AYANT ASSUME LES RESPONSABILITES A UNE PERIODE DRAMATIQUE
WAZZAN A OEUVRE SANS REPIT EN FAVEUR DE LA LIBARATION ET DE L'ENTENTE NATIONALE

Chafic Wazzan figure parmi nos éminents hommes politiques qui ont donné une large place aux problèmes de la sécurité et de la souveraineté nationale.

Le président Wazzan a formé le premier
Cabinet sous le mandat du président Amine Gemayel.

 



 

A Damas, en compagnie du président Hafez Assad.

Entretien avec le président François 
Mitterrand au palais de l’Elysée.

Dans ses déclarations et ses écrits, il a rendu d’ultimes services à notre pays dans tous les domaines en évoquant, constamment, durant son mandat (1980 - 1984) la vocation socio-culturelle du Liban. Ses propos sont à l’image de son caractère noble et droit.
Il est né à Beyrouth en 1925, au sein d’une famille conservatrice de la communauté sunnite; fit de brillantes études au collège Makassed; puis, entra à la faculté de Droit de l’Université St Joseph où il obtint une licence. Il était marié et père de deux enfants, Wassim, médecin et Sawssan.
Ses attitudes dans le domaine public sont dictées par sa conscience. C’est pourquoi, il traduit la position musulmane véritable et a prouvé lors des épreuves sanglantes dont le pays a été le théâtre, son attachement total à la souveraineté de cette patrie et à son unité: terre, peuple et institutions. Eminent juriste, il est demeuré simple et accueillant en accédant à la présidence du Conseil.
Avec son naturel et sa simplicité, son aisance et sa liberté d’allure, Chafic Wazzan peut être considéré, également, comme un orateur hors de pair, sachant convaincre et influencer ses auditeurs.
Avec un groupe d’universitaires, il a soulevé le problème culturel du Liban, en mettant l’accent sur l’éducation permanente et sur les matières enseignées. Il a soutenu qu’au Liban, tout devrait fonctionner en vue d’assurer à la génération montante un meilleur avenir et une vie paisible.

WAZZAN ET L’ARMÉE
Le 20 août 1982, Wazzan se rendit au ministère de la Défense nationale où il a été accueilli par les généraux Victor Khoury, Mounir Torbey, chef d’état-major et des officiers supérieurs.
Il prononça un discours particulièrement significatif. “J’espérais vous rendre visite en d’autres circonstances que celles-ci. Etre avec vous depuis que nous assumons nos responsabilités pour sauver cette patrie et œuvrer en vue d’une véritable entente entre ses habitants afin de pouvoir construire le Liban nouveau”.
Et il termina son discours en ces termes: “La patrie vous confie une mission historique dans des circonstances extrêmement délicates et difficiles.”
 
 

Le Dr Wassim Wazzan (lunettes noires), 
fils du disparu, quittant la maison mortuaire.

Les présidents Omar Karamé, Nabih Berri,
Salim Hoss et cheikh Mohamed Kabbani, 
mufti de la République, mènent le deuil.

WAZZAN EN FRANCE
Wazzan a été le premier chef du gouvernement libanais à se rendre en visite officielle à Paris durant la guerre libanaise. La dernière visite en France d’un Premier ministre libanais avait été celle de M. Saëb Salam, en 1972.
Sur le plan historique, rappelons-le, les relations libano-françaises unissent les deux pays depuis des siècles. Le soir-même de son arrivée à Paris, le président Wazzan a déclaré que les forces françaises se trouvant au Liban, se déploieront prochainement aux côtés de l’Armée et des autres contingents de la force multinationale dans de nouvelles régions.
En outre, à l’issue d’un long entretien avec le président Mitterrand, Wazzan a dit notamment: “J’ai été heureux de rencontrer Monsieur le président Mitterrand, à qui j’ai transmis les sentiments de haute considération et d’amitié du président Amine Gemayel. Je l’ai informé de la situation qui prévaut, au Liban et dans la région et l’ai trouvé au courant jusque dans les détails de l’ensemble du problème.
Pour des raisons évidentes, la France, l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, jouit d’un prestige considérable et elle se doit d’assumer sa responsabilité dans la recherche de la paix.
Disons, enfin, que le président Wazzan est l’homme des moments difficiles. Sa démission, le 5 février 1984, a été acceptée par le président Gemayel avec qui il a collaboré, étroitement, durant une période très mouvementée et particulièrement dangereuse.

JOSEPH SOKHN

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