Soucieuse d’assurer une couverture parfaite des nouvelles du Maghreb arabe, avec autant de régularité et d’objectivité qu’elle le fait pour le Machrek, “La Revue du Liban et de l’Orient Arabe”, consacrera désormais chaque semaine, quatre pages illustrées aux cinq Etats membres de l’Union du Maghreb: la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, la Libye et la Mauritanie. Toutes suggestions concernant ces pages seront les bienvenues et nous nous engageons à leur accorder l’intérêt qu’elles méritent.

MORT DU ROI HASSAN II
LE HAGHREB EN DEUIL

C’est avec une grande émotion et une grande tristesse qu’a été ressentie dans tous les pays du Maghreb la mort, vendredi dernier, du roi Hassan II du Maroc.
Aussitôt annoncée, la nouvelle du décès du monarque alaouite âgé de 70 ans, les chaînes de radio et de télévision tunisiennes, algériennes, libyennes et mauritaniennes ont interrompu leurs programmes pour diffuser sans discontinuer des versets coraniques. Un deuil de trois jours a été décrété dans les différents pays maghrébins, tandis que les dirigeants de ces pays rendaient un vibrant hommage au “grand disparu de la nation maghrébine, arabe et islamique”, écrira le président tunisien Zein El-Abidine Ben Ali dans un message de condoléances adressé au prince héritier Sidi Mohamed, devenu depuis le roi Mohamed VI du Maroc.
C’est que le défunt roi a acquis, tout au long des 38 ans de son règne, un charisme et une stature qui lui valaient respect et admiration partout dans le monde, comme en témoignent les hommages qui lui ont été rendus par les grandes personnalités et la présence d’un grand nombre de chefs d’Etat et de gouvernement à ses funérailles.
“Hassan II fut un homme d’Etat exceptionnel et un grand dirigeant qui marquera l’Histoire de son empreinte”, soulignera par ailleurs le président Ben Ali à son arrivée dimanche à Rabat pour assister aux obsèques du souverain disparu. Les deux hommes d’Etat avaient pu, en effet, s’apprécier mutuellement en mars dernier, lors de la visite officielle effectuée au Maroc par le chef de l’Etat tunisien, visite qui avait été qualifiée d’“historique”, en ce sens qu’elle avait scellé les retrouvailles tuniso-marocaines après plusieurs années de froid et relancé, en même temps, le processus d’édification de l’Union du Maghreb arabe (UMA), gelé depuis 1995.
 

Le chef de l’Etat tunisien présentant ses 
condoléances au nouveau roi du Maroc.

Le président Ben Ali en compagnie 
de feu le roi Hassan II, lors d’une visite 
officielle effectuée au Maroc en mars dernier.

RAPPROCHEMENT ALGÉRO-MAROCAIN: BOUTEFLIKA OPTIMISTE
Par ailleurs, la présence du président algérien Abdelaziz Bouteflika aux obsèques du roi Hassan II, dont on avait annoncé une rencontre imminente, a été perçue comme étant un signe fort d’Alger de sa volonté de rapprochement avec le Maroc.
Le chef de l’Etat algérien a, d’ailleurs, confirmé cette appréciation en déclarant à une radio espagnole que les relations algéro-marocaines “devraient s’améliorer”, affirmant “être un ami, un vrai frère” pour le nouveau roi du Maroc Mohamed VI. “J’ai toujours pensé que le Maroc n’est pas une menace pour l’Algérie et je pense que les relations entre nous devraient s’améliorer. J’ai commencé à le faire avec Sa Majesté (Hassan II) et, avec la même ferveur, je le ferai avec son fils”, a-t-il dit.
A propos du problème du Sahara occidental, pomme de discorde entre Rabat et Alger, le président Bouteflika s’est borné à déclarer qu’il était “entre les mains de l’ONU... C’est un problème strictement onusien.”
Les observateurs s’attendent à ce que le nouveau roi du Maroc poursuive l’action engagée par son père sur la voie de la normalisation des relations algéro-marocaines et, partant, la relance de l’UMA, objectif incontournable dont feu le roi Hassan II était un partisan convaincu.

Le nouveau monarque, âgé de 35 ans, a promis de poursuivre la politique du roi défunt à savoir: promouvoir la prospérité dans le royaume et la paix dans ses relations extérieures. Il a précisé que cette politique serait suivie par son Premier ministre actuel, Abderrahmane Youssoufi.
Avant que son discours ne soit télévisé, le nouveau roi avait fait sa première apparition en public dans son carrosse doré, traîné par quatre superbes chevaux et saluant une foule qui l’acclamait, estimée à 40.000 personnes. L’attelage devait le conduire à la mosquée Ahl Fes pour la prière du vendredi. Le jeune monarque devait prendre le chemin du retour, cette fois à cheval, sur un étalon noir, au milieu d’une foule de Marocains en liesse et de touristes.


TUNISIE

NOUVELLES MESURES EN FAVEUR DES DROITS DE L'HOMME

Les droits de l’homme ont été à l’honneur, la semaine écoulée, en Tunisie à la faveur de nouvelles mesures prises par le président Zein El-Abidine Ben Ali, mesures venues conforter le processus résolument engagé dans ce sens depuis son accession à la magistrature suprême.
Un Conseil ministériel a ainsi examiné deux projets de loi amendant et complétant le code de procédure pénale. Le premier projet porte création de la fonction de juge d’application des peines, qui aura pour mission de contrôler les conditions d’exécution des peines privatives de liberté pendant la durée d’application des décisions judiciaires prises en la matière et de s’enquérir de la situation des détenus et de leurs conditions de séjour dans l’établissement pénitentiaire.
Le deuxième projet vise à instituer la règle de la juridiction à double degré en matière pénale et ce, dans le but de renforcer les droits de défense des justiciables.


Le président tunisien Zein El-Abidine Ben Ali prenant connaissance du rapport
du comité supérieur des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Le Conseil a, en outre, examiné un projet de loi amendant et complétant certaines dispositions du code de protection de l’enfant, de manière à les mettre en harmonie avec les mesures instituant la juridiction à double degré.
Le président Ben Ali a souligné, à cette occasion, l’importance que revêtent ces nouvelles mesures qui sont de nature à renforcer les droits de la défense, à assurer un jugement réunissant toutes les garanties au justiciable et à consacrer davantage les droits de l’homme par le renforcement des mécanismes propres à atteindre ces objectifs.
Le lendemain, le chef de l’Etat tunisien recevait le président du Comité supérieur des droits de l’homme et des libertés fondamentales, M. Rachid Driss, qui lui a présenté le rapport annuel 1998/1999 de ce comité.
Au cours de cette entrevue, le président Ben Ali a réaffirmé son souci d’associer cette instance à la réalisation des études et recherches relatives aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales et d’émettre son avis sur les questions y afférentes.
Il a, dans ce contexte, chargé le comité de se pencher sur des sujets ayant trait au droit à un environnement sain et à la problématique des critères et de la portée universelle de ce droit, au droit à l’insertion sociale et professionnelle des handicapés, ainsi qu’aux perspectives de promotion du régime pénitentiaire.
 

UN RESPONSABLE DU FMI: "L'ECONOMIE TUNISIENNE EST BIEN GEREE"

Le directeur du département “Afrique du Nord” au Fonds monétaire international (FMI), M. Paul Chabrier, a exprimé la considération de cette institution internationale pour les résultats enregistrés par la Tunisie durant ces dernières années au plan économique, notant que de telles performances illustrent de manière éloquente la bonne gestion de l’économie tunisienne et sa capacité de relever les défis de la prochaine étape.
Ce nouveau témoignage d’une personnalité appartenant à une organisation connue pour la rigueur de ses appréciations, vient conforter le crédit dont jouit la Tunisie à l’échelle internationale, grâce aux choix judicieux et probants qui caractérisent sa démarche dans tous les secteurs d’activité.
Le responsable du FMI a fait part de cette appréciation lors d’un entretien qu’il a eu à Tunis avec le ministre tunisien du Développement économique, M. Abdellatif Saddam, entretien qui a porté sur les perspectives de coopération entre la Tunisie et cette institution et les moyens de la renforcer.
La Tunisie a, en effet, réalisé au cours des deux premières années de son plan quinquennal de développement (1997/2001), un taux de croissance de plus de 5,5%, conforté par une maîtrise des prix dans des limites raisonnables avec un taux d’inflation ne dépassant pas les 3,1% et une diversification de l’activité économique du pays.
Ces performances ont été rendues possibles, a fait remarquer M. Saddam, à la faveur des réformes engagées dans tous les domaines, en vue d’accroître la compétitivité de l’économie tunisienne. Il a noté, à cet égard, que le programme de privatisation des entreprises publiques tunisiennes ayant connu cette année une évolution qualitative avec la cession de grosses entreprises, notamment les deux plus grandes cimenteries du pays, progresse à un rythme satisfaisant, annonçant que la privatisation du deuxième lot de cimenteries démarrera dans les prochains mois et en concernera trois. 

DESES DE HASSANII
HOMMAGE DU MONDE AU "PRINCE DES CROYANTS"

Pour la deuxième fois en l’espace de six mois, le monde arabe perd un de ses grands dirigeants. Le 7 février 1999, mourait le roi Hussein de Jordanie, emporté à l’âge de 64 ans par un cancer. Figure attachante et charismatique, il avait régné sur son pays durant 47 ans.
Le vendredi 24 juillet, Hassan II, roi du Maroc, succombe à une crise cardiaque aiguë, à l’âge de 70 ans, après 38 ans de règne. Comme pour les funérailles de Hussein, les grands de ce monde se sont rendus à Rabat pour rendre un ultime hommage au souverain marocain, membre de la dynastie du Prophète.
Dans leurs témoignages saluant sa mémoire, ils ont évoqué le rôle qu’il a joué au plan interne pour moderniser son pays, le placer sur la voie du progrès, du développement et de la démocratie. Au plan diplomatique, tous ont insisté sur le rôle de Hassan II au niveau du processus de paix israélo-arabe, le qualifiant “d’artisan et de parrain de la paix”. Personnalité arabe ayant une stature internationale, il a su ouvrir son pays à l’Occident, sans porter atteinte aux valeurs de l’Islam, tout en freinant la montée de l’intégrisme.
Aujourd’hui, le fils aîné prend la succession, sous le nom de Mohamed VI. Il doit sortir de l’ombre et assumer la lourde tâche qui l’attend: poursuivre le processus de démocratisation, faire face aux problèmes socio-économiques du pays et traiter deux dossiers épineux: la relation avec l’Algérie et la question du Sahara Occidental.

Le roi Hassan II est mort. La triste nouvelle plonge le Maroc, ses 28 millions d’habitants et le monde entier dans la consternation la plus totale. Partout dans le pays, l’émotion et la douleur sont vives. On savait depuis plusieurs mois que le souverain souffrait de graves problèmes pulmonaires, mais nul ne pouvait présager cette rapide aggravation de sa santé.
Le vendredi 24 juillet en début d’après-midi, Hassan II est transporté d’urgence à l’hôpital privé Avicenne de Rabat, mais son décès ne sera annoncé qu’en fin de soirée par son fils aîné et prince héritier, Sidi Mohamed.
Plus tard, dans la nuit, Sidi Mohamed reçoit l’allégeance des dignitaires du pays, de son frère cadet Moulay Rachid en premier.

TRENTE-HUIT ANS DE RÈGNE
Le roi Hassan II  était apparu à Paris pour la dernière fois. Il assistait, aux côtés du président Jacques Chirac, au traditionnel défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Elysées. Pour honorer le monarque, grand ami de la France, Chirac avait demandé à la garde royale marocaine de défiler en tête des troupes françaises. Le souverain marocain avait, ce jour-là, un visage fatigué mais nul ne pouvait imaginer cette mort subite, dix jours plus tard. Le 9 juillet, il avait fêté ses soixante-dix ans, à Rabat, en compagnie du roi Juan Carlos d’Espagne et de la reine Sophie, des amis de longue date. Au mois de mars, il avait célébré ses 38 ans de règne.
Fils aîné du roi Mohamed V, Hassan II  est né à Rabat le 9 juillet 1929.
Le jeune prince fait ses études de droit à Rabat, les poursuit à Bordeaux en France où il obtient, en 1951, un diplôme d’études supérieures en droit public. En avril 1953, il est envoyé en exil avec son père en Corse; puis, à Madagascar, en 54. De retour au pays en 56, il participe aux négociations pour l’indépendance aux côtés de son père, qui le nomme, une fois l’indépendance acquise, commandant en chef des forces armées royales; puis, prince héritier, le jour de ses 28 ans.
A la mort subite de son père, Hassan II  devient, le 3 mars 1961, le 17ème souverain de la dynastie alaouite qui gouverne le Maroc depuis le XVIème siècle. Peu de temps avant son accession au trône, il s’est marié, dit-on, dans le plus grand secret, car la tradition alaouite veut que le roi soit marié avant d’être intronisé. De cette union, il a eu cinq enfants: Lalla Mériem (1962), Sidi Mohamed (1963), Lalla Asmaa (1965), Lalla Hasnaa (1967) et Moulay Rachid (1970).
 


Le jeune roi du Maroc, Hassan II, rencontre 
le général de Gaulle en juin 1963 à l’Elysée.

9 février 1967: le roi Hassan II du Maroc, 
accompagné de ses deux enfants le prince 
héritier Sidi Mohamed et la princesse Lalla
Mériem à leur arrivée au port de New York.

IL ÉCHAPPE À DEUX ATTENTATS
Les trente-huit années de règne de Hassan II  ne sont pas de tout repos. Il gouverne son pays d’une main de fer, mais son génie politique le mène à assouplir, progressivement, son pouvoir au fil des années. Au début de son règne, il fait adopter une Constitution faisant de lui un monarque absolu et “prince des croyants”.
Evidemment, l’opposition des partis de gauche et de certains groupes de militaires ne tarde pas à se manifester. Il échappe, par miracle, à deux attentats. En 1971, alors qu’il célébrait son anniversaire, le palais de Skhirat (un des palais royaux situé entre Casablanca et Rabat) est attaqué par des rebelles. Il y a une centaine de tués. La rébellion est matée.
En 1972, le Boeing royal échappe aux tirs de deux avions militaires menés par le général Mohamed Oufkir, un homme très proche du roi. Oufkir meurt le lendemain même de cet attentat, alors que son épouse et ses six enfants sont placés en “résidence surveillée” dans des conditions très dures pendant dix-huit ans.
Avec la “Marche verte”, le roi Hassan II  parvient à trouver, enfin, un terrain d’entente avec l’opposition. C’est un des moments forts de son règne. En 1975, des millions de Marocains répondent à l’appel de Hassan II. Armée pacifique, ils marchent sur le Sahara Occidental, autrefois sous domination espagnole, revendiqué et occupé par le “Polisario” qui est soutenu par l’Algérie. La fameuse “Marche verte” a scellé l’union sacrée d’un peuple et de son roi.

MODERNISER LE PAYS
Au contact de l’Occident, le souverain chérifien réalise la nécessité de moderniser son pays, tout en respectant les traditions de l’Islam, de le libéraliser, de le doter d’une économie de marché pouvant faciliter son intégration au Gatt et à l’OMC (Organisation mondiale du commerce).
Une première réforme constitutionnelle, en 1992, fera par ailleurs officiellement de lui un monarque moins absolu. En 1998, voulant mettre fin à l’immobilisme politique qu’a toujours connu le royaume, malgré l’adoption du pluralisme des partis politiques, le roi impose le principe de “l’alternance politique”, en formant, au mois de février, un gouvernement de centre-gauche.
Il nomme comme Premier ministre, un des ténors de l’opposition, le socialiste Abdel-Rahman Youssoufi, signe évident de la volonté du souverain de démocratiser le régime.
 


Pour les Marocains, 
il était plus qu’un roi, un père.

 1975, la “Marche verte” a scellé 
l’union d’un roi et de son peuple.

UNE DIPLOMATIE ACTIVE POUR LA PAIX
Sur le plan diplomatique, le roi Hassan II  a su faire du Maroc un membre actif au sein de la communauté internationale et, bien évidemment, au niveau du monde arabe.
Le roi est, d’ailleurs, considéré comme un artisan et un parrain de la paix israélo-arabe. Dans les années 70, il a même joué un rôle de précurseur des accords de paix entre l’Egypte et Israël, en favorisant la rencontre secrète, en 1977 au Maroc, entre le général Moshe Dayan, alors ministre des A.E. et le vice-premier ministre égyptien, Hassan el-Tohami.

UN AMI DU LIBAN
Le souverain marocain exprimera son amitié profonde envers le Liban, en œuvrant pour que soit mis fin à l’état de guerre dans notre pays. Il a, surtout, joué un rôle très actif lors du sommet arabe sur le Liban qui s’est tenu à Casablanca et s’est achevé par la création de la commission tripartite formée du Maroc, de l’Arabie séoudite et de la Syrie. Le roi participe à l’accord de Taëf qui a rétabli la sécurité dans le pays.
Lui rendant hommage, le Premier ministre, Salim Hoss, affirme: “Hassan II était un ami du Liban et une personnalité arabe brillante ayant une stature internationale particulière. Le Maroc a perdu un dirigeant sage et un habile commandant qui avait su mener le navire à bon port. Le Liban a perdu en lui un ami qui l’a aidé aux moments difficiles. Les Arabes ont perdu un chef exceptionnel et un pionnier de la renaissance arabe qui a consacré sa vie à rapprocher l’Occident des Arabes et de l’Islam.”
 
 

DES FUNERAILLES IMPOSANTES FAITES A HASSAN II

Tout comme pour les funérailles du roi Hussein de Jordanie, en février dernier, les grands de ce monde ont tenu à rendre un ultime hommage au souverain marocain. Plus de cinquante rois, princes, chefs d’Etat et de gouvernement ont participé, le dimanche 25 juillet, aux obsèques du roi Hassan II à Rabat.
En tête des personnalités de marque: les présidents américain, Bill Clinton et français, Jacques Chirac; les rois Juan Carlos, d’Espagne, et Abdallah, de Jordanie, tous accompagnés de leurs épouses; Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, les dirigeants et responsables du monde arabe: les présidents Hosni Moubarak (Egypte), Emile Lahoud (Liban), Zein el-Abidine Ben Ali (Tunisie), le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat.
L’Etat hébreu était présent en force en la personne de son président Eizer Weizman, du Premier ministre Ehud Barak, de M. Shimon Pérès, vieil ami du roi.
Une autre présence fort remarquée, celle du président algérien Abdel-Aziz Bouteflika, sachant que les relations sont froides entre les deux pays.
Par contre une absence remarquée, celle du président syrien Hafez Assad, qui a, sans doute, voulu éviter une rencontre avec le Premier ministre israélien, tel qu’on s’y attendait.
 


Les prières avant l’inhumation 
au Mausolée Mohamed V.
 

Le nouveau roi Mohamed VI et son 
frère Moulay Rachid portant 
le cercueil paternel.

Le roi Abdallah qui, comme Mohamed VI,
a succédé à son père le roi Hussein et la reine Rania.

Rencontre historique de toute importance 
entre Ehud Barak et le président Bouteflika.

AU PALAIS DE RABAT
Vêtus de la traditionnelle “djellaba” blanche, le nouveau monarque Mohamed VI et son frère cadet, Moulay Rachid, ont porté le cercueil de leur père pour le déposer dans une des salles du palais où le roi Hassan II avait l’habitude de présider les traditionnelles causeries religieuses du Ramadan.
Dimanche 25 juillet, à partir de 16 heures, les dirigeants du monde entrent au palais pour se recueillir devant le cercueil du roi qui avait été recouvert d’une étoffe de couleur verte sur laquelle des versets du Coran étaient brodés en fil d’or.
Vers 17h15, le cortège funèbre s’ébranle du palais. 

UNE FOULE GIGANTESQUE
Sur l’avenue Mohamed V et les rues de Rabat qu’emprunte le cortège, une foule gigantesque évaluée à près de deux millions de personnes, se rassemble dans une cohue indescriptible pour un ultime adieu à celui que les Marocains appellent, non seulement leur roi, mais leur père. Les services de sécurité ont du mal à contenir cette foule émue qui avance dans un flot continu en récitant des prières.
Le cortège franchit trois kilomètres avant d’arriver à la mosquée Hassan où sont récitées les prières. Le roi est, ensuite, inhumé au mausolée de Mohamed V où reposent son père et son frère, Moulay Abdallah.
Le nouveau souverain Mohamed VI, entouré de son frère et des membres de la famille royale, reçoit les condoléances des personnalités venues des quatre coins du globe.
 


Le président Clinton entouré de son épouse 
 et de leur fille à Rabat aux funérailles du roi.
 

Le président français et Mme Jacques Chirac.
 

Emu, le roi Juan Carlos d’Espagne 
exprime toute son affection et son 
appui au nouveau monarque.

La délégation libanaise avec, 
à sa tête, le président Emile Lahoud. 
(Photo prise de le TV marocaine).

RENCONTRE EN FAVEUR DE LA PAIX
Les obsèques du roi Hassan II offrent l’occasion de plusieurs rencontres informelles ou officielles entre les acteurs du processus de paix au P.O. tous présents à Rabat, à l’exception du président Assad. La paix est dans tous les esprits, cette paix israélo-arabe dont Hassan II fut un des fervents artisans et défenseurs.
En marge des funérailles, le président Bill Clinton confère avec le Premier ministre Ehud Barak et M. Yasser Arafat.
De même, le roi Abdallah de Jordanie se réunit avec MM. Barak et Arafat. Mais le plus spectaculaire est le bref entretien entre Ehud Barak et le président algérien Abdel-Aziz Bouteflika. Barak affirme “vouloir changer le paysage et le futur du Proche-Orient, même si cela est difficile”. Et Bouteflika de répondre: “Si vous avez besoin d’aide, nous sommes là.” “Je vous promets: nous aurons besoin de votre aide”, rétorque Barak. 


 
MOHAMED VI, NOUVEAU ROI DU MAROC:
UN HOMME DISCRET ET COMPETENT, ATTACHE A LA DEMOCRATIE

La nuit même du décès du roi, son fils aîné et prince héritier, est devenu roi du Maroc sous le nom de Mohamed VI. 
Une nouvelle ère s’ouvre pour le Maroc, avec un jeune monarque qui aura trente-six ans dans vingt-deux jours.
Sidi Mohamed est né à Rabat le 21 août 1963. Il est le second d’une famille de cinq enfants. Après son bac et des études de droit à Rabat, il achève sa formation à Nice en obtenant, en 1993, un doctorat avec pour sujet de thèse: “La coopération entre la Communauté Européenne et le Maroc”.
Il est, ensuite, stagiaire chez Jacques Delors, au temps où celui-ci était président de la C.E.; puis, aux Nations Unies à New York. Il parle couramment, en plus de l’arabe, le français, l’anglais et l’espagnol.
Le jeune monarque est qualifié par ceux qui le connaissent d’homme réservé et discret, mais compétent, ayant vécu à l’ombre de son père, tout en recevant une solide formation en vue de la tâche qui l’attend. On le dit, aussi, peu protocolaire, foncièrement attaché aux valeurs démocratiques. Proche du peuple, il écoute ses doléances et cherche à y donner suite. La tâche qui l’attend est lourde. Il va devoir composer avec un pays qui fait toujours face à de graves problèmes socio-économiques. Le taux de chômage au Maroc est de 20% et le roi Hassan II n’a pu empêcher la résurgence des disparités sociales au sein de la société marocaine.
Mais Mohamed VI hérite d’un pays que son père a placé sur la voie de la modernité, du développement, de l’ouverture au monde occidental et de la recherche d’une plus grande démocratie. Va-t-il composer avec Abdel-Rahman Youssoufi, Premier ministre socialiste choisi par Hassan II?
Deux questions épineuses se présentent à lui: les relations avec l’Algérie et, surtout, l’affaire du Sahara occidental au sujet duquel un référundum est prévu pour juillet de l’an 2000.
Pourra-t-il faire évoluer le royaume vers une plus large démocratie, tout en contenant l’intégrisme islamique?
Dans une interview télévisée, Hassan II avait affirmé “qu’il était fier” de son successeur et qu’il lui suffisait d’avoir inculqué à son fils deux choses essentielles: “Qu’il soit nationaliste jusqu’au sacrifice de sa vie et résiste à toute épreuve”. 


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