Soucieuse d’assurer une couverture parfaite des nouvelles du Maghreb arabe, avec autant de régularité et d’objectivité qu’elle le fait pour le Machrek, “La Revue du Liban et de l’Orient Arabe”, consacrera désormais chaque semaine, quatre pages illustrées aux cinq Etats membres de l’Union du Maghreb: la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, la Libye et la Mauritanie. Toutes suggestions concernant ces pages seront les bienvenues et nous nous engageons à leur accorder l’intérêt qu’elles méritent.

TUNISIE

SUR LA VOIE DE L’EXCELLENCE
Forte de “bons fondamentaux” économiques, sur la foi des témoignages on ne peut plus rigoureux des institutions internationales compétentes, tels le FMI et la Banque mondiale et des agences de notations mondiales, la Tunisie entend passer résolument à la vitesse supérieure, avec pour objectif déclaré: accéder à l’orée du siècle prochain au rang des pays avancés.
Les performances enregistrées au cours des dix dernières années militent, en effet, en faveur d’une telle orientation qui, tout en étant franchement “ambitieuse”, demeure “à notre portée”, dit-on à Tunis.
C’est qu’en dépit de plusieurs années de sécheresse et des turbulences ayant affecté la scène économique et financière internationale, s’agissant notamment de la crise qui a secoué l’Asie et la Russie, la Tunisie a pu maintenir depuis 1987 sa croissance économique à un taux moyen de 4,5%, avec une pointe de 6,1% au cours des trois dernières années. Principal pilier de cette croissance, l’exportation a représenté 43% du PIB en 1998. Par ailleurs, les équilibres financiers ont été largement consolidés avec un taux d’inflation ramené à 3,1%, un déficit budgétaire de 3,3% du PIB et un service de la dette extérieure de moins de 17% des recettes courantes. Témoin de la bonne santé de son économie, la Tunisie n’a jamais eu besoin de recourir au rééchelonnement de sa dette.
Conformément à la politique initiée par le président Zein El-Abidine Ben Ali établissant une correlation étroite entre les dimensions économique et sociale, ces résultats ont eu un impact éminemment bénéfique sur le niveau de vie des Tunisiens. De fait, le revenu par habitant s’est amélioré de plus de 3% par an tout au long de la décennie écoulée, dépassant en 1997 les 2000 dollars. Partant, la classe moyenne s’est élargie à plus de 60% et la population vivant au-dessous du seuil de la pauvreté a été fortement réduite, se ramenant à quelque 6%.


Les Asiatiques présents en force au
Forum de Carthage pour l’investissement.

Autant d’indicateurs qui ont, entre autres, valu à la Tunisie, pourtant peu dotée en ressources naturelles, d’être classée lors du dernier forum économique mondial de Davos (Suisse), second pays le plus performant et le plus compétitif d’Afrique, après la riche Afrique du Sud.
Loin de s’arrêter en si bon chemin, les responsables tunisiens affichent une ferme détermination à aller de l’avant pour aborder le prochain siècle “avec confiance et optimisme”, en plaçant la nouvelle décennie sous le signe de “l’effort accru et de l’excellence”.
Parallèlement à un processus politique fondé sur le pluralisme, le renforcement continu des fondements de la démocratie, des droits de l’homme et de l’Etat de droit à la faveur du climat de stabilité et de paix sociale dont il se distingue, le pays de Ben Ali s’est fixé de nouveaux défis pour la période à venir: atteindre un taux de croissance global de 6% par an et élever le revenu par habitant à une fois et demie celui de 1997.
Pour ce faire, tout en s’attachant à consolider ses rapports avec l’Union européenne, son principal partenaire avec lequel s’effectuent environ 80% de ses échanges, la Tunisie ne s’emploie pas moins à diversifier ses relations de partenariat avec les autres pays. D’abord, avec ceux de son environnement naturel, en l’occurrence les pays arabes en signant une première série d’accords bilatéraux de libre-échange avec l’Egypte, le Maroc et la Jordanie, en plus de la ZLE (zone de libre-échange) qui existe de fait avec la Libye voisine. En même temps, elle oriente ses efforts vers le renforcement de sa coopération avec les pays d’Amérique du nord et d’Asie. D’où l’initiative prise récemment en organisant le “forum de Carthage pour l’investissement”. Le succès enregistré par cette manifestation tenue à Tunis les 10 et 11 juin courant et qui a vu la participation de pas moins de 170 entreprises de divers continents, est de nature à conforter la Tunisie dans ses choix et à accroître ses chances de relever les défis qu’elle a engagés. C’est ainsi que pour le directeur du département Maghreb de la Banque mondiale, M. Christian Delvoie, la Tunisie qui est tête des pays du Proche-Orient et d’Afrique en termes de développement, pourrait accentuer son avance à la faveur des réformes économiques qu’elle a adoptées. Quant à M. Bernard Dussert, de l’ONUDI (organisation des Nations Unies pour le développement industriel) co-organisateur du forum, il soutient que la Tunisie dispose de suffisamment d’atouts la prédisposant à devenir l’une des premières places d’investissement en Afrique et en Méditerranée.

Bouazza Ben Bouazza


TUNISIE

PLUS DE 5 MILLIONS DE TOURISTES ATTENDUS CETTE ANNÉE


Station balnéaire Port El-Kantaoui
à Sousse (littoral du centre tunisien).

Paysage saharien, nouveau créneau 
du tourisme tunisien (sud).

Un flux touristique de plus de 5 millions de visiteurs est attendu en Tunisie en 1999, contre 4,7 millions en 1998, a déclaré le ministre tunisien du Tourisme et de l’Artisanat, M. Slaheddine Maâoui.
Ouvrant une conférence internationale organisée à Tunis sur les transactions commerciales en matière de tourisme, M. Maâoui a mis en exergue les performances accomplies par le tourisme tunisien, notant que la Tunisie dispose d’une infrastructure riche et diversifiée comptant, notamment, huit zones touristiques aménagées dont sept balnéaires et une saharienne.
Le ministre a, par ailleurs, indiqué que le secteur touristique englobe 75.000 emplois directs et près de 230.000 emplois indirects. Il a, d’autre part, relevé l’implication directe d’un nombre important de tour-opérateurs et de sociétés touristiques étrangères dans la gestion d’unités hôtelières en Tunisie, sachant que plus de 20 pour cent de la capacité hôtelière disponible, soit près de 40.000 lits, font actuellement l’objet de contrats de location, de gérance pour compte ou de franchise. Il a précisé que cette capacité est constituée d’hôtels de 3 à 5 étoiles et représente près du tiers de la capacité disponible dans ces catégories.
Pour M. Maâoui, ce genre de partenariat est important dans la mesure où il génère de multiples effets bénéfiques en matière de produits, de commercialisation, de promotion et d’occupation hôtelière, se déclarant favorable au renforcement de ce partenariat tant au plan de la gestion qu’à celui des investissements directs.
Au cours de la dernière décennie, rappelle-t-on, le tourisme tunisien a enregistré une croissance remarquable avec un taux annuel moyen de 6%, tandis que les recettes atteignent, actuellement, plus de 1.500 millions de dollars par an.



 
RÉUNION À ALGER DES MINISTRES MÉDITERRANÉENS DE L’INTÉRIEUR:
 
“PRIORITÉ” À LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME

Les ministres de l’Intérieur des pays de la Méditerranée occidentale ont adopté lundi, à Alger, une déclaration dans laquelle ils réaffirment “le caractère prioritaire” que revêtent la prévention et la lutte contre le terrorisme, “quels qu’en soient les origines, motivations et objectifs.
La “déclaration d’Alger” souligne, également, que le terrorisme constitue “une menace majeure autant pour la stabilité, la paix et la sécurité de la région, que pour la démocratie, le respect des droits de l’homme, les libertés publiques et individuelles”.
Réunis pendant une journée dans la capitale algérienne, les ministres de l’Intérieur de l’Algérie, du Maroc, de la Tunisie, de la Libye, de la France, de l’Italie, de l’Espagne, et du Portugal, ont convenu au sujet de la criminalité organisée, de la “mise en place de mécanismes de coopération en vue d’intensifier la lutte contre les différentes formes de la criminalité organisée, notamment le trafic illicite de stupéfiants, d’armes et d’explosifs, de véhicules volés, le blanchiment d’argent, les contrefaçons et la cybercriminalité”. Pour ce qui est de la circulation des personnes et l’immigration irrégulière, les ministres “réaffirment l’importance particulière des échanges humains entre les deux rives de la Méditerranée et appellent à la nécessité d’appréhender la question dans une approche globale, concertée et équilibrée.” La déclaration réitère la volonté des participants de “consolider la protection des droits et de la dignité des communautés légalement établies dans leur pays, de les prémunir contre la xénophobie et le racisme, d’assurer leur insertion sociale et culturelle dans le respect des différences.”
S’agissant de la protection civile, les ministres ont souligné l’importance de la coopération et de l’assistance mutuelle “comme instruments fondamentaux pour l’évaluation et la réduction des risques et la mise au point de politiques efficaces de prévention et de lutte contre les catastrophes naturelles et technologiques qui peuvent affecter le bassin de la Méditerranée occidentale. Ils relèvent, à cet égard, “l’intérêt du projet pilote de la protection civile dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen (Euromed)”.
C’est la 5ème réunion du genre qui vient de se tenir à Alger. La première session s’était tenue à Tunis en 1995. L’objectif de ces rencontres est de renforcer les liens de coopération entre les pays du bassin occidental de la Méditerranée dans les différents domaines de la sécurité, en vue d’instaurer les conditions de la stabilité et d’un développement solidaire sur les rives de la Méditerranée. 


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