Soucieuse d’assurer une couverture parfaite des nouvelles du Maghreb arabe, avec autant de régularité et d’objectivité qu’elle le fait pour le Machrek, “La Revue du Liban et de l’Orient Arabe”, consacrera désormais chaque semaine, quatre pages illustrées aux cinq Etats membres de l’Union du Maghreb: la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, la Libye et la Mauritanie. Toutes suggestions concernant ces pages seront les bienvenues et nous nous engageons à leur accorder l’intérêt qu’elles méritent.

TUNISIE
UN TROISIEME CANDIDAT A LA PRESIDENCE
Un deuxième dirigeant d’un parti d’opposition s’est porté candidat aux élections présidentielles prévues en Tunisie le 24 octobre prochain. Il s’agit de M. Abderrahmane Tlili, secrétaire général de l’Union démocratique unioniste (UDU), l’une des six formations de l’opposition légale, dont la candidature a été approuvée par le congrès de ce parti qui vient de tenir ses assises du 16 au 18 juillet.
M. Tlili (63 ans), l’un des fondateurs de l’UDU en 1988, est le troisième candidat au premier scrutin présidentiel pluraliste que connaîtra la Tunisie depuis son indépendance en 1956. M. Mohamed Belhaj Amor (62 ans), secrétaire général du Parti de l’unité populaire (PUP/opposition), avait annoncé sa candidature à cette élection en mai dernier, tandis que l’actuel chef de l’Etat, M. Zein El-Abidine Ben Ali, sera le candidat du parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), dont il est le président et briguera un troisième mandat de cinq ans.

M. Abderrahmane Tlili, 3ème
candidat à la présidence tunisienne.

Un amendement “exceptionnel” a été introduit à l’initiative du président Ben Ali et adopté, fin juin dernier, par le parlement tunisien, qui a permis la pluralité des candidatures, rappelle-t-on. Selon les dispositions de cet amendement, peut se porter candidat, tout dirigeant d’un parti ayant assumé ses fonctions pendant au moins cinq années successives et dont la formation est représentée à la Chambre des députés (parlement). Parmi les dirigeants des six partis d’opposition, MM. Tlili et Belhaj Amor sont les seuls qui répondent à ces conditions. Le texte antérieur exigeait de tout candidat à la présidence de recueillir trente signatures d’élus parmi les députés et (ou) les présidents des Conseils municipaux.
L’opposition dispose depuis 1994, de 19 sièges au parlement répartis entre 4 partis, dont 3 à l’UDU et 2 au PUP, les sièges restants étant détenus par le MDS (Mouvement des démocrates sociaux) et le Mouvement “Ettajdid” (le renouveau/ancien parti communiste). Le parti au pouvoir, le RCD détient, quant à lui, la part du lion avec 144 sièges.
Par ailleurs, aux termes d’une récente révision du code électoral tunisien, l’opposition est assurée de remporter au moins 20 pour cent des sièges du parlement, lors des prochaines élections législatives qui se dérouleront en même temps que les présidentielles, ainsi que lors des élections municipales prévues en l’an 2000; ce qui permettra aux éventuels candidats pour les prochains scrutins présidentiels de répondre à la condition des trente signatures exigées par le texte originel de la Constitution et explique par là même le caractère “exceptionnel” du récent amendement.
Au terme de leurs travaux, les congressistes ont adopté une déclaration finale soulignant que l’UDU, convaincu de la nécessité d’ancrer et de promouvoir l’orientation démocratique pluraliste en Tunisie, a décidé de présenter la candidature de son secrétaire général, M. Abderrahmane Tlili, à la prochaine élection présidentielle et de participer aux prochaines élections législatives dans toutes les circonscriptions, sur la base d’un “programme d’action cohérent” consacrant l’attachement de cette formation aux valeurs de démocratie, de liberté, de justice sociale et adapté aux mutations survenues aux plans national, régional et international.
La déclaration réitère, également, la position de l’UDU en faveur de la dynamisation de l’édification du Maghreb et de l’unification des rangs arabes.



TUNISIE - LIBYE
ENTRETIENS BE ALI - KADHAFI

Le colonel Moammar Kadhafi a effectué la semaine dernière une visite de “fraternité” de trois jours (du jeudi au samedi) en Tunisie, au cours de laquelle il a eu deux entretiens avec le président Zein El-Abidine Ben Ali.
Selon le porte-parole de la présidence tunisienne, les entretiens entre les deux chefs d’Etat tunisien et libyen ont été axés sur le développement des relations bilatérales, en ce qui concerne notamment le “suivi de l’exécution des projets et programmes communs” et de “l’intensification des échanges”.
 


Entretien Ben Ali - Kadhafi au
palais de Carthage (Tunisie).

Yasser Arafat s’entretenant
avec le président Ben Ali.

La Libye, rappelle-t-on, est le premier partenaire commercial de la Tunisie à l’échelle du Maghreb (qui regroupe, outre ces deux pays, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie) et du monde arabe, avec un volume d’échanges qui a atteint près de 500 millions de dollars en 1998, Tunis et Tripoli ayant convenu de porter à 700 millions de dollars en 1999.
Lors de ses entretiens avec le président Ben Ali, le colonel Kadhafi a rendu hommage à la Tunisie pour le soutien constant apporté à son pays “dans toutes les circonstances et à diverses périodes”, a ajouté la même source, faisant allusion à l’attitude adoptée par Tunis en plaidant pour la levée des sanctions internationales imposées à la Libye, du fait de son implication présumée dans l’affaire de Lockerbie et aux facilités de transit accordées aux Libyens durant la période de l’embargo aérien auquel était soumis ce pays voisin de la Tunisie.
Décrété en 1992, cet embargo a été suspendu en avril dernier, après que Tripoli eut livré ses deux ressortissants soupçonnés d’être responsables de l’attentat contre un avion de la PANAM qui avait explosé en 1988 au-dessus du village écossais de Lockerbie faisant 270 morts. Les deux suspects libyens doivent être jugés aux Pays-Bas en février prochain par un tribunal écossais.
S’agissant de l’Union du Maghreb arabe (UMA), les dirigeants tunisien et libyen “ont insisté sur la nécessité d’assurer la complémentarité des efforts aux plans bilatéral et régional afin de dynamiser les structures de l’union”, a encore indiqué le porte-parole tunisien.
Le président Ben Ali et le colonel Kadhafi s’étaient rencontrés déjà en début de semaine, en marge du sommet africain tenu dans la capitale algérienne du 12 au 14 juillet.
Outre les rapports bilatéraux et les questions africaines d’actualité, les deux dirigeants avaient “insisté sur la nécessité de réunir toutes les conditions favorables à la réussite des prochaines échéances maghrébines”, en vue d’impulser le processus d’édification de l’UMA qui doit tenir son prochain sommet à l’automne en Algérie, après un gel des activités de cet ensemble sous-régional dû essentiellement au différend opposant Alger et Rabat, au sujet du problème du Sahara occidental.
La visite du numéro un libyen à Tunis intervenait 24 heures après celle du président Yasser Arafat, au cours de laquelle le président de l’Autorité palestinienne a eu des discussions avec le président Ben Ali au sujet de ses récents entretiens avec le nouveau Premier ministre israélien, Ehud Barak. Le dirigeant palestinien a indiqué qu’il était venu recueillir “les conseils et les avis importants du président tunisien qui nous sont fort utiles pour sauver l’opération de paix et impulser les processus palestinien, syrien et libanais, de manière à ce que la paix s’instaure dans toute la région, qu’elle soit équitable et globale et débouche sur l’établissement d’un Etat palestinien indépendant, avec pour capitale Al-Qods.”



MAURITANIE
DON JAPONAIS POUR DEVELOPPER L'AGRICULTURE

Le gouvernement japonais a accordé, dernièrement, à la Mauritanie une subvention de 370 millions de yens, soit l’équivalent de 555 millions d’ouguya (1 dollar = 230 ouguyas). Ce montant est destiné à développer et à augmenter la production agricole mauritanienne, en vue de permettre au pays d’atteindre son objectif en matière de sécurité alimentaire. Le don servira à financer l’acquisition de produits phytosanitaires, d’engrais, de machines et d’équipements agricoles.


 
La subvention a été octroyée en vertu d’un accord signé par le ministre mauritanien des Affaires économiques et du Développement, M. Mohamed Ould Naniet et le chargé d’affaires de l’ambassade du Japon à Nouakchott, M. Soisuké Fukushima.


TUNISIE
LA SAISON DES FESTIVALS BAT SON PLEIN

La saison des festivals bat son plein en Tunisie en cette période estivale de vacances, synonyme de détente et d’évasion. Caractéristique de ce pays méditerranéen, chaque ville et chaque village ont désormais leur propre festival imprégnant une note de gaîté et une ambiance de fête du nord au sud, de l’est à l’ouest.
En accroissement constant au fil des années, ces manifestations culturelles et artistiques animées par des troupes et des vedettes tant locales qu’étrangères, surtout arabes, maghrébines et orientales, ont vu leur nombre atteindre cet été 258 festivals, contre 237 l’an dernier. Le nombre des espaces abritant ces manifestations a, également augmenté, passant de 225 à 246, tandis que celui des spectacles est passé de 1.494 en 1998 à 1.501 en 1999.
Au plan du contenu, chaque saison enregistre des améliorations notables. Ainsi, parallèlement à la spécialisation, la matière proposée au public se caractérise par la diversité et le souci de la qualité, à travers la programmation de toutes les formes artistiques : musique, cinéma, théâtre, arts plastiques, animations culturelles.
Mais ce qui distingue réellement les festivals en Tunisie, c’est leur extension géographique et sociale, de manière à ce que ces manifestations couvrent l’ensemble du pays et soient à la portée de toutes les catégories de la société.
Quant aux festivals internationaux, tels ceux de Carthage qui attirent les stars mondiales, Hammamet, Tabarka (jazz), El Jem (symphonique) et autres, ils sont devenus de véritables institutions polarisant public et artistes de Tunisie et de divers horizons.
Les festivals constituent, par ailleurs, en Tunisie des supports essentiels à la production culturelle et artistique, l’Etat demeurant néanmoins, à travers le ministère de la Culture, le principal intervenant dans le financement. Soucieux de stimuler la création tunisienne, l’Etat a apporté son soutien cet été à 89 pour cent des spectacles, avec une enveloppe d’un million de dollars environ.
Le festival de Carthage est incontestablement le plus prisé, eu égard non seulement à sa renommée internationale, mais aussi au cadre mythique qu’il offre avec ses fameuses ruines romaines et singulièrement son célèbre amphithéâtre où se déroulent les manifestations.


Georges Wassouf sur scène à Carthage.

GEORGES WASSOUF FAIT UN TABAC À CARTHAGE
Le festival de Carthage offre toujours un menu alléchant. Cet été, outre les grands noms de la chanson tunisienne dont Lotfi Bouchnak, Amina Fakhet, Slah Mosbah, des vedettes arabes et notamment libanaises (Wadih Safi, Majida Roumi et Georges Wassouf) figurent au programme.
Ce dernier, idole des jeunes, a fait un tabac samedi dernier à Carthage qui a rassemblé, à cette occasion, environ 15.000 spectateurs. Le concert de Wassouf a tenu le contrat prévu et même au-delà, suscitant l’adhésion “enflammée” du public, écrit le journal “Le Temps” de Tunis. Faisant preuve de maturité et de métier, ce chanteur à voix, a su combiner les atouts du “tarab” et les exigences du large public (..) qui était sous le charme, soumis à la ferveur sans trop demander pourquoi ni comment la star arrivait en même temps à communiquer l’émotion et le plaisir à la fois, l’envie de se recueillir et l’envie de danser, ajoute le journal.



UMA
SOMMET EN NOVEMBRE A ALGER

Un sommet de l’Union du Maghreb arabe (UMA) se tiendra à Alger fin novembre, “en tous cas avant la fin de l’année”, a annoncé le président algérien Abdelaziz Bouteflika, dans une conférence de presse tenue au terme de la 35ème conférence au sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) que vient d’abriter la capitale algérienne du 12 au 14 juillet
L’UMA qui regroupe l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie et dont la présidence en exercice est assurée de manière tournante par chacun des cinq pays, ne s’est pas réunie au sommet depuis 1993, en raison des mauvaises relations entre l’Algérie et le Maroc.
Le président algérien a rappelé que ces relations se sont dégradées lorsque le Maroc avait instauré un visa d’entrée sur son territoire pour les Algériens.
La décision avait été prise après un attentat en août 1994 ayant coûté la vie à deux touristes espagnols à Marrakech. L’Algérie avait, alors, répliqué par la fermeture de sa frontière terrestre avec son voisin.

AMELIORATION DES RAPPORTS ENTRE L'ALGERIE ET LE MAROC
Depuis l’accession de M. Bouteflika à la tête de l’Etat algérien en avril dernier, les relations entre les deux pays connaissent une amélioration sensible.
Il a indiqué que les deux pays se sont entendus pour dissocier les questions bilatérales de celle du Sahara occidental qui empoisonne les rapports entre les deux pays. “Nous demandons l’application, ni plus ni moins, des accords de Houston et nous nous engageons à respecter les résultats du référendum d’autodétermination quels qu’ils soient”, a-t-il affirmé.
L’ONU prévoit d’organiser l’an prochain cette consultation dans l’ancienne colonie espagnole que se disputent depuis 1975 le Maroc et le front Polisario, soutenu par l’Algérie.

OUVERTURE IMMINENTE DES FRONTIÈRES?
Par ailleurs, selon le journal marocain “Al Bayane”, “les dirigeants des deux pays ont donné des signaux très forts quant à l’imminence de la réouverture des frontières entre les deux pays”. Après avoir estimé que les choses commencent à se préciser de part et d’autre, le quotidien affirme que “l’optimisme gagne du terrain et un certain soulagement commence à se sentir au sein de l’opinion publique marocaine et algérienne.
Pour “Al Bayane”, les deux pays s’apprêtent donc à inaugurer une nouvelle ère dans leurs relations et à enterrer, définitivement, toutes les situations ayant conduit au gel. Le réchauffement des relations bilatérales, prélude à l’éclaircissement du ciel maghrébin, serait de nature à créer un climat favorable à la relance de l’Union du Maghreb arabe et serait bénéfique, à plus d’un titre, aux peuples de la région, laquelle aspire à l’instauration d’un espace économique fort pour entrer en émulation avec les autres sphères économiques régionales, ajoute le journal qui fait valoir qu’en assainissant leurs relations bilatérales, l’Algérie et le Maroc contribueront à l’émergence d’un pôle régional compétitif qui constituerait une locomotive au reste du monde arabe.
Ce commentaire du quotidien de Rabat fait suite aux déclarations faites dans ce sens par le roi Hassan II du Maroc, lors de la visite officielle qu’il vient d’effectuer en France. Notant que l’arrivée au pouvoir en Algérie de M. Abdelaziz Bouteflika est une “excellente chose pour le Maroc”, le souverain a confirmé qu’il rencontrerait “très bientôt” le chef de l’Etat algérien. Il a indiqué que le dialogue entre le Maroc et l’Algérie pourrait conduire à la reprise du “grand rêve” d’un Maghreb uni de l’Atlantique à la mer Rouge. “Ceci pourrait être réalisé dans les trois ou quatre ans”, a précisé le roi.
 
MAROC
UNE AGENCE POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL

Le parlement marocain a adopté un projet de loi portant création d’une agence marocaine de développement social.
Assimilée à un établissement public, cette agence aura pour mission de prendre toute initiative visant à combattre la pauvreté dans les milieux défavorisés et de soutenir tout programme d’action visant cet objectif.
Grâce à la souplesse dont elle bénéficiera au niveau de son action et de sa gestion, l’agence veillera à la mobilisation des fonds publics ou étrangers, afin de financer les actions de développement social et de soutenir les projets collectifs et individuels tendant à produire des biens et services à même d’améliorer les conditions de vie des populations les moins nanties.
Cette structure s’emploiera, en outre, à la promotion de l’emploi au profit des couches sociales les plus défavorisées, notamment, les femmes et certaines catégories sociales vivant en milieu rural et suburbain, ainsi que dans les quartiers populaires. 


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