EL-KHALIL: "LES LICENCIEMENTS AU MINISTERE DE L'INFORMATION
L'ONT ETE SUR BASE D'UNE DECISION DU CONSEIL DES MINISTRES"
Dans le cadre des démarches qu’il entreprend auprès des responsables pour faire aboutir les revendications de sa corporation, M. Melhem Karam, président de l’Ordre des journalistes, a conféré avec M. Anouar el-Khalil, ministre de l’Information, à propos des doléances consignées dans un mémorandum présenté précédemment, de la loi sur la publicité et du cas des confrères travaillant à titre de contractuels avec ce département ministériel, pour les prémunir contre toute frustration ou injustice.

M. Anouar el-Khalil en conversation
avec M. Melhem Karam.

Interrogé sur le point de savoir s’il s’attendait à des critiques virulentes contre le gouvernement à la Chambre, à l’occasion du débat sur le projet de budget 99, M. el-Khalil précise, tout d’abord, qu’il s’agit d’un “budget du fait accompli”. Si, dit-il, les membres de l’Assemblée devaient attaquer le gouvernement, ce serait sur base de considérations d’ordre politique.
Ce projet aurait dû être élaboré par le précédent gouvernement. Nous l’avons mis au point avec les moyens de bord et l’avons établi de manière à ce qu’il n’appauvrisse pas le Liban. D’autre part, nous œuvrons, actuellement, en vue d’élaborer le projet de l’an 2000 qui sera la première loi de finances souhaitée.

LA POLITIQUE NE NOURRIT PAS LE PEUPLE
D’aucuns considèrent le “Cabinet des 16” comme étant formé de technocrates et devrait compter dans ses rangs des hommes politiques pour pouvoir riposter aux critiques des opposants. Qu’en pensez-vous?
Tout gouvernement est de caractère politique et s’engage dans son action vis-à-vis d’un programme politique. Notre équipe veut agir et non se gargariser de paroles politiques qui ne nourrisent pas le peuple.
Ici, je me pose la question suivante: Les précédents gouvernements politiques ont-ils apporté au pays les solutions à ses problèmes sociaux, financiers et économiques? Nous estimons que la réponse à votre question soit sous forme d’actes et non de paroles politiques. La force du Cabinet émane de son programme qui a été agréé par la Chambre des députés, laquelle est appelée à lui apporter son soutien pour qu’il puisse le mettre à exécution.

RAPPORT SOLIDE AVEC LE LÉGISLATIF
Le gouvernement est-il fort au parlement?
Certainement, parce qu’il a contribué à sa formation et lui a accordé sa confiance.
Quelle est la position du président Nabih Berri envers le Cabinet?
Je la qualifie de sérieuse et nous traitons avec le chef du Législatif d’une manière réaliste. Puis, il n’est pas demandé au président de l’Assemblée de ne pas critiquer le gouvernement. Nous remercions le président Berri de son soutien au Cabinet et de son souci de rectifier les erreurs que commettent certains ministères.
Certains tentent de compromettre vos rapports avec le président Berri. Qu’en dites-vous?
Les rapports existant entre le président Berri et moi-même sont si solides que rien ni personne ne peut les compromettre. J’ai beaucoup de respect et d’appréciation pour la fidélité de cet homme, ma relation avec lui remontant bien avant mon accession à la Chambre.
En a-t-on fini avec l’affaire du communiqué attribué aux “sources ministérielles”?
J’imagine qu’elle a été classée. Il est possible, cependant, qu’elle soit soulevée au parlement, mais naturellement, ses séquelles ont été effacées.
On dit que la réforme administrative qui doit reprendre, sera précédée d’attaques contre le gouvernement, dans le but de défendre certaines positions. Avez-vous pris les dispositions pour y faire face?
La réforme administrative sera attaquée par les forces qui se préoccupent de garder leurs positions. Les citoyens doivent réaliser que partout une telle réforme est combattue par les forces qui opèrent de longue date sur le terrain et manœuvrent en vue de conserver leurs acquis. Nous en avons parfaitement conscience.
Selon certains milieux, les rencontres ayant eu lieu, dernièrement, entre le président Berri, MM. Walid Joumblatt et Talal Arslan, ont été consacrées à l’affaire du cheikh Akl; une solution définitive a-t-elle été trouvée au conflit opposant à ce sujet les personnalités druzes?
On ne doit pas mêler cette affaire à la politique et il faut la maintenir loin des conflits politiques. Je suis sûr et certain que le cheikh Akl ne s’opposera à aucune solution, si celle-ci est approuvée par toutes les parties.

TÉLÉ-LIBAN SERAIT RENFLOUÉE EN 1999
L’avance accordée à Télé-Liban par le Conseil des ministres, a tout l’air d’un calmant; quand parviendra-t-on à une solution radicale au problème que pose la télévision d’Etat?
Ceci n’est pas simple, car l’Etat doit prendre bien des mesures d’ordre administratif, technique et financier. Nous avons établi notre étude à ce sujet, sur base d’un rapport présenté par  un conseiller international, le plus grand dans le domaine de l’audiovisuel.
Il y dit: “Tel est le mal et voici le remède”. Nous savons donc, aujourd’hui, où se situe le mal et comment trouver le  remède. Il reste à débrouiller l’argent nécessaire;  si l’administration de cette station est capable de redémarrer en force et si notre technique peut se hisser au niveau du XXIème siècle.
Ainsi que nous l’avons promis, 1999 connaîtra des solutions définitives aux problèmes de Télé-Liban et de Radio-Liban.

LE CAS DES CONTRACTUELS
Le ministère de l’Information a pris des décisions exigeant le plein temps de ceux qui s’y adonnent à l’action journalistique et médiatique, alors que ses traitements ne suffisent pas à couvrir les frais de déplacement et à assurer une vie digne aux personnes qui y sont attachées?
Le plein temps n’est pas imposé, mais il est demandé de revenir à la conception du terme de collaborateur. Nous avons procédé au relevé du travail dont s’acquittent tous ceux qui font partie du personnel du ministère, qu’ils soient fonctionnaires ou contractuels. Je peux assurer qu’on n’a causé du tort à personne et nous améliorerons la situation de ceux dont les mensualités n’excèdent pas 300 et 400.000 livres. Toute personne qui travaillera à plein temps, aura le traitement qu’elle mérite. Nous ne porterons préjudice à personne, s’il plaît à Dieu.
On s’est plaint du fait que le ministère a remercié vingt-et-une personnes qui y travaillaient avec régularité;  une telle décision est-elle justifiée?
Le Conseil des ministres a pris un arrêt (NÞ11) dont l’effet s’applique à tous les fonctionnaires engagés, d’une manière ou d’une autre, après l’élection du président de la République dans toutes les administrations publiques, non dans un service déterminé.
Cet arrêt a été appliqué au ministère de l’Information, ce qui est tout à fait naturel, les départements ministériels étant tenus d’exécuter les décisions du Conseil des ministres.


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