Saturnale


Par MARY  YAZBECK AZOURY

UN TEMPS POUR NAITRE, UN TEMPS POUR MOURIR
Il avait tout pour être heureux: une épouse charmante, l’intelligence,     la richesse, un travail qu’il aimait, une bonne santé.
C’était John Kennedy Jr.
La nouvelle de sa disparition a produit l’effet d’un coup de tonnerre, non seulement aux Etats-Unis, mais dans le monde entier et même au Liban qui, pourtant, a pas mal de problèmes. Impossible de penser à autre chose!
La raison? Le facteur humain! Stupeur, incrédulité, révolte!
L’image de la jeunesse, de la gaieté, de l’élégance, le millionnaire John Kennedy Jr apparaît avant tout comme un homme simple, toujours de bonne humeur, heureux, bien dans sa peau. Tous ses amis le décrivent comme un garçon chaleureux et serviable.
La preuve? Au lieu de se rendre directement à Hyannisport, il accepte de faire un détour par Martha’s Vineyard pour y déposer sa belle-sœur Lauren.
S’il n’avait fait ce détour!
Certains le décrivent comme le “Prince charmant”; d’autres comme le “fils” de l’Amérique, celui que n’importe quel Américain aurait aimé avoir pour fils. Il a disparu!

HEROS? PAR HASARD
John Kennedy Jr a hérité de son père le sens de l’humour qui est le signe de la jeunesse. Kennedy a introduit à la Maison-Blanche la gaieté des hommes jeunes. Comment êtes-vous devenu un héros? demande-t-on un jour à Kennedy (père).
- “Par hasard, ils ont coulé mon bateau.”
John Junior? Un enfant prématuré né le 25 novembre 1960, trois semaines après que son père fut élu président des Etats-Unis. Il passe quelques semaines dans une couveuse.
Certains journalistes ont parlé du jeune disparu comme d’un casse-cou, audacieux, portant en lui les gènes du risque Dopamine D-4 ou Seatinine.
C’est en 1996 que le Dr Richard Ebstein, généticien et expert de l’ADN à l’hôpital Herzog de Jérusalem, a découvert ce gène.
Gène ou non, ce qui est incroyable chez les Kennedy, c’est leur force d’âme. Ils gardent le courage grâce à leur foi et à l’amour qu’ils partagent. Ils pensent avec amour et tristesse aux morts, mais continuent à vivre pour les vivants.
Trois jours après la mort du président Kennedy, toute la famille s’est retrouvée à Hyannisport pour passer ensemble le “Thanksgiving Day” et souhaiter longue vie au petit “John John”, dont c’était l’anniversaire. La fête eut lieu, comme d’habitude, même si le cœur n’y était pas.
Chez les Kennedy, pas question de s’apitoyer sur soi-même.
Et chez les Bessette? Perdre deux enfants à la fois! Terrible, atroce!
Et la maman pourrait penser!
“N’as-tu donc pas Seigneur, assez d’anges au ciel?”

***

LE FROID ET LE DEVELOPPEMENT,
LA CHALEUR ET L'ABRUTISSEMENT
Un récent rapport du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) classe 174 pays en fonction de leur niveau de développement humain. Un indice qui n’est pas seulement mesuré selon le revenu par habitant, mais aussi selon d’autres facteurs, notamment l’espérance de vie, l’alphabétisation et le bien-être global.
L’édition de cette année s’intéresse, surtout, aux aspects positifs et négatifs de la mondialisation.
Pour la sixième année consécutive, ce sont le Canada, la Norvège, les Etats-Unis, le Japon, la Suède, la Belgique et l’Allemagne qui viennent en tête...
Dans les derniers du peloton, le Burundi, le Burkina Fasso, l’Ethiopie, le Niger et la Sierra Leone.
Ce qui apporte la preuve par neuf, que les pays froids ont une avance très nette par rapport aux pays chauds.
Le froid stimule le cerveau, les activités intellectuelles et autres, alors que la chaleur abrutit... Et quel abrutissement!
On pourrait jurer, par expérience personnelle, que les étudiants au Liban qui disposent de A/C (climatiseurs), etc... dans leurs domiciles ou dans leurs universités, obtiennent de loin un meilleur résultat que ceux qui ont trop chaud... Il semble, aussi, que la chaleur bien qu’elle rende paresseux, peut provoquer un effet contraire d’agressivité...
Aux Libanais de contribuer à cette enquête!
D’après le PNUD, le Liban est classé au 69ème rang sur 174 pays... On aurait pu faire pire ou mieux. Ne nous contentons pas d’une bienheureuse médiocrité.

***

HARCELEMENT PAR IMPOLITESSE
Une récente étude faite par une étudiante en sociologie (qui a requis l’anonymat) prouve qu’au Liban, les dames jeunes et moins jeunes, jolies et pas très jolies, se plaignent du harcèlement masculin, non pas sexuel, mais par impolitesse.
Il semble que les patrons libanais, surtout ceux ayant conquis leurs galons, pendant la guerre, en raison des départs massifs de directeurs étrangers ou de cerveaux libanais, sont loin, non seulement d’être galants, mais polis.
Premières victimes: les demoiselles d’un certain âge, qui trouveraient difficilement un autre emploi, même si elles sont fort compétentes, en raison de la situation économique.
Les deuxièmes victimes sont les veuves avec charge familiale. Elles ne peuvent se payer le luxe de quitter leur job.
Les troisièmes sont les débutantes qui n’ont pas beaucoup d’expérience et préfèrent un mal qu’elles connaissent à un bien qu’elles ignorent.
Toutes ces dames de toutes les classes content les mêmes histoires: pas de merci, pas de s’il vous plaît, pas un mot aimable... Mais des ordres dits ou criés sur un ton hargneux, à la limite de la grossièreté.
Mais le tableau n’est pas tout à fait noir. Il y a un petit pourcentage de patrons gentils, polis, attentionnés, mais c’est l’infime proportion. Le Libanais a tendance à malmener la femelle qui se trouve sous ses ordres.
A quand la révision du code du travail, digne d’un millénaire qui donnerait à la femme tous les droits et les privilèges?
 
À HASSAN II ELOGE DES "NEZ SIGNES"
Dernière folie des Libanais, mais surtout des Libanaises. Des “nez signés”.
On rencontre ces jours-ci nombre de personnes avec un pansement sur le nez. La saison s’y prête. Peu de risques de s’enrhumer; aussi, on en profite, pour se refaire un nez au choix!
On choisit sur ordinateur son nez. Il y a les nez signés P.R. qui sont légèrement retroussés; les nez S.H. qui sont droits à la romaine; les nez R.D., très fins; les nez N.H., aristocratiques; enfin, toutes sortes de nez, de quoi rendre jaloux tous les Cyrano de la création!
Puis, il y a les nez en série: si deux ou trois membres de la famille se refont le nez, le prix est celui du gros.
Et dire que sans ces excellents spécialistes en chirurgie plastique, nombre de jeunes filles n’auraient pas trouvé acquéreur.
A propos, plusieurs de ces dames au nez refait, sont de loin plus agréables (sinon jolies) aujourd’hui que dans leur prime jeunesse, où l’on ne se refaisait pas un nez aussi facilement!
Bravo au progrès!

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