En
décidant de passer les fins de semaine à Beiteddine durant
l’été, le chef de l’Etat a pensé, sans doute, aux
personnes déplacées. En effet, la présence du Général-Président
au “palais de l’émir”, encouragera les “montagnards” contraints
à l’exode durant la guerre, à réintégrer leurs
maisons et leurs terres et augmentera le nombre des touristes dans la région
choufiote.
Pour la première fois depuis dix-huit ans, le palais de Beiteddine
sert de siège estival à la présidence de la république.
De fait, le chef de l’Etat y a passé le dernier week-end, provoquant
ainsi un afflux de visiteurs dans cette région choufiote.
La présence du président Lahoud n’affecte pas le mouvement
des touristes, pour la raison que le pavillon réservé au
chef de l’Etat est indépendant du site touristique. De fait, les
visiteurs de l’endroit se sont déplacés à l’intérieur
de ce site et ont admiré des vestige historiques proches des appartements
présidentiels.
En décidant d’y passer les fins de la semaine durant la saison
chaude, le président Lahoud a certainement pensé davantage
aux personnes déplacées de la montagne qu’aux touristes.
En effet et ainsi que l’a réaffirmé dimanche le ministre
de l’Information et des Déplacés, le président Lahoud
place le problème de ces victimes de la guerre en tête de
l’ordre des priorités. D’ailleurs, le gouvernement a fait élaborer
un “plan du retour” en vertu duquel les déplacés réintègreront
leurs maisons et leurs terres dans un délai de trois ans. Des crédits
de l’ordre de 750 millions de dollars seront affectés à cette
opération. Ce plan a reçu un début d’exécution
au début de ce mois et la réintégration des personnes
condamnées à prendre le chemin de l’exode durant les douloureux
événements s’effectuera avec plus de célérité
que l’argent sera disponible.
Il va sans dire que le fait pour le Premier libanais de passer au Chouf
durant l’été, contribuera à dissiper les craintes
empêchant beaucoup de “montagnards” à réintégrer
leurs pénales, surtout tant que des réconciliations n’auront
pas été réalisées dans leurs villages.
Le président Lahoud qui excelle dans la façon de maintenir
le contact avec le peuple - et il l’a montré récemment à
la suite de la libération de Jezzine, du massacre de Saïda
et du championnat asiatique de basket ball - profitera de sa présence
au palais de Beiteddine, pour intensifier ses efforts en vue de dissiper
les craintes dans certaines localités de la montagne et, partant,
de sceller l’entente intercommunautaire au Chouf et ailleurs que dans ce
caza.
Fait à signaler: en s’installant à Beiteddine, le Général-Président
a tranché un problème délicat; il s’agit de la statue
de Kamal Joumblatt que le fils du leader druze avait placée dans
la cour intérieure de la partie touristique du palais, au moment
où il y avait fait mainmise durant la guerre.
La statue a été transférée dans une salle
du musée de Beiteddine réservée au fondateur du parti
socialiste progressiste.
Il nous revient que M. Walid Joumblatt voudrait la récupérer
pour l’installer dans sa résidence de Moukhtara. |