Pour
avoir désespéré de l’assistance promise depuis des
années par l’ONU, les planteurs de haschisch sont enclins à
s’adonner de nouveau à la culture du chanvre indien, dont les forces
de l’ordre viennent de détruire plus d’une plantation dans la Békaa.
Peut-on, après cela, nous blâmer de dénoncer
le retard des pays donateurs à fournir à ces pauvres agriculteurs,
l’aide nécessaire leur permettant de s’initier aux cultures de rechange?
A la suite de la publication dans ces pages d’un commentaire sur les
cultures de rechange dans la Békaa, M. Giuseppe Cassini, ambassadeur
d’Italie, représentant l’un des pays donateurs devant venir en aide
aux agriculteurs békaaiotes, fournit les précisions ci-après:
“Dans votre article: “Enfin, des cultures de rechange pour la Békaa”,
je lis: “A la conférence de Paris, les pays donateurs avaient pris
note des besoins du Liban et il n’était pas, alors, dans leur intention
de procéder à une collecte de fonds!”
“En fait, cette conférence a été organisée
en 1995 dans le seul but d’attirer l’attention de la communauté
internationale sur les exigences des régions sinistrées de
la Békaa, à la suite de l’éradication des cultures
de la drogue. C’est après la conférence de Paris, en toute
autonomie et compatiblement avec leurs ressources, que chaque nation et
organisation a décidé d’allouer sa propre contribution.
“A Baalbeck, les représentants des pays donateurs et le directeur
exécutif de l’UNDCP, Arlacchi, ont voulu témoigner, une fois
de plus, la sensibilité de la communauté internationale à
l’égard des graves problèmes de la région.
“Afin de pouvoir effectuer, sérieusement, le difficile travail
qui nous attend aux côtés de la nation libanaise, il est nécessaire
d’éviter que les pays donateurs soient injuste-ment critiqués
et de renouer le fil de la coopération pour le bien-être de
la région qui a le grand mérite d’avoir su renoncer à
la culture de drogues.” (Fin de citation)
***
On nous a mal compris et tel n’était pas l’esprit de notre commentaire.
Nous avons tout simplement trouvé étrange le fait pour
les pays donateurs et les Nations-Unies d’avoir attendu quatre ans pour
se manifester.
Nous avons voulu, aussi, attirer l’attention sur la politique des deux
poids et deux mesures pratiquées par l’ONU et ses organismes spécialisés.
En effet, d’autres pays ayant combattu les cultures nocives, comme le Liban,
certains après le nôtre - la Turquie, notamment - ont obtenu
une aide rapide. Les agriculteurs de la Békaa ont, par contre, désespéré
de l’aide internationale et certains d’entre eux, sont enclins à
reprendre la culture du haschish pour ne pas mourir de faim avec leurs
familles.
Mieux vaut tard que jamais. Espérons que, cette fois, les Etats
donateurs n’attendront pas quatre autres années pour fournir aux
Békaaiotes l’assistance nécessaire permettant de les initier
aux cultures de rechange. |