Une fois levé l’embargo imposé à la Libye du fait de l’affaire Lockerbie et avec l’élection du nouveau président algérien Abdelaziz Bouteflika, le contexte se présente, aujourd’hui, sous une nouvelle donne qui semble favoriser une reprise du processus maghrébin. En fait, l’amorce de cette relance a été concrètement engagée depuis la visite d’Etat effectuée par le président Zein El-Abidine Ben Ali au Maroc en mars dernier, au cours de laquelle le chef de l’Etat tunisien et le roi Hassan II avaient souligné leur volonté d’œuvrer à imprimer une nouvelle impulsion à l’entité maghrébine “choix stratégique irréversible” et objectif “incontournable”, dans un monde marqué par les regroupements régionaux où les pays agissant isolément ne peuvent être que marginalisés. De retour à Tunis, M. Ben Ali dépêchait sans tarder son ministre des Affaires étrangères dans les autres capitales maghrébines porteur de messages relatifs précisément à la réactivation de l’UMA. L’initiative a aussitôt porté ses fruits. L’Algérie qui assure depuis 1995 la présidence en exercice de l’Union, mue par une foi constante en la communauté de destin des pays maghrébins, réaffirmait son attachement immuable à l’édifice du Maghreb arabe. A l’issue d’une entrevue avec le président algérien sortant, Liamine Zéroual, à la veille des élections en Algérie, le secrétaire général de l’UMA, Mohamed Amamou, annonçait la reprise des activités des instances maghrébines avec à l’appui un agenda bien défini. Le président élu Abdelaziz Bouteflika a vite fait de conforter cette orientation dans ses premières déclarations. Lors de sa première adresse à la nation, il soulignait sa détermination à consacrer l’appartenance de l’Algérie au Maghreb qui “dicte d’œuvrer, par delà les difficultés conjoncturelles, à combler l’immense retard pris par le processus d’union (..)”. A Tripoli comme à Nouakchott, l’écho était tout aussi favorable. Il reste, désormais, aux ministres des Affaires étrangères qui doivent se réunir en octobre prochain à Alger, de bien préparer le 7ème sommet maghrébin prévu avant la fin de l’année en cours, pour remettre le train de l’UMA sur les rails et s’atteler à rattraper le temps perdu, d’autant que des échéances importantes, voire vitales, attendent les pays maghrébins qui ont intérêt à œuvrer la main dans la main... BOUAZZA
BEN BOUAZZA
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TUNISIE
MOHAMED EL-JABRI, LAURÉAT DU PRIX MAGHRÉBIN DE LA CULTURE
Lors d’une cérémonie marquant la célébration
de la Journée nationale de la Culture, le chef de l’Etat tunisien
a rendu hommage au Dr Mohamed Abed Al-Jabri, saluant “sa contribution remarquable
à l’évolution de la pensée arabe contemporaine et
à l’analyse des questions majeures, à partir d’une lecture
vivante de notre patrimoine civilisationnel”.
Dans son allocution, le président Ben Ali a, par ailleurs, souligné
la nécessité de “prendre conscience du fait que la réussite
dans le domaine de la culture est tributaire du passage, avec succès,
à la phase de production culturelle exportable et de la création
d’industries culturelles efficientes”.
Le chef de l’Etat tunisien a, par la même occasion, décoré
une pléiade d’intellectuels, de créateurs et d’hommes de
pensée qui se sont distingués en Tunisie par leurs apports
aux différents volets de la culture.
Institué en 1993, ce prix est attribué à une personnalité
maghrébine, en considération de son œuvre ou à son
action en faveur de l’unité du Maghreb arabe.
Dans une déclaration faite après la remise du prix, le
penseur marocain El-Jabri - troisième personnalité maghrébine
à obtenir cette distinction après l’homme de lettres tunisien,
Mahmoud Messaadi (1994) et l’Algérien Mohamed Béjaoui - a
exprimé le souhait de voir ce genre d’initiatives louables se multiplier
dans d’autres domaines et favoriser une coopération plus approfondie
entre les pays maghrébins. Il a relevé que ce prix qui vise
à encourager les créateurs maghrébins et à
les inciter à davantage d’émulation, intervient à
un moment où on parle de nouveau avec optimisme de la redynamisation
de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).
Dernièrement, Mme Leila Ben Ali, épouse du chef de l’Etat
tunisien, ouvrait à Carthage, proche banlieue de Tunis, un colloque
marquant la célébration de la fête mondiale des mères,
sur le thème “le rôle de la mère maghrébine
dans la famille et la société face aux défis du XXIème
siècle”, en présence de déléguées des
pays membres de l’UMA (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie).
Le président Ben Ali remettant le prix maghrébin
de la culture au penseur marocain Mohamed El-Jabri.
Elle a, à cette occasion, fait ressortir l’importance de la tâche qui incombe aux associations maghrébines des mères dans les domaines relevant de leur champ d’action, soulignant le rôle qu’elles se doivent d’assumer dans la concrétisation de l’unité du Maghreb arabe et le raffermissement des liens de fraternité et de solidarité qui unissent ses peuples.
Mme Leila Ben Ali recevant les participantes au
colloque maghrébin sur le rôle des
mères dans la famille et la société.
Après avoir rappelé les acquis et les réalisations
accomplies en faveur de la famille et de la femme tunisiennes, Mme Ben
Ali a appelé toutes les mères du monde et les femmes en général,
à œuvrer pour le bien, la tolérance, la fraternité
et la solidarité en vue de soustraire l’humanité aux souffrances
qu’elle continue d’endurer du fait des guerres et des conflits ethniques.
La Première dame de Tunisie a, à cette occasion, réaffirmé
la sympathie de son pays et sa solidarité avec les mères
d’Irak, de Palestine, du Golan, du Liban-Sud et du Kosovo, appelant à
une action plus soutenue pour mettre fin à leurs souffrances et
restaurer la quiétude et la stabilité au sein de leurs familles.
ALGERIE
et de “participer ainsi à la construction d’une ère nouvelle, une ère de justice, de sécurité et d’effort créateur”, indique-t-on de même source. |
TUNISIE - MAROC
Dans une déclaration faite à son retour à Tunis, en provenance du Maroc où il a effectué une visite de travail de trois jours, M. Maaoui a indiqué que les deux parties “ont convenu, pour la première fois, d’organiser des pavillons en commun à Montréal et à Abu Dhabi, une première du genre qui permettra de concrétiser cet élan de coopération et d’illustrer la complémentarité de nos deux destinations touristiques.” Après avoir fait remarquer que “cela permettra, en outre, de dépasser l’approche un peu “primaire” selon laquelle nous sommes concurrentiels”, le ministre tunisien a expliqué que les relations tuniso-marocaines doivent, au contraire, être placées dans l’orbite de la complémentarité, de la concertation et de l’effort commun en faveur de la promotion mutuelle des deux destinations. Il a, également, indiqué que son voyage au Maroc qui s’inscrivait dans la dynamique insufflée aux relations bilatérales par la récente visite d’Etat du président Zein El-Abidine Ben Ali au royaume à l’invitation du roi Hassan II, avait permis de mettre au point un programme de travail pour les années à venir “axé sur tout sur ce qui peut nous rapprocher”. |
ALGERIE
BOUTEFLIKA APPELLE À LA CONCORDE NATIONALE
Le fait marquant
en Algérie a été le discours adressé dernièrement
à la nation par le président élu, M. Abdelaziz Bouteflika,
marqué essentiellement par un appel à la concorde nationale.
M. Bouteflika qui s’adressait pour la première fois au peuple
algérien depuis sa prise de fonctions, a tracé le cadre général
et les priorités de l’action qu’il compte mettre en œuvre, dont
“le ferme soutien des citoyens et leur implication effective”.
“L’heure est venue d’un nouvel élan dans le réveil de
la conscience nationale qui permettra d’éliminer la violence dans
les actes et les esprits; de rétablir pleinement la concorde civile
et de dépasser ainsi une crise à l’origine de laquelle la
déliquescence de l’Etat a eu une part considérable”, a lancé
le président algérien.
STRICT RESPECT DE LA CONSTITUTION
Les questions de politique interne ont porté sur la concorde
nationale, le dossier économique et financier et la lutte anti-terroriste.
Pour le chef de l’Etat algérien, cette concorde ne saura intervenir
sans “le strict respect de la Constitution, en se conformant à ce
qu’elle autorise et bannisse et en s’appliquant, par là même,
les lois de la République, la solidarité agissante de la
communauté nationale avec les veuves, les orphelins et les autres
victimes, la reconnaissance du rôle des institutions étatiques
et des patriotes qui ont sauvé le pays d’un chaos irrémédiable
et l’ouverture de la voie de retour au sein de la communauté nationale
à ceux dont la route s’en est écartée”.
DÉTERMINATION À COMBATTRE LE
TERRORISME
Concernant la lutte antiterroriste, M. Bouteflika a souligné
sa détermination à combattre ce “fléau étranger
aux principes de l’Islam et des autres religions”, lançant une mise
en garde à ceux qui continueraient à commanditer des actes
criminels. Il s’est, néanmoins, déclaré disposé
“à arrêter des mesures en faveur de ceux qui ont été
pris dans la tourmente et dont la conscience réprouve” de tels actes,
afin de leur “permettre d’aspirer, dans le cadre des lois de la République,
à reprendre leur place au sein de la société”.
RELANCE ÉCONOMIQUE ET ENTRAIDE SOCIALE
Dans son discours, le président algérien a fait ressortir,
également, l’importance du volet économique et financier,
soulignant la nécessité de sa révision, à la
lumière de la conjoncture. Abordant les répercussions socio-économiques
de la crise, caractérisées par “le chômage et l’extension
de la précarité et de la pauvreté”, M. Bouteflika
a relevé que “si des réformes ont été engagées
- à un prix social particulièrement élevé -
dans la voie de l’instauration d’une économie ouverte et soumise
aux mécanismes du marché, de nombreuses conditions structurelles
et organisationnelles restent à réunir et bien des obstacles
à franchir, pour permettre la pleine expression de nos ressources
et de nos possibilités”. Dans ce contexte, il a préconisé
un certain nombre de mesures dont “l’allègement de la complexité
des procédures, des contraintes et des lourdeurs bureaucratiques
qui entravent encore l’essor de l’investissement”. Il a, également,
annoncé le “démantèlement des monopoles de fait et
de leurs réseaux occultes qui éloignent l’investissement
national non résident et l’investissement étranger”, notant
que la restructuration industrielle doit être clarifiée” et
“la législation fiscale doit être adaptée”. “Il est
intolérable que les garanties et les encouragements particulièrement
importants accordés par la loi à l’investissement privé
soient remis en cause”, a-t-il dit, mettant, par ailleurs, l’accent sur
l’importance de la cohésion sociale “tributaire de l’effort de solidarité
de la nation”. Il a affirmé que l’Etat devra s’attacher à
mieux cibler l’application de cet effort, annonçant la multiplication
des mécanismes de l’intégration sociale et, essentiellement,
le développement quantitatif et qualitatif de la formation professionnelle,
sa valorisation et son articulation cohérente avec les paliers du
système éducatif.
CONSACRER L’APPARTENANCE DE L’ALGÉRIE
AU MAGHREB
S’agissant de la politique étrangère de son pays, le
président Bouteflika a souligné la prédisposition
de l’Algérie à développer “dans le respect mutuel
et la réciprocité, les relations qui découlent des
appartenances communes, des traditions d’échanges économiques
et humains, ainsi que des intérêts partagés”. Il a,
dans cet ordre d’idées, réaffirmé sa détermination
à consacrer l’appartenance de l’Algérie au Maghreb arabe,
laquelle, a-t-il dit, “nous dicte d’œuvrer, par delà les difficultés
conjoncturelles, à combler l’immense retard pris par le processus
d’union, d’autant que les relations avec l’Union européenne offrent
un champ particulièrement important au déploiement de la
solidarité des pays de la région”.
Le président algérien ambitionne, au demeurant, “l’édification
d’un Etat fort à même d’être un facteur fondamental
pour la réalisation des aspirations de la nation”.
LIBYE
M. Michel Dupuch,
conseiller du président français Jacques Chirac pour les
Affaires africaines, s’est rendu à Tripoli où il s’est entretenu
avec des responsables libyens de la situation dans la région des
Grands Lacs (Afrique orientale), a indiqué la radio libyenne. M.
Dupuch et la délégation qui l’accompagnait ont, notamment,
rencontré M. Ali Triki, vice-ministre libyen des Affaires étrangères
en charge des Affaires africaines.
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MINISTRE ALGÉRIEN DU TOURISME ET DE L’ARTISANAT
ABDEL-KADER BEN GRENA:
Malgré les événements qui ont défiguré son image de marque, l’Algérie tente de sortir de l’impasse. Pays au charme touristique non encore révélé, il possède pourtant des atouts. M. Abdel-Kader Ben Grena, ministre algérien du Tourisme et de l’Artisanat, estime que la richesse du patrimoine algérien et de sa culture, contribuera à la prochaine décennie à réactiver le tourisme dans ce pays. Il souligne qu’il est l’heure de rectifier son image altérée par le terrorisme.
Rania El-Hachem-Algérie