M. Abboud, a poursuivi: “Un projet de règlement satisfaisant
du conflit régional, joint à des arrangements de caractère
économique visant à accélérer la reconstruction
du Liban, peut favoriser l’émergence d’un partenaire jouissant de
la stabilité d’une bonne administration au nord d’Israël.”
“Haaretz”, journal israélien, a observé que “les déclarations
de M. Abboud étaient uniques en leur genre venant de la part d’un
délégué officiel libanais”, l’ambassadeur ayant donné
sa causerie deux heures avant la rencontre Clinton-Barak à la Maison-Blanche.
Au plan local, le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt,
a critiqué, indirectement, en plus de l’ambassadeur, le président
Salim Hoss, se demandant “si les propos de Abboud reflétaient
la position du Premier ministre, ministre des A.E. ou celle du “Cabinet
de l’ombre”?
Le chef du gouvernement a répliqué au député
du Chouf en ces termes: “Je m’interdis de répondre à des
propos injurieux.”
Quant à M. Hassan Nasrallah, secrétaire général
du “Hezbollah”, il a conseillé à certains chefs de missions
diplomatiques “de ne pas brûler les étapes” et “de ne pas
laisser l’ennemi croire que des garanties lui seraient assurées
en contrepartie de la paix”.
NASRALLAH ACCUSE LES USA
Puis, M. Nasrallah a fait endosser aux Etats-Unis la responsabilité
de la perpétuation de l’occupation de portions du territoire libanais,
en raison de l’appui inconditionnel de Washington à l’Etat hébreu.
Naturellement, le palais Bustros s’est empressé de rappeler
aux ambassadeurs en poste à l’étranger, “la nécessité
pour eux d’obtenir l’autorisation préalable du palais Bustros avant
toute déclaration qu’ils voudraient faire”. D’ailleurs, un avertissement
a été adressé par fax à l’ambassadeur du Liban
aux Etats-Unis, par le ministre des A.E.
Certains ont trouvé étrange le mutisme observé,
à ce sujet, par le chef du Législatif qui a justifié
son mutisme par le fait qu’il n’avait pas eu le temps de lire le texte
de la conférence de M. Abboud.
Cela dit et pour en revenir aux problèmes internes, il y a lieu
d’observer que le “Cabinet des 16” a repris l’initiative des opérations
après le vote du projet de budget. De fait, le président
du Conseil a marqué des points aux dépens de la néo-opposition
qui n’a pas réussi à affaiblir la position du gouvernement,
ni même à le discréditer. Et ce, grâce à
la réponse faite par le président Hoss aux interventions
des opposants qui, presque tous, se réclament du bloc haririen ou
joumblattiste, en plus de quelques indépendants sans étiquette
précise.
HUSSEINI À LA REScOUssE DE HOSS
Le chef du gouvernement n’a pas manqué de dénoncer “le
rôle de l’argent qui a déformé la pratique démocratique
au Liban” et se fait un point d’honneur “de respecter toutes les libertés,
contrairement à certains qui ont fait mainmise sur l’audiovisuel,
octroyant les licences à des stations de télévision
d’une façon arbitraire et discrétionnaire.”
Avant de gagner la tribune, le Premier ministre y avait été
précédé par deux de ses anciens alliés de la
“Rencontre parlementaire”, le président Hussein Husseini et M. Boutros
Harb, députés de Baalbeck-Hermel et de Batroun. Ceux-ci ont
pris fait et cause pour la politique, les décisions et initiatives
du régime et du chef du gouvernement, l’ancien chef du Législatif
ayant terminé son intervention en ces termes: “La présence
du général Lahoud à la tête de l’Etat et du
président Hoss à la tête du Cabinet, constitue une
occasion historique que nous ne devons pas laisser passer. De plus, cette
présence est une garantie en vue de la concrétisation de
l’entente nationale et de l’édification de l’Etat des institutions.”
L’OPPOSITION NE BAISSE PAS LES BRAS
Cependant, la tournure du débat budgétaire en faveur
de l’Exécutif, n’a pas désarmé l’opposition qui ne
baisse pas les bras, comme le prouvent les conciliabules qui ont repris
à Koraytem où M. Rafic Hariri procède au “rassemblement
de ses troupes disséminées après la bataille du budget”
et a donné à ses moyens d’information des instructions claires,
les engageant à relancer la cabale contre le Grand Sérail...
Malgré les conseils à lui prodigués par Damas, la
semaine ayant précédé les séances de la Chambre.
Le gouvernement ne prête pas attention au nouveau branle-bas
de combat de la néo-opposition et semble devoir faire redémarrer
en force la réforme de l’Administration et mettre dans leur forme
définitive les projets de loi relatifs à la décentralisation
administrative et à la naturalisation.
De plus, il s’emploie à élaborer le projet de budget
de l’an 2000, pour pouvoir le déposer sur le bureau de l’Assemblée
dans le délai constitutionnel, soit dans la seconde moitié
du mois d’octobre.
Il restera au “Cabinet des 16” à mettre au point la nouvelle
loi électorale, sur la base d’un découpage électoral
susceptible d’asurer une meilleure représentation nationale.
Pendant ce temps, les opposants persistent dans leurs manœuvres visant
à brouiller les présidents de la République et du
Conseil, en alléguant que “le premier domine le second ou l’éclipse
et empiète sur ses prérogatives”. (sic)...
BERRI SATISFAIT DU CLIMAT POLITIQUE
A ce propos, il y a lieu de faire état des déclarations
faites par le président Nabih Berri qui se dit satisfait “du climat
politique et de la réhabilitation de la démocratie suite
au débat budgétaire.”
Les milieux proches de M. Berri lui attribuent des réflexions
dont il ressort que le récent débat sous l’hémicycle,
confirme que la vie politique au Liban se porte bien et se déroule
conformément aux normes, l’Assemblée restant la scène
tout indiquée pour une confrontation entre les diverses parties
qui y gravitent.
Ceci a favorisé des rapports favorables à notre pays,
dont celui établi par le directeur de la branche du Fonds monétaire
international pour le Proche-Orient. Celui-ci se réjouit de l’évolution
de la conjoncture locale et prédit une baisse notoire du déficit
budgétaire jusqu’à 11 et 12 pour cent du produit national
brut l’année prochaine, suivie d’une autre baisse en l’an 2001 après
l’adoption de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Le même responsable du FMI ne manque pas de féliciter
le Cabinet Hoss pour les excellents résultats obtenus au plan de
la transparence, du développement économique, de l’arrêt
du gaspillage et de la corruption dans l’administration publique.
A ce propos, on doit s’attendre à la poursuite des investigations
en cours par les représentants du Parquet, en ce qui concerne les
abus et infractions dans lesquels sont impliqués un certain nombre
de fonctionnaires de toutes les catégories, les vacances judiciaires
ne devant nullement ralentir le rythme des enquêtes.