Saturnale

Par MARY YAZBECK AZOURY
COMME LE TEMPS PASSE!
On s’en est rendu compte au cours d’une cérémonie de distribution de prix et de diplômes en fin d’année scolaire.
Hier encore, on accompagne son enfant, en le tenant par la main à l’école; puis, au collège. Enfin, il obtient le Bac ou son équivalent. Ensuite, il entre à l’Université... Et le temps passe... On s’en rend compte le jour du “Commencement”, terme très bien choisi par les Américains, qui indique le jour de la remise des diplômes universitaires, jour où l’étudiant est prêt à s’engager dans la vie, la lutte pour la vie.
C’est vraiment à ce moment que l’on est saisi de nostalgie. Ce petit bout d’homme a grandi; il est armé pour la vie. Il n’a plus besoin de maman ou de papa, sinon affectivement... C’est normal, c’est la vie... On a agi de même avec ses parents, les enfants agissent de même envers les leurs. Quelques larmes, beaucoup d’émotion mais, enfin, l’heure du bilan sonne, on peut être fier d’avoir “réussi” son enfant!

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L'EXACTITUDE, POLITESSE DU PRESIDENT
Qu’on nous pardonne, qu’en cette période de juillet, on ne parle ou presque que d’événements universitaires, d’études, de diplômes. C’est la saison qui l’ordonne. Puis, la politique locale étant tellement ennuyeuse, il est bon de se ressourcer au contact des jeunes qui ont l’avenir devant eux, à qui incombe la tâche difficile, certes, combien enviable de remodeler la société libanaise, de la propulser dans le monde d’aujourd’hui et de demain.
Le président Emile Lahoud et son épouse Andrée sont venus assister à la cérémonie du “Commencement” à l’AUB. Arrivés très simplement comme des parents, comme tous les parents pour voir remettre un diplôme à leur fils Ralph.
Arrivés à l’heure (même quelques minutes en avance) sans tambours, ni trompettes, sans escorte, sans tralalas, ils se sont assis à la place qui leur était assignée.
Ne serait-ce que pour cette exactitude, pour cette simplicité, ils méritent d’être cités.
Espérons que tous les officiels suivront cet exemple et prouveront que, si l’exactitude est la politesse des rois, elle est aussi celle d’un président de la République “primus inter pares”.

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"BIEN CHOISIR SES PARENTS"
Très difficile à traduire ce que le professeur Philip Khouri, membre éminent du “Board of Trustees” de l’AUB, a dit en anglais dans son allocution prononcée le 12 juillet, au cours de la cérémonie de fin d’année à l’AUB.
“Le coût des études est de nos jours tellement élevé, tous les parents n’étant pas prêts à tous les sacrifices pour payer les frais universitaires des enfants, qu’il incombe aux jeunes non seulement d’être brillants mais de bien savoir choisir leurs parents... C’est le défi de l’ordre nouveau, bien choisir ses géniteurs...”
L’audience a fait à l’orateur une ovation...
Philip Khouri a touché le point sensible, le talon d’Achille.
Il est vrai, que de sacrifices consentent les parents, mais combien de joie en retour! Alors,  jeunes, quand vous serez à votre tour parents, soyez des parents, que vos enfants auraient choisis pour être les leurs!

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POURQUOI CE RETARD DANS LES PAIEMENTS?
Les retraités, les veuves et les orphelins forment-ils une nouvelle classe de citoyens?
Pourquoi ces retards dans le versement de leurs pensions? Pourquoi ces retards dans l’application de la nouvelle échelle des salaires?
Cette catégorie de personnes n’a-t-elle pas le droit de vivre décemment?
Faut-il la condamner à mendier, à hypothéquer ou à émigrer?
Les personnes âgées ne peuvent pas émigrer, mais quand leurs enfants, leurs petits-enfants voient l’injustice dont ils sont victimes, ces jeunes-là, émigrent. Ils ne veulent plus avoir affaire à des responsables qui se succèdent, mais ressemblent à leurs prédécesseurs.
Ils ont pressé l’orange et jettent l’écorce.
De là à penser à Hitler, il n’y a qu’un pas. Lui aussi estimait inutile de s’encombrer de personnes qui ne “rendent” pas économiquement, même s’ils ont beaucoup produit dans le passé!
La comparaison est-elle forte?
Qu’on fasse le nécessaire pour qu’elle ne s’impose plus à l’esprit des citoyens!

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LA FRANCE? LE VATICAN? VILLES D'ITALIE
On l’a dit et l’a souvent répété: aucune science n’est infuse. A l’heure où l’information est accessible à tous, surtout grâce à la télévision, c’est toujours cette dernière qui est coupable quand il y a lacune.
La TV doit amuser mais, aussi, enseigner, éduquer. Peu importe le moyen, à travers des jeux, des documentaires, des reportages, mais il ne faut pas qu’elle contribue  à abrutir les gens plus qu’ils ne le sont.
Pour revenir à nos moutons, au cours d’un jeu télévisé (c’est là où on se demande s’il y a des pré-sélections?), l’animateur demande à dix personnes de citer des villes d’Italie... Or, pas un jour ne passe sans qu’on évoque la Tour de Pise, les gondoles de Venise, les musées de Florence ou les futurs jeux olympiques de Turin, la Scala de Milan, “O Sole Mio” de Naples; ou voit le Pape qui reçoit dans son ETAT du Vatican, etc...
Parmi ces dix personnes, des étudiants et étudiantes et deux ou trois personnes d’un certain âge!
- Alors, ces villes d’Italie?
- On ânonne; puis, on cite la ville éternelle Rome...
L’accouchement se fait au forceps; un autre joueur se rappelle Milan. On applaudit à tout rompre, comme s’il avait inventé à dynamite. Suivent d’autres réponses, qui se passent de commentaires.
- Villes d’Italie?
- La France...!
- Le Vatican...!
Enfin, silence et bouche cousue. Cela vaut mieux!
Qui est responsable de toutes ces âneries?

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POUR DENICHER UN EPOUX!
Ceci est valable surtout au Liban, où il y a des demoiselles âgées d’une trentaine d’années, en mal d’époux, car de nombreux hommes de 30 à 50 ans ont émigré au cours de ces vingt dernières années, laissant une génération de femmes, presque, sans hommes.
Alors, pour les jeunes diplômées, quelles sont les carrières où il leur est le plus facile de dénicher un époux et de préférence un bon et riche époux?
Les carrières les plus indiquées?
Le monde bancaire et celui des finances qui regorgent de jeunes “loups” encore libres pour la plupart et où elles risquent de rencontrer le candidat fortuné qui exaucera les rêves de toute jeune fille.
La carrière où la jeune fille risque d’être oubliée, est celle d’enseignante de classes primaires ou secondaires, car ces puéricultrices, jardinières, maîtresses d’écoles rencontrent beaucoup plus de parents, de couples mariés que de célibataires. Rares étant les frères aînés, du moins au Liban qui s’occupent de leurs très jeunes frères ou sœurs. La situation change à l’université. Professeur est un prestige certain pour une jeune fille. Là, les occasions sont aussi nombreuses de rencontrer l’élu, les activités mettant à contribution d’autres adultes.
Les carrières libérales sont, aussi, bonnes. Les hôtesses de l’air qui jouissaient dans le passé d’une certaine aura, ont perdu leur avantage, les voyages et déplacements des personnes des deux sexes étant de plus en plus fréquents, les heures de vol de plus en plus courtes.
Aussi, jeunes diplômées avant de vous engager dans une carrière, pesez le pour et le contre... Et, surtout, ne vous attachez pas à un patron marié...

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