TUNISIE
STRATEGIE TUNISIENNE POUR LE PASSAGE AU PROCHAIN MILLENAIRE
L’an 2000 frappe à la porte. Il n’est plus qu’à quelques
mois. Et l’appréhension que suscite le bug informatique s’accroît
au fur et à mesure qu’approche cette échéance. “C’est
que, écrit un spécialiste dans l’hebdomadaire tunisien “Réalités”,
le bug n’est pas un accident abstrait qui concerne seulement les machines
cloîtrées dans les bureaux des ingénieurs. L’informatique
est, aujourd’hui, disséminée dans tout l’espace social: de
l’entreprise au foyer. Elle est parfois là où on ne l’attend
pas...”
Si dans les pays avancés, des moyens énormes, financiers
et médiatiques notamment, sont mobilisés pour éviter
les risques pouvant découler d’un dérèglement éventuel
des systèmes informatiques le jour où l’ordinateur pourrait
confondre l’an 2000 avec l’an 1900, ceux en développement, moins
dotés, s’y préparent selon leurs moyens.
En Tunisie, le dossier a fait l’objet d’un examen minutieux, lors de
Conseils ministériels présidés par le chef de l’Etat
en personne, M. Zein El-Abidine Ben Ali. Une stratégie a été
aussitôt arrêtée en prévision de cette échéance,
à la lumière de laquelle les pouvoirs publics ont mis en
œuvre, depuis bientôt deux ans, un plan d’action national qui vise
à sensibiliser, assister, suivre, évaluer et, en cas de besoin,
intervenir aux plans opérationnel et réglementaire, afin
que tous les utilisateurs des systèmes informatiques et particulièrement
ceux des structures de l’administration et des organismes sensibles soient
prêts le jour J.
COMMISSION NATIONALE DE PILOTAGE
Dès le mois d’avril 1997, une circulaire du Premier ministre
invitait toutes les structures de l’administration à étudier
la situation de leurs systèmes informatiques pour le passage à
l’an 2000, à établir un plan d’action à leur niveau
et à procéder à une évaluation du coût
de l’opération.
Deux mois après, une commission nationale de pilotage était
mise sur pied avec pour mission d’assurer la sensibilisation, le suivi
et l’assistance technique nécessaires aux secteurs de l’administration,
des finances (banques -assurances), des postes et télécommunications,
de l’industrie.
Au mois d’août de la même année, le secrétariat
d’Etat à l’informatique entreprenait une enquête auprès
de 240 établissements et entreprises publiques et semi-publiques
afin d’avoir des indicateurs significatifs sur la situation en Tunisie.
UNITÉ “PASSAGE À L’AN 2000”
En plus d’une réglementation mise en place portant obligation
de certification des équipements (matériels et logiciels)
informatiques ou ceux intégrant une composante informatique qui
sont mis à la disposition du public, le département ministériel
en charge du secteur de l’informatique passait à la vitesse supérieure
en créant en son sein une unité “Passage à l’an 2000”
dont la mission consiste à sensibiliser, informer, coordonner, réglementer
et assurer le suivi et l’assistance.
Aussitôt, un serveur audio est mis en place au service des citoyens
et des entreprises, destiné aussi bien à informer les utilisateurs
qu’à répondre à leurs interrogations.
UN site WEB SUR INTERNET
L’une des principales mesures prises dans le cadre de cette stratégie,
sera ensuite la création d’un site WEB sur Internet (www.an2000.tn.)
qui fournit l’information utile sur la question du passage à l’an
2000 et toute l’assistance méthodologique et technique nécessaire
pour faire face à ce problème. Parallèlement, un guide
méthodologique est élaboré pour orienter les entreprises
dans la démarche à adopter en la matière, de même
qu’un guide technique contenant un ensemble d’informations sur l’état
de conformité d’un grand nombre de produits informatiques et non
informatiques.
En octobre 1998, une enquête est réalisée auprès
de 260 entreprises et organismes ayant des systèmes informatiques
ou spécifiques de taille plus ou moins importante, afin de procéder
au suivi détaillé de l’état d’avancement du projet
“An 2000” et de ses différentes étapes.
Elle est suivie par le lancement d’une campagne médiatique ciblant
les PME/PMI dans le but de préparer convenablement les entreprises
du secteur privé à l’échéance du 1er janvier
2000, comprenant notamment la diffusion d’une brochure d’information et
d’un kit d’orientation, ainsi qu’un logiciel de test de conformité
des micro-ordinateurs, des spots télévisés et une
action de sensibilisation dans les journaux, en plus d’une participation
au financement de missions d’expertise au profit des PME/PMI du secteur
privé.
Aussi, le secrétariat d’Etat tunisien à l’informatique
qui veille sur le projet “An 2000” relève-t-il, d’ores et déjà,
des signes rassurants dans la plupart des secteurs stratégiques.
Par ailleurs, selon des indicateurs établis par la Banque mondiale,
l’OCDE et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique
(CEA), la Tunisie est placée parmi les pays qui se préparent
le mieux au passage à l’an 2000.
TUNISIE - LIBYE
FORTE IMPULSION AUX PROJETS COMMUNS
Une forte impulsion a été donnée à la concrétisation
des accords et projets communs entre la Tunisie et la Libye dans les divers
secteurs et ce à la faveur de la réunion à Tunis de
la commission sectorielle économique et financière mixte,
dans le cadre de l’exécution des décisions du comité
de suivi supérieur tuniso-libyen.
M. Abdelhafidh Zlitni, secrétaire du comité populaire
de l’économie et du plan, a déclaré à sa sortie
d’une audience avec le Premier ministre tunisien, M. Hamed Karoui, que
les résultats qui ont sanctionné les travaux de la commission
sectorielle, sont de nature à renforcer la complémentarité
et l’interférence des intérêts des deux pays et à
hisser les relations bilatérales au plus haut niveau.
Les questions à l’ordre du jour portaient sur les échanges
commerciaux, les douanes, les finances, le secteur bancaire, l’investissement,
le secteur industriel et l’énergie, ainsi que sur le tourisme et
l’artisanat.
Lors de la signature du procès-verbal de la réunion,
le ministre tunisien du Commerce, M. Mondher Zénaïdi, a fait
observer que le programme arrêté en ce qui concerne l’échange
de marchandises, représente l’un des mécanismes importants
à même de favoriser la fluidité de la circulation des
biens entre les deux pays. Il a, par ailleurs, souligné la volonté
commune de réaliser un bond qualitatif fondé sur le partenariat
et une approche rationnelle en fonction de laquelle les deux parties œuvreront
à l’application des accords commerciaux bilatéraux et à
l’extension des domaines des échanges, ainsi qu’à la prospection
de nouveaux créneaux de coopération.
M. Zénaïdi a formulé l’espoir qu’un rythme plus
rapide sera atteint dans le proche délai en matière d’échanges
commerciaux entre les deux pays, à travers l’intensification des
achats tunisiens en Libye et la conclusion de marchés supplémentaires
pour l’approvisionnement du marché libyen.
Concernant l’investissement, il a appelé à l’accroissement
de la participation de la Banque arabe tuniso-libyenne au financement des
projets communs, en plus du renforcement de la coopération fructueuse
entre les banques centrales de Tunisie et de Libye.
S’agissant du secteur industriel et énergétique, il a
évoqué les projets accomplis dans le cadre de l’interconnexion
des réseaux électriques des deux pays, outre la réalisation
d’un gazoduc et l’exploitation commune de la plate-forme pétrolière
du “7 novembre” au large de Gabès (sud tunisien), proche de la zone
frontalière tuniso-libyenne.
La Libye, rappelle-t-on, est le premier partenaire arabe de la Tunisie,
avec un volume d’échanges qui a atteint près de 500 millions
de dollars en 1998 et que les deux parties ambitionnent de porter à
700 millions de dollars pour l’année en cours.
TUNISIE - ALGERIE
LES ECHANGES COMMERCIAUX A L'ORDRE DU JOUR
Le comité de suivi tuniso-algérien des échanges
commerciaux a tenu une réunion à Tunis du 7 au 9 juillet
pour étudier les voies et moyens de dynamiser ces échanges
qui, en dépit de la proximité géograhique entre ces
deux pays maghrébins voisins, demeurent en deçà des
possibilités qui s’offrent aux deux parties.
Recevant la délégation algérienne ayant pris part
aux travaux de ce comité, le ministre tunisien du Commerce, M. Mondher
Zénaïdi, a souligné les liens de fraternité
unissant les deux pays frères. Il a, à cette occasion, relevé
la volonté qui anime les deux parties en vue de développer
la coopération économique et commerciale bilatérale
et de la hisser au niveau des aspirations des deux pays, conformément
aux directives de leurs dirigeants.
MAGHREB
DYNAMIQUE VIVIFIANTE
Après plusieurs années de stagnation, le Maghreb connaît
ces derniers mois une dynamique vivifiante soutenue par une volonté
politique commune manifeste des dirigeants des pays de la région
de rattraper le temps perdu et une prise de conscience aiguisée
quant à l’inéluctabilité du destin commun dans un
monde caractérisé par les regroupements régionaux
et les alliances où les pays agissant isolément n’ont pratiquement
aucune chance de faire entendre leur voix et encore moins de faire prévaloir
leurs intérêts.
Les prémices de cette relance se sont manifestées à
la faveur de la visite d’Etat effectuée par le président
tunisien Zein El-Abidine Ben Ali en mars dernier au Maroc, à l’invitation
du roi Hassan II, visite qui a scellé les “retrouvailles tuniso-marocaines”
et, partant, favorisé le redémarrage du train de l’UMA (Union
du Maghreb arabe) en panne depuis 1995. Dès son retour à
Tunis, le chef de l’Etat tunisien dépêchait son ministre des
Affaires étrangères dans les autres capitales maghrébines,
porteur de messages à ses pairs de l’UMA, portant sur la relance
du processus maghrébin.
La suspension des sanctions onusiennes imposées à la
Libye à la suite de la remise des deux suspects libyens dans
l’affaire Lockerbie; puis, en Algérie avec l’accession de M. Abdelaziz
Bouteflika à la magistrature suprême et les signes positifs
apparus en vue de la normalisation des relations algéro-marocaines,
ont constitué autant des développements porteurs d’espoir
dans le sens de la redynamisation de l’entité maghrébine.
Depuis, cet élan salvateur a été continuellement
entretenu tant par les contacts qu’ont eu directement par le biais de leurs
proches collaborateurs durant la période écoulée qu’à
travers leurs déclarations à la presse, illustrant ainsi
une ferme volonté commune d’aller de l’avant dans l’édification
de l’ensemble maghrébin, choix incontournable à l’ère
de la mondialisation et de la globalisation.
L’annonce d’une rencontre imminente Bouteflika-Hassan II et la réouverture
attendue des frontières entre les deux pays, ainsi que les concertations
qui viennent d’avoir lieu à Alger entre les dirigeants maghrébins,
en marge du 35ème sommet de l’OUA tenu dans la capitale algérienne,
augurent de perspectives prometteuses qui ne manqueront pas d’être
concrétisées dans les faits, lors du prochain sommet de l’UMA
prévu l’automne prochain, estiment les observateurs.
LIBYE
LA LEVEE DES SANCTIONS NE SEMBLE PAS ETRE POUR L'IMMEDIAT
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, s’est
abstenu de faire la moindre recommandation sur une levée des sanctions
contre la Libye, dans un rapport qu’il a remis dernièrement au Conseil
de Sécurité.
Le rapport examine le respect, par Tripoli, des conditions posées
par le Conseil à la levée des sanctions et remarque que certaines
de ces exigences ne pourront être satisfaites par la Libye que “durant
et après le procès” des deux Libyens Lamine Khalifa Fhima
et Abdelbasset Ali Al-Megrahi. Suspectés d’être responsables
de l’attentat contre l’avion de la Panam qui avait explosé en 1988
au-dessus du village de Lockerbie (Ecosse) faisant 270 morts, ceux-ci doivent
être jugés par un tribunal écossais siégeant
aux Pays-Bas.
Tripoli a livré les deux suspects en avril dernier, ce qui avait
incité le Conseil de Sécurité à suspendre les
sanctions contre la Libye. Toujours est-il que le tribunal écossais
a reporté l’ouverture du procès jusqu’à février
prochain, à la demande des autorités libyennes.
L’ambassadeur américain, Peter Burleigh et son homologue britannique,
Sir Jeremy Greenstock, avaient rejeté la levée définitive
des sanctions tant que la Libye n’aura pas totalement coopéré,
ont-ils dit. Ils ont, cependant, noté que certaines mesures, comme
l’embargo aérien, demeurent suspendues.
“Nous ne pensons pas que le Conseil (de Sécurité de l’ONU)
puisse donner le feu vert, actuellement, à la levée des sanctions,
parce que plusieurs demandes concernant la coopération avec l’enquête
et le procès” n’ont pas encore été satisfaites par
la Libye, a déclaré l’ambassadeur américain au cours
d’une conférence de presse à New York. “Il est trop tôt
pour parler d’une levée (des sanctions)”, a-t-il ajouté.
EN MARGE DU 35eme SOMMET DE L'OUA
CONCERTATIONS MAGHREBINES A
ALGER
Alger a été la capitale de l’Afrique du 12 au 14 juillet
à l’occasion de la tenue de la 35ème session du sommet de
l’Organisation de l’unité africaine (OUA) qui a réuni 38
chefs d’Etat et 6 chefs de gouvernement du continent.
Cette conférence a donné lieu à des concertations,
notamment entre les dirigeants des pays du Maghreb présents dans
la capitale algérienne.
“IMPORTANTE” RENCONTRE BEN ALI-BOUTEFLIKA
C’est ainsi qu’une “importante” rencontre s’est déroulée
mardi entre le président tunisien, Zein El-Abidine Ben Ali et son
homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika. “Empreinte de sentiments
de fraternité”, cette entrevue, la première à réunir
les deux hommes d’Etat, depuis l’élection de M. Bouteflika à
la présidence algérienne, en avril dernier, “a porté
sur les solides relations existant entre la Tunisie et l’Algérie
et les liens de coopération étroite qu’entretiennent les
deux pays frères dans les divers domaines, ainsi que sur les moyens
d’enrichir davantage et de diversifier cette coopération, de manière
à conforter l’interconnexion des intérêts, à
consolider les rapports entre les peuples tunisien et algérien et
à hisser les relations qui les lient au plus haut niveau”, a indiqué
le porte-parole officiel de la présidence tunisienne.
Le président Ben Ali a suggéré, à cette
occasion, “la création d’une cellule de réflexion commune
en vue d’approfondir l’examen des voies et moyens les plus efficients,
de développer davantage les relations bilatérales dans tous
les domaines et d’identifier les défis qui se posent, les résultats
des travaux de cette cellule devant être ensuite soumis aux deux
chefs d’Etat en vue de prendre les décisions appropriées”.
Les présidents Ben Ali et Bouteflika ont, également,
évoqué le processus maghrébin et convenu de “la nécessité
d’intensifier les efforts tendant à renforcer l’action maghrébine
commune, conformément aux objectifs de l’UMA et à dynamiser
les mécanismes et les institutions de cette entité, afin
de concrétiser les aspirations des peuples de la région et
ce, en prévision des échéances maghrébines
attendues”, s’agissant notamment du sommet de l’UMA prévu à
l’automne prochain.
Les présidents Ben Ali et Bouteflika se donnant l’accolade à l’aéroport d’Alger. |
Ben Ali et Kadhafi lors de leur entrevue en marge du sommet de l’OUA. |
Entretien entre les présidents tunisien et mauritanien. |
ENTRETIEN BEN ALI-KADHAFI
Auparavant, le chef de l’Etat tunisien avait eu un entretien avec le
chef de la Révolution libyenne, Moammar Kadhafi, également
présent à Alger. Outre les relations bilatérales et
les perspectives de leur renforcement, les deux dirigeants ont discuté
de l’UMA, insistant sur “la nécessité de réunir toutes
les conditions favorables à la réussite des prochaines échéances
maghrébines” en vue d’impulser le processus de l’Union du Maghreb
arabe.
CONCErTATIONS AU SOMMET TUNISIE-MAURITANIE...
L’UMA a, également, été au centre de l’entrevue
qui a eu lieu entre le président Ben Ali et le président
mauritanien, Mouaouia Sid Ahmed Tayaâ. Les deux chefs d’Etat ont
mis l’accent sur “les efforts accrus que requiert l’édification
de l’entité maghrébine”, soulignant la nécessité
de poursuivre la concertation et la coordination des positions en vue d’atteindre
les objectifs escomptés.
... ET TUNISIE-ÉGYPTE
Le sommet a, aussi, offert l’opportunité d’une rencontre entre
le président tunisien et le président égyptien Hosni
Moubarak dont le pays veut adhérer à l’UMA. Les deux chefs
d’Etat ont exprimé, au cours de cette entrevue, “leur satisfaction
du niveau atteint par les relations bilatérales et de la concertation
sur les différentes questions d’intérêt commun”.
TRANSPORT FERROVIAIRE
Un corridor Maghreb-Europe sur les rails Lancé il y a un peu plus d’un an (mai 1998) par l’Union internationale
des chemins de fer (UICF) à l’occasion d’une réunion tenue
à Tunis par les responsables maghrébins et européens
de ce secteur, le projet de liaison ferroviaire visant à relier
l’Europe au Maghreb, a fait l’objet d’une rencontre organisée dernièrement
à l’initiative de la Société nationale des chemins
de fer tunisiens (SNCFT) sur le thème: “Corridor Maghreb-Europe
frêt”.
UN TGV MAGHRÉBIN
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