ISIS NASSAR... DÉPAYSEMENT GARANTI!


“Valparaiso”.

Un voyage au cœur de l’Afrique.


Toute la “majestuosité” et l’opulence d’une
végétation qu’il faudrait sauvegarder...

Isis se confie, raconte des histoires étranges, mais vraies, parle de ses pérégrinations qui l’ont menée très tôt à quitter sa famille pour aller à l’aventure, à la découverte du monde.

D’Ethiopie au Brésil en passant par l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Vietnam, le Chili ou l’Argentine, Isis marque dans son œuvre, son attrait pour ces pays du bout du monde; ces contrées souvent intactes quand on les pénètre vraiment, où vivent des gens, des peuplades à un rythme qui n’est hélas! plus le nôtre.
Nous avions déjà montré notre intérêt pour cette artiste peu conventionnelle, lors de sa dernière exposition à l’Unesco.
Aujourd’hui, on peut, tout à loisir, se diriger à Bkennaya pour trouver cette belle demeure familiale restaurée par ses soins, où elle travaille et expose. Face à ses compositions, c’est le dépaysement garanti. Tous les tableaux sont des comptes-rendus de ses voyages. Chaque toile, à elle seule, est une petite histoire.
Il était une fois l’Australie et ses aborigènes... l’Afrique et ses forêts luxuriantes... Beyrouth, avec ses immeubles à la belle architecture...
Un peintre qu’on ne peut qualifier de primitif... Des compositions architecturées, où l’avant-plan est toujours occupé par des personnages saisis d’un pinceau presque naïf, l’arrière-plan étant réservé au décor propre à chaque ville ou village traversés...
Chez Isis Nassar, les deux plans sont extrêmement travaillés et l’avant-scène ne domine nullement le fond. Tous les deux ont part égale...
L’artiste s’intéresse aux traditions, aux coutumes des régions visitées; se veut, aussi, être cette fervente adepte de la protection de l’environnement.
En femme éclairée, elle cherche à mettre en exergue l’oppression dont sont victimes certains peuples...
“Je suis moi-même une personne qui a vécu longtemps coupée de mes racines. J’étais à la recherche d’une identité. Aujourd’hui, c’est chose faite, j’ai enfin retrouvé ma mère-patrie.
“D’où mon identification avec certaines personnes privées de leurs droits les plus élémentaires...”
Sans jamais chercher à embellir le quotidien, Isis ne veut pas tomber dans le “piège” de l’esthétique. En observatrice méticuleuse, elle donne sa réflexion philosophique des choses: “Je ne critique pas un système. Ce que je cherche à souligner à travers mes peintures ou mes sculptures, c’est l’existence sur notre planète de personnes authentiques, d’endroits intacts, de toute beauté. Mais pour cela, il faut voyager.”
“Les peuples opprimés”, “Valparaiso”, “La case des Africains”, “Beyrouth-Sodeco”, “Le Chouf”... Une iconographie ré-unissant une cin-quantaine d’œu-vres travaillées avec une écri-ture plastique qui se situe dans le pro-longement d’une expé-rience cri-tique assi-milée par un art occidental à une écri-ture particu-lière. Une expression plastique originale et parfaitement reconnaissable entre toutes.
Ses toiles sont des “images” fortes d’associations suggérées par une pénétration émotive. La dynamique des couleurs confère à l’œuvre une dimension autre. Son art s’ouvre constamment sur le plan plus profond que tout ce que peut apprendre la surface de l’image.
Personnages hauts en couleurs, scènes de la vie quotidienne, paysages de contrées oubliées, Isis peint toujours avec un regard tourné vers l’intériorité.
A travers les toiles d’une exposition, elle offre une œuvre où l’on sent qu’elle a été à la découverte de l’action picturale liée à l’action philosophique et spirituelle, avec ses couleurs qui laissent l’émotion déferler, comme une vague portant un sens originel et intégral.

Par SONIA NIGOLIAN

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