Le
retard mis par le président Berri à convoquer l’Assemblée
en séance plénière, pour examiner le projet de budget,
avant que ne lui soit communiqué le plan quinquennal de redressement
économico-financier, ne peut ni ne doit être interprété
comme un indice du froid qui caractériserait (selon les opposants),
le froid dans les rapports entre Aïn el-Tiné et Aïché
Bakkar.
Tant le chef du Législatif que le président du Conseil
ont démenti la rumeur persistante selon ils seraient en désaccord
au sujet du plan quinquennal de redressement, devant être joint au
projet de budget 99.
Le Conseil des ministres extraordinaire a examiné lundi ce plan,
avant d’être soumis par le gouvernement, pour approbation, à
la Chambre des députés.
Rappelons que le plan quinquennal vise un double objectif devant être
atteint avant l’an 2003. Au niveau financier, il doit réduire le
déficit budgétaire, en le ramenant à 6% des dépenses
et à 2% du PIB, alors que le service de la dette publique devrait
être ramené à 35% des recettes et à 12% du PIB.
A cet effet, il sera procédé à une modernisation du
système fiscal.
Au niveau économique, le plan a pour but de relancer la croissance
et de combattre la disparité sociale en tablant sur le principe
du “développement équilibré” des régions.
Pour en revenir à la rumeur faisant état de divergences
entre les présidents Berri et Hoss, le principal point de désaccord
se réduitait à la nécessité de soumettre le
plan de redressement à l’Assemblée nationale - comme l’exigerait
le président Berri - alors que le Premier ministre n’est pas d’avis
de le soumettre aux députés, en même temps que le projet
de budget 99.
Fait à signaler: les opposants ont propagé la rumeur
mentionnée durant l’absence du président Berri, à
Tunis où il a effectué une visite officielle de quatre jours;
puis, au moment où il participait à la conférence
des parlementaire islamiques ayant tenu ses assises au début de
la semaine à Téhéran.
Cependant, dès son retour de Tunis et avant son départ
pour la capitale iranienne, le président de la Chambre a longuement
conféré, dimanche, avec le président de la République
à propos des problèmes de l’heure, de la conjoncture locale
et régionale. Bien que M. Berri n’ait fait aucune déclaration
en quittant le palais de Baabda, on a appris de source fiable et selon
certains recoupements, que les chefs de l’Exécutif et du Législatif
ont consolidé leur accord autour de tous les points évoqués
et des dossiers faisant l’objet d’enquêtes judiciaires. De plus et
en dépit de certaines réflexions quelque peu désabusées
du président Hoss, le chef du gouvernement a nié toute tension
dans ses rapports avec M. Berri.
Certains ont insinué que le président de l’Assemblée
nationale se serait formalisé des poursuites engagées contre
un haut fonctionnaire, connu pour être l’un de ses proches, en l’occurrence
le directeur du bureau national des médicaments, maintenu en état
d’arrestation.
Aïn el-Tiné s’est empressé de démentir ce
“bobard”, en assurant que la coopération est parfaite entre l’Assemblée
et le “Cabinet des 16”.
Quant au retard mis par le président Berri à convoquer
la Chambre pour entamer l’examen de la loi de finances, il ne peut être
interprété comme l’indice d’un froid marquant les relations
entre Aïn el-Tiné et Aïché Bakkar. |