Si nous sommes confrontés en grande partie à des jeunes
talents prometteurs, certains autres s’éloigneront d’eux-mêmes,
nous en sommes hélas! presque sûrs, du chemin de l’art.
Il ne faudrait jamais fausser l’orientation des jeunes et tomber dans
la complaisance. Encouragés par leurs proches, leurs amis et, éventuellement,
par certains critiques, des étudiants, une fois obtenu leur diplôme,
devraient peut-être se recycler dans d’autres domaines de la création.
L’exposition de groupe des Jeunes artistes indépendants nous a confortés
dans ce que nous avons écrit auparavant. Plus de 25 jeunes présentaient
leur travail avec 122 compositions...
Une quantité d’œuvres allant de la peinture en passant par la
sculpture, la céramique, la gouache et l’aquarelle.
Nous ne pourrons pas citer dans nos colonnes les noms de tous les participants.
Nous avons plutôt choisi de “parler” de quelques artistes qui, s’ils
persévèrent dans leur tâche, réussiront leur
parcours artistique. Kamil Allam donne à voir des sculptures originales
où l’élément-clé réside dans le matériau
choisi: des branchages, des brindilles pour la plupart.
“Coq”, “Assemblage”, “Forme Naturelle”, Allam surprend par son audace,
sa libre conception de l’espace, créant des sculptures qui accrochent
le regard.
Mirna As-Saghir tâte un peu tous les styles allant du figuratif,
en passant par l’impressionnisme pour arriver à l’abstrait. Très
à l’aise dans ses couleurs, elle sait varier sa palette et rend
lumineuses toutes ses compositions. Mais il faudrait qu’elle choisisse
son style.
Ira Baltayan affectionne, particulièrement, les ambiances saisies
dans un clair-obscur très intéressant. Utilisant largement
des camaïeux de bleus qu’elle oppose sans retenue aux noirs qui n’alourdissent
pas l’effet visuel, elle réussit à intéresser l’amateur
d’art. Une artiste à suivre.
A suivre, également, la très sensible Maral Der Boghossian
qui vient juste d’empocher son diplôme des Arts plastiques de l’Université
libanaise. Maral a cette particularité exceptionnelle de travailler
avec un certain minimalisme. Oubliant les fioritures, les détails
qui déroutent souvent le regard, elle ne garde de ses “vues” que
des lignes essentielles. Une œuvre très poétique, très
dépouillée, comme une douce musique.
Il faudrait, aussi, voir les compositions surprenantes d’Andronov qui
travaille avec une parcimonie voulue de la couleur; Sadek Rahim avec des
aquarelles louant la nature; Pétrossian, digne élève
d’Abovian sur lequel il calque à la limite ses sujets .
Temps d’arrêt, également, devant les exceptionnelles céramiques
peintes de Chahé Der Haroutounian. Des assemblages au concept audacieux.
Comment se porte la nouvelle génération?... Pas mal du
tout dans l’ensemble!