Saturnale

Par MARY  YAZBECK AZOURY
NI BLANC, NI NOIR!
Le mariage du prince Edward et de Sophie Rhys-Jones a eu lieu samedi dernier, au château de Windsor.
Désormais, les invitées aux mariages chics libanais devront arborer dans les cheveux aigrettes, fleurs piquées dans les chignons ou les torsades, retenus par des nœuds et des rubans. Ce sera la manière la plus “in” de l’année.
A proscrire, absolument, le blanc et le noir, des toilettes! Telles sont les premières leçons que l’on tire du mariage Edward-Sophie.
Le noir est couleur de deuil et aucune des invitées présentes n’aurait eu le mauvais goût de se présenter en cette couleur. D’ailleurs, la “fautive”, aurait été rayée à vie de la liste des invitées des familles royale et princière.
Quant au blanc, tout ce qu’il y a de plus blanc, il est strictement réservé à la mariée. Les autres ont toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, à leur disposition. En fait, les dames en robe longue, ont fait montre d’une imagination débordante. Particulièrement remarqués, la couleur lilas de la reine Elisabeth, le rouge éclatant de Mme Rhys-Jones, mère de la mariée, le vert de la princesse Margaret, le jaune de la duchesse de Kent...!

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BLANC: SYMBOLE DE PURETÉ
Pour un mariage à l’église, la mariée porte presque obligatoirement la longue robe blanche, bien qu’aucune règle ne l’impose. Il en a été ainsi pour Sophie Rhys-Jones, comme pour toutes les mariées du monde.
Pourquoi le “blanc”?
Parce qu’on le considère comme symbole de pureté. En fait, cette toilette est tellement seyante et flatteuse au teint que, symbolique ou non, toutes les jeunes filles (et les moins jeunes) en rêvent.
Au début du siècle et jusqu’à tout récemment encore, si le tissu n’en était pas absolument d’un blanc pur, on se mettait à jaser ou à émettre des doutes sur la conduite de cette demoiselle. De même, si la mariée avait eu quelque “aventure” affichée ou connue, on la blâmait de porter la “robe de pureté”. Et les commères de commenter: “Elle ose”, au lieu de suivre et prier au cours de la cérémonie nuptiale à l’église.
Aujourd’hui, la liberté des mœurs fait qu’on ne se formalise et ne jase plus sur le symbole “blanc”, même si l’on sait que “Mademoiselle la mariée” en robe blanche est depuis pas mal de temps “Madame”...

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CRAVATES EN COULEURS
La mode masculine vient, en général, de Londres et de Rome. On a bien vu qu’au cours du mariage d’Edward, le marié lui-même, ses témoins et les invités étaient en jaquette. (Veste de cérémonie à pans ouverts et qui se prolongent par derrière).
La majorité de ces messieurs ont choisi la tenue classique: veste noire et pantalon rayé... Par contre, les gilets étaient de toutes les couleurs, y compris celui du marié et de ses témoins, frère et beau-frère, du plus beau jaune.
Le prince Charles avait, quant à lui, opté pour la tenue entière gris tourterelle, très élégante aussi. D’ailleurs, il y a longtemps que l’on n’avait vu le prince Charles d’aussi bonne humeur apparente.
Le père de la mariée portait une cravate rouge, pochette et fleur à la boutonnière de la même couleur. Le gris des cravates était en minorité absolue... Partout, des jaunes, des bleus, des bordeaux et les fleurs à la boutonnière n’étaient pas blanches, mais de toutes les couleurs assorties aux cravates, rivalisant de gaieté et de fantaisie.
Nul ne portait le smoking... et pour cause: il aurait risqué d’être pris pour un des serveurs, la “cravate noire” ne devant jamais être utilisée en ces circonstances.
Si les Libanais ne peuvent se permettre d’être en jaquette (étant donné le coût prohibitif de cette tenue), qu’ils se marient en simple costume de ville. C’est élégant, c’est simple et non prétentieux.
Smoking à proscrire!

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OÙ EST DONC PASSÉ SAINT LOUIS?
Le 21 juin est bien connu dans le monde chrétien, comme la fête de Saint Louis de Gonzagues, patron de la jeunesse.
C’est, aussi, le début de l’été. On lui a superposé la fête des Pères, ce qui n’est pas mal du tout, car les jeunes ont aussi un père et il y a quelques années, Jack Lang a décidé d’en faire aussi la fête de la Musique... Aucun mal à cela, la musique, les papas et Saint Louis de Gonzagues s’entendant fort bien...
Mais le temps passant, la fête de la Musique a fait passer la fête des pères au second plan et éclipsé, presque totalement, la fête de Saint Louis.
Au Liban, où l’imitation est reine, les moutons de Panurge ont suivi...
Fête de la Musique? Il y en a une à Beyrouth dans une atmosphère des plus tièdes. La réalisation n’a pas été à la mesure de l’ambition. Dommage, on aurait pu faire une grande fête populaire sans oublier les papas et Saint Louis!

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AÏDA: OÙ TROUVER DES FIGURANTS?
Un des opéras les plus célèbres du monde mais, aussi, un des spectacles les plus difficiles à réaliser, car il exige un très grand nombre de figurants, dont des danseurs.
Ces derniers ne posent pas, réellement, de problèmes, car il s’agit d’un nombre restreint de participants. Par contre, le défilé des troupes de Radamès exige une “armée” fictive, il est vrai, mais bien disciplinée. Dans de nombreux pays où Aïda a été interprété, c’est l’armée réelle du pays qui a “offert” ses conscrits (Egypte, Chine, etc...).
Dans les pays développés, pas de problèmes; une simple annonce dans les journaux suffit à recruter le nombre plus que nécessaire à ce spectacle impressionnant.
Qu’en sera-t-il au Liban?
Pourtant, le spectacle vaut la peine, tant par la musique de Verdi, que par le sujet et l’historique de l’Opéra, un des plus joués au monde. Le Covent Garden l’a inclus dans ses programmes plus de 600 fois, depuis sa création en 1871.
Aïda, a été créé par Verdi sur un livret de Ghizlanzoni, d’après une idée de l’égyptologue Mariette, arrangée par Camille du Lockle.
L’œuvre commandée par le Khédive Ismaïl pour l’inauguration de l’Opéra du Caire, qui coïncidait avec l’ouverture du Canal de Suez, a eu lieu le 24 décembre 1871 dans un faste indescriptible.
Aïda a été interprété, il y a quelques mois, aux pieds des Pyramides avec un succès triomphal. Espérons qu’il en sera de même au Liban!


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