A LA GALERIE NOAH'S ARK... LES JEUNES ARTISTES INDEPENDANTS III

Si nous apprécions de voir et de revoir les expositions de peintres connus qui, durant la pleine saison artistique, occupent en majeure partie les cimaises de nos galeries, il nous est tout aussi intéressant d’assister à des manifestations groupant des artistes débutants.

Si nous sommes confrontés en grande partie à des jeunes talents prometteurs, certains autres s’éloigneront d’eux-mêmes, nous en sommes hélas! presque sûrs, du chemin de l’art.
Il ne faudrait jamais fausser l’orientation des jeunes et tomber dans la complaisance. Encouragés par leurs proches, leurs amis et, éventuellement, par certains critiques, des étudiants, une fois obtenu leur diplôme, devraient peut-être se recycler dans d’autres domaines de la création. L’exposition de groupe des Jeunes artistes indépendants nous a confortés dans ce que nous avons écrit auparavant. Plus de 25 jeunes présentaient leur travail avec 122 compositions...


Sandra Younès... Une vue de Venise
travaillée à la manière de Seurat.

Une quantité d’œuvres allant de la peinture en passant par la sculpture, la céramique, la gouache et l’aquarelle.
Nous ne pourrons pas citer dans nos colonnes les noms de tous les participants. Nous avons plutôt choisi de “parler” de quelques artistes qui, s’ils persévèrent dans leur tâche, réussiront leur parcours artistique. Kamil Allam donne à voir des sculptures originales où l’élément-clé réside dans le matériau choisi: des branchages, des brindilles pour la plupart.
“Coq”, “Assemblage”, “Forme Naturelle”, Allam surprend par son audace, sa libre conception de l’espace, créant des sculptures qui accrochent le regard.
Mirna As-Saghir tâte un peu tous les styles allant du figuratif, en passant par l’impressionnisme pour arriver à l’abstrait. Très à l’aise dans ses couleurs, elle sait varier sa palette et rend lumineuses toutes ses compositions. Mais il faudrait qu’elle choisisse son style.
Ira Baltayan affectionne, particulièrement, les ambiances saisies dans un clair-obscur très intéressant. Utilisant largement des camaïeux de bleus qu’elle oppose sans retenue aux noirs qui n’alourdissent pas l’effet visuel, elle réussit à intéresser l’amateur d’art. Une artiste à suivre.
A suivre, également, la très sensible Maral Der Boghossian qui vient juste d’empocher son diplôme des Arts plastiques de l’Université libanaise. Maral a cette particularité exceptionnelle de travailler avec un certain minimalisme. Oubliant les fioritures, les détails qui déroutent souvent le regard, elle ne garde de ses “vues” que des lignes essentielles. Une œuvre très poétique, très dépouillée, comme une douce musique.


“Feu de camp”, une sculpture
originale signée Kamil Allam.

Il faudrait, aussi, voir les compositions surprenantes d’Andronov qui travaille avec une parcimonie voulue de la couleur; Sadek Rahim avec des aquarelles louant la nature; Pétrossian, digne élève d’Abovian sur lequel il calque à la limite ses sujets .
Temps d’arrêt, également, devant les exceptionnelles céramiques peintes de Chahé Der Haroutounian. Des assemblages au concept audacieux.
Comment se porte la nouvelle génération?... Pas mal du tout dans l’ensemble!


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