La
conférence donnée à Washington par l’ambassadeur du
Liban aux USA a provoqué des remous dans les milieux politiques,
pour avoir dénié au “Hezbollah” le droit d’opposer un veto
à un règlement global de la crise régionale. Le président
Hoss a, en sa qualité de ministre des A.E., rappelé à
l’ordre l’ambassadeur conférencier. De plus, il a demandé
aux chefs des missions diplomatiques libanaises de s’en tenir à
la position officielle du Liban. Notre photo: M. Hoss accueillant son homologue
espagnol, José-Maria Aznar, à son arrivée mardi à
l’AIB.
La conférence qu’un ambassa-deur (libanais) en poste à
Wa-shington a donnée dans la capita-le fédérale devant
une commis-sion du Congrès, a suscité des commentaires acerbes
à Beyrouth.
Le diplomate a dit, notamment: “La paix et la sécurité
dépendront du règlement global qui sera adopté en
définitive, ce principe devant s’appliquer au “Hezbollah”, lequel
n’aura pas un droit de veto.”
Premier à réagir, M. Walid Joumblatt se demande “si les
propos de l’ambassadeur reflètent les idées du ministre des
Affaires étrangères, si ministre des A.E. il y a, ou celles
du Cabinet de l’ombre?”
Le chef du gouvernement a tout simplement refusé de répondre
aux déclarations du leader du PSP, “parce qu’ils tiennent de l’insulte”.
M. Hassan Nasrallah, secré-taire général du “Hezbollah”
a, également, critiqué le chef de la mission diplomatique
libanaise à Washington. “Ne brûlons pas les étapes,
dit-il, en nous désistant de nos atouts et en donnant des garanties
à l’ennemi israélien. Ne renonçons pas aux positions
de force sans rien obtenir en contrepartie.”
Et d’ajouter: “Il est prématuré de dire ce que fera ou
ne fera pas le “Hezbollah”... De toute manière, la Résistance
poursuivra ses opérations, si les négociations reprendront
ou pas, même si Israël refuse de négocier sous la pression.”
Le secrétaire des “Hezbolla-his”, accuse, enfin, les Etats-Unis
et l’Etat hébreu “de chercher à affaiblir le Liban et la
Syrie avant de s’aboucher de nouveau avec Israël”.
Les critiques provoquées par la “conférence de Washington”
sont mal venues, au moment où le Liban doit tenir compte du facteur
temps et élaborer sa stratégie en prévision de la
re-lance du processus de paix, “plus proche que d’aucuns l’imaginent”,
a insinué le cardinal Sfeir dans sa dernière homélie
dominicale.
Selon une source diploma-tique, les négociations repren-draient
à la fin de l’été, proba-blement à la mi-septembre.
Elles seraient précédées d’une nou-velle tournée
proche-orientale du secrétaire d’Etat US au mois d’août, le
Liban devant figurer, semble-t-il, sur son itinéraire.
Autre fait à signaler: au terme de leurs entretiens, le président
Clinton et Ehud Barak ont fixé une date à l’aboutissement
des pourparlers de paix, en l’an 2000.
Puis, le Liban doit préparer, non seulement les négociations
bilatérales au cours desquelles il aura à exiger l’application
de la résolution 425 mais, également et, surtout, les multilatérales
(si les bilatérales venaient à enre-gistrer du progrès),
lesquelles auront à débattre de sujets aussi délicats
que sont le cas des réfugiés palestiniens (établis
en territoire libanais), les problèmes de l’eau, de l’environnement,
du développement, du désarmement et de l’économie.
Sans oublier les dossiers relatifs aux indemnités dues par Israël,
aux détenus libanais dans les geôles israéliennes et
aux frontières internationales qui n’ont pas été délimitées
jusqu’à ce jour. |