restaurer la quiétude et la stabilité au sein de leurs familles.
 
ALGERIE
PLUS DE 4.000 PRISONNIERS DE DROIT COMMUN GRÂCIÉS
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a grâcié plus de 4.000 prisonniers de droit commun, a-t-on annoncé de source officielle à Alger. Ces grâces interviennent un mois et demi après son élection à la tête du pays. Elles visent à permettre aux bénéficiaires, en majorité des jeunes appartenant “aux couches sociales défavorisées”, de “se ressaisir” 
et de “participer ainsi à la construction d’une ère nouvelle, une ère de justice, de sécurité et d’effort créateur”, indique-t-on de même source. 

 
 
TUNISIE - MAROC

VERS UN PARTENARIAT TOURISTIQUE 
La Tunisie et le Maroc “se sont mis d’accord sur la réalisation de projets en commun qui vont, peut-être, changer beaucoup de choses sur la place touristique régionale”, a déclaré M. Salaheddine Maaoui, ministre tunisien du Tourisme et de l’Artisanat.
Dans une déclaration faite à son retour à Tunis, en provenance du Maroc où il a effectué une visite de travail de trois jours, M. Maaoui a indiqué que les deux parties “ont convenu, pour la première fois, d’organiser des pavillons en commun à Montréal et à Abu Dhabi, une première du genre qui permettra de concrétiser cet élan de coopération et d’illustrer la complémentarité de nos deux destinations touristiques.”
Après avoir fait remarquer que “cela permettra, en outre, de dépasser l’approche un peu “primaire” selon laquelle nous sommes concurrentiels”, le ministre tunisien a expliqué que les relations tuniso-marocaines doivent, au contraire, être placées dans l’orbite de la complémentarité, de la concertation et de l’effort commun en faveur de la promotion mutuelle des deux destinations.
Il a, également, indiqué que son voyage au Maroc qui s’inscrivait dans la dynamique insufflée aux relations bilatérales par la récente visite d’Etat du président Zein El-Abidine Ben Ali au royaume à l’invitation du roi Hassan II, avait permis de mettre au point un programme de travail pour les années à venir “axé sur tout sur ce qui peut nous rapprocher”. 

ALGERIE

BOUTEFLIKA APPELLE À LA CONCORDE NATIONALE

Le fait marquant en Algérie a été le discours adressé dernièrement à la nation par le président élu, M. Abdelaziz Bouteflika, marqué essentiellement par un appel à la concorde nationale.
M. Bouteflika qui s’adressait pour la première fois au peuple algérien depuis sa prise de fonctions, a tracé le cadre général et les priorités de l’action qu’il compte mettre en œuvre, dont “le ferme soutien des citoyens et leur implication effective”.
“L’heure est venue d’un nouvel élan dans le réveil de la conscience nationale qui permettra d’éliminer la violence dans les actes et les esprits; de rétablir pleinement la concorde civile et de dépasser ainsi une crise à l’origine de laquelle la déliquescence de l’Etat a eu une part considérable”, a lancé le président algérien.

STRICT RESPECT DE LA CONSTITUTION
Les questions de politique interne ont porté sur la concorde nationale, le dossier économique et financier et la lutte anti-terroriste. Pour le chef de l’Etat algérien, cette concorde ne saura intervenir sans “le strict respect de la Constitution, en se conformant à ce qu’elle autorise et bannisse et en s’appliquant, par là même, les lois de la République, la solidarité agissante de la communauté nationale avec les veuves, les orphelins et les autres victimes, la reconnaissance du rôle des institutions étatiques et des patriotes qui ont sauvé le pays d’un chaos irrémédiable et l’ouverture de la voie de retour au sein de la communauté nationale à ceux dont la route s’en est écartée”.

DÉTERMINATION À COMBATTRE LE TERRORISME
Concernant la lutte antiterroriste, M. Bouteflika a souligné sa détermination à combattre ce “fléau étranger aux principes de l’Islam et des autres religions”, lançant une mise en garde à ceux qui continueraient à commanditer des actes criminels. Il s’est, néanmoins, déclaré disposé “à arrêter des mesures en faveur de ceux qui ont été pris dans la tourmente et dont la conscience réprouve” de tels actes, afin de leur “permettre d’aspirer, dans le cadre des lois de la République, à reprendre leur place au sein de la société”.

RELANCE ÉCONOMIQUE ET ENTRAIDE SOCIALE
Dans son discours, le président algérien a fait ressortir, également, l’importance du volet économique et financier, soulignant la nécessité de sa révision, à la lumière de la conjoncture. Abordant les répercussions socio-économiques de la crise, caractérisées par “le chômage et l’extension de la précarité et de la pauvreté”, M. Bouteflika a relevé que “si des réformes ont été engagées - à un prix social particulièrement élevé - dans la voie de l’instauration d’une économie ouverte et soumise aux mécanismes du marché, de nombreuses conditions structurelles et organisationnelles restent à réunir et bien des obstacles à franchir, pour permettre la pleine expression de nos ressources et de nos possibilités”. Dans ce contexte, il a préconisé un certain nombre de mesures dont “l’allègement de la complexité des procédures, des contraintes et des lourdeurs bureaucratiques qui entravent encore l’essor de l’investissement”. Il a, également, annoncé le “démantèlement des monopoles de fait et de leurs réseaux occultes qui éloignent l’investissement national non résident et l’investissement étranger”, notant que la restructuration industrielle doit être clarifiée” et “la législation fiscale doit être adaptée”. “Il est intolérable que les garanties et les encouragements particulièrement importants accordés par la loi à l’investissement privé soient remis en cause”, a-t-il dit, mettant, par ailleurs, l’accent sur l’importance de la cohésion sociale “tributaire de l’effort de solidarité de la nation”. Il a affirmé que l’Etat devra s’attacher à mieux cibler l’application de cet effort, annonçant la multiplication des mécanismes de l’intégration sociale et, essentiellement, le développement quantitatif et qualitatif de la formation professionnelle, sa valorisation et son articulation cohérente avec les paliers du système éducatif.

CONSACRER L’APPARTENANCE DE L’ALGÉRIE AU MAGHREB
S’agissant de la politique étrangère de son pays, le président Bouteflika a souligné la prédisposition de l’Algérie à développer “dans le respect mutuel et la réciprocité, les relations qui découlent des appartenances communes, des traditions d’échanges économiques et humains, ainsi que des intérêts partagés”. Il a, dans cet ordre d’idées, réaffirmé sa détermination à consacrer l’appartenance de l’Algérie au Maghreb arabe, laquelle, a-t-il dit, “nous dicte d’œuvrer, par delà les difficultés conjoncturelles, à combler l’immense retard pris par le processus d’union, d’autant que les relations avec l’Union européenne offrent un champ particulièrement important au déploiement de la solidarité des pays de la région”.
Le président algérien ambitionne, au demeurant, “l’édification d’un Etat fort à même d’être un facteur fondamental pour la réalisation des aspirations de la nation”.
 
 
LIBYE
UN CONSEILLER DE JACQUES CHIRAC À TRIPOLI 

M. Michel Dupuch, conseiller du président français Jacques Chirac pour les Affaires africaines, s’est rendu à Tripoli où il s’est entretenu avec des responsables libyens de la situation dans la région des Grands Lacs (Afrique orientale), a indiqué la radio libyenne. M. Dupuch et la délégation qui l’accompagnait ont, notamment, rencontré M. Ali Triki, vice-ministre libyen des Affaires étrangères en charge des Affaires africaines.
Selon la radio, le conseiller de Jacques Chirac a exprimé le soutien de la France aux efforts déployés par Tripoli pour renforcer la sécurité et la stabilité sur le continent africain, en particulier dans la région des Grands Lacs. Il aurait, également, fait part du soutien de Paris au plan de paix parrainé par la Libye pour instaurer un cessez-le-feu en République démocratique du Congo. 


MINISTRE ALGÉRIEN DU TOURISME ET DE L’ARTISANAT

ABDEL-KADER BEN GRENA:

“NOUS ŒUVRONS POUR RECTIFIER L’IMAGE
DÉFIGURÉE DE L’ALGÉRIE À L’ÉTRANGER”

Malgré les événements qui ont défiguré son image de marque, l’Algérie tente de sortir de l’impasse. Pays au charme touristique non encore révélé, il possède pourtant des atouts. M. Abdel-Kader Ben Grena, ministre algérien du Tourisme et de l’Artisanat, estime que la richesse du patrimoine algérien et de sa culture, contribuera à la prochaine décennie à réactiver le tourisme dans ce pays. Il souligne qu’il est l’heure de rectifier son image altérée par le terrorisme.

Comment évaluez-vous la situation du tourisme en Algérie et que comptez-vous faire pour développer ce secteur?
L’Algérie possède un potentiel touristique énorme. Il constitue un pont reliant l’Europe, l’Afrique et le monde arabe et sa superficie dépasse les deux millions de km2 et surplombe une côte littorale de plus de 1.200 km. Son climat est méditerranéen au Nord, semi-aride sur les hauts plateaux et désertique au Sud, ce qui fait sa spécificité. Plusieurs sites touristiques ont été classés patrimoine humain tels: Tassili, Omran, vallée de M’Zab, Hoggar et tant d’autres. Cette richesse naturelle est mise en valeur à travers les arts populaires et l’artisanat traditionnel. Malheureusement, les monuments historiques ont été négligés pour longtemps mais, aujourd’hui, après l’élaboration d’un programme pour le développement du tourisme en Algérie, ils vont reprendre leur importance au niveau mondial. Afin de réactiver le secteur touristique, il nous faut: encourager les investissements; former les employés travaillant dans ce domaine; donner une bonne image de notre pays à l’étranger.
Après l’expérience personnelle, il est apparu que l’Algérie souffre d’une propagande le visant. Comment comptez-vous remédier à ce complot et quel rôle jouent les ambassades algériennes de par le monde?
Il nous faut, d’abord, rectifier l’image défigurée de l’Algérie à l’étranger, donnée par les médias occidentaux et, parfois, par les médias arabes.
Or, effectivement, à l’intérieur du pays, on réanime les fêtes locales, on organise des tours touristiques pour faire connaître à la presse internationale et aux délégations diplomatiques les belles facettes de notre pays. Au niveau international, l’Algérie participe aux grandes manifestations comme la Bourse de Berlin pour le tourisme, le salon international de tourisme à Paris, l’expo de Milan, le festival de Dubai et le Salon de tourisme et de voyage à Beyrouth. Ce qui se répercute positivement sur le secteur touristique. A notre avis, les ambassades et les bureaux consulaires de l’Algérie à l’étranger jouent un rôle primordial dans ce domaine soit en organisant des manifestations, soit par leurs rencontres avec des personnalités dans les grandes capitales et les instances internationales.
Plusieurs hôtels relèvent du secteur public. Pensez-vous procéder à la privatisation sur ce plan? Quels privilèges offrez-vous aux investisseurs étrangers?
On ne peut pas éviter la privatisation des entreprises hôtelières, car la réalité du tourisme dans le monde l’impose. Partant de ce principe et suite à la loi sur la privatisation de 1995, vingt unités touristiques, jusqu’à présent, sont sur le point d’être privatisées. Le Conseil de privatisation relevant du chef du gouvernement, supervise les processus nécessaires. Par rapport aux avantages donnés aux investisseurs étrangers, je confirme que la loi sur les investissements de 1993 n’établit aucune différence entre l’investisseur résidant en Algérie et l’étranger. En outre, les avantages donnés aux investisseurs étrangers sont: le transfert des capitaux investis et les intérêts qui en découlent; des motivations douanières; avoir recours aux tribunaux internationaux en cas de litiges concernant les investisseurs qui ne résident pas en Algérie; garantir l’investissement par la voie de traités bilatéraux et multilatéraux que l’Algérie a signés.
Quelle place occupe l’Algérie parmi les pays touristiques du monde?
Actuellement, elle y occupe une place très modeste. Cependant, l’intérêt que portent les autorités publiques au tourisme fera sans doute de l’Algérie, un pays touristique, dans la prochaine décennie. A cet effet, nous tenterons de profiter des expériences des pays voisins, afin d’édifier le secteur touristique en fonction des recommandations des organismes mondiaux de tourisme qui prévoient, pour la prochaine décennie, la création du tourisme culturel qui motivera le voyage de 75% des touristes. L’Algérie qui possède de grands atouts, vu la richesse de son Histoire, son patrimoine, sa culture et ses sites touristiques, aura une place prépondérante dans la région.
Croyez-vous que la période d’insécurité qu’a connue le pays, ces dernières années, ait pris fin notamment après l’accession à la magistrature suprême du président Bouteflika?
Cette période difficile nullement différente de celle qu’ont connue d’autres pays, est provisoire. Ainsi, la résistance du peuple algérien, sa prise de conscience des défis à relever et sa coopération étroite avec les institutions de l’Etat ont permis d’atténuer la crise. D’autre part, le nouveau régime, ainsi que les forces actives contribueront sûrement au retour de la sécurité dans le pays.
Procéderez-vous à l’organisation de vols directs à destination de Beyrouth  et vice- versa?
La compagnie d’aviation algérienne assure, actuellement, plusieurs vols vers les pays du Proche-Orient (Amman, Damas, Le Caire, Chardja). La création de nouvelles lignes aériennes est liée à des considérations économiques, commerciales et constitue un impératif à l’avenir, d’autant que l’aviation est devenue un champ d’investissement privé et la coopération avec les pays du Proche-Orient et ceux du Golfe s’étant améliorée.
Quelles sont les priorités du nouveau régime, sur lequel on fonde beaucoup d’espoir?
L’instauration de la paix, la réactivation de l’économie et la reprise par l’Algérie de sa place dans la communauté internationale viennent en priorité. Cette détermination du régime qui répond aux aspirations du peuple, est appuyée par les principales forces actives.
Dans certains pays, les touristes ont été attaqués par les terroristes. Quelles garanties offre l’Algérie pour protéger les touristes contre les attentats?
Les attentats terroristes ne sont pas limités à l’Algérie, mais c’est devenu malheureusement un phénomène international dont le but est de perturber les secteurs économiques stratégiques des pays touristiques. Il incombe à chaque pays de redoubler de vigilance, afin de garantir la sécurité tant du citoyen que du touriste.
Les pays européens et occidentaux luttent contre le terrorisme. Y a-t-il en perspective une coopération en vue d’appuyer l’Algérie pour détruire ce fléau et encourager le tourisme?
Dans une première étape, les pays occidentaux ont manifesté une attitude égoïste, croyant que le terrorisme se limite à l’Algérie. A la suite des opérations perpétrées dans des capitales européennes, ces pays ont réalisé le danger que constitue ce fléau. Aussi, ont-ils élaboré des politiques de coopération en vue de lutter contre le terrorisme, non dans le but d’aider l’Algérie, mais afin de sauvegarder leurs économies et leurs intérêts extérieurs.
A titre d’exemple, nous rappelons la réunion des ministres africains de l’Intérieur qui se tiendra bientôt à Alger.

Rania El-Hachem-Algérie


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