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IL FAUT LEGALISER LES TABLES D'ECOUTE...

Chaque quelque temps, la controverse rebondit autour des tables d’écoute téléphonique. Il en a été ainsi sous tous les régimes, cette pratique courante dans tous les pays, permettant à l’Etat de protéger ses institutions et la nation tout entière. Il importe, toutefois, de la légaliser comme le préconise un éminent constitutionnaliste. Le président Nabih Berri (notre photo) a été le premier à y souscrire.
 

Chaque quelque temps, une vive controverse est instituée autour des tables d’écoute téléphonique, suscitée et entretenue le plus souvent par les détracteurs du Pouvoir qu’ils accusent de chercher à contrôler leurs faits et gestes!
A ce propos, nous nous souvenons de l’opération qualifiée, alors de sensationnelle, entreprise il y a trois décennies par un ancien chef du gouvernement et son ministre de l’Intérieur. Ceux-ci avaient fait incursion au ministère des Postes et Télécommunications, plus exactement dans les salles où étaient installées les tables d’écoute.
A la suite de cette descente inopinée, des éléments se réclamant de l’institution militaire, avaient été poursuivis en justice. Mais par la suite, l’affaire s’était terminée en queue de poisson et les prévenus avaient été réhabilités suite à leur affectation auprès de nos ambassades à l’étranger, en qualité d’attachés militaires!
Un juriste invétéré, en l’occurrence Me Hassan Rifaï, ancien parlementaire, a émis à ce sujet des réflexions judicieuses qui méritent d’être rapportées. En effet, dans le cadre d’une interview télévisée, celui-ci tout en reconnaissant le caractère délicat de la question, a mis l’accent sur la nécessité “de légaliser les tables d’écoute”.
Comment? En élaborant une loi spéciale déterminant les conditions conformément auxquelles le contrôle des communications téléphoni-ques serait établi.
A l’appui de son exposé, M. Rifaï a soutenu - et l’argument paraît logique - que l’Etat se doit de protéger ses institutions, autant que ses secteurs productifs, tout en protégeant les secrets des gens et leurs spécificités.
L’Etat ne peut pas surveiller les communica-tions téléphoniques des citoyens, sans aucune retenue. Mais il peut agir, dans ce domaine, “sous la supervision de la Justice” en optant pour la procédure suivante: Une demande serait présentée au Parquet réclamant l’autorisation de mettre sur écoute les lignes téléphoniques d’un citoyen, d’une entreprise ou d’une institution, quelle que soit sa nature, sur qui pèseraient des soupçons quant aux dangers que ses activités feraient peser sur l’Etat et les administrés.
Le Parquet peut donner une suite favorable à une telle demande ou la rejeter. Mais s’il autorise la surveillance d’une ligne, ce serait dans une durée déterminée, en fixant à l’avance le temps où ce contrôle serait maintenu...
Naturellement, il faudrait avant d’élaborer une législation spéciale, se référer aux systèmes appliqués dans les pays évolués, en vue de s’en inspirer et de l’appliquer de manière à ne causer de préjudice à personne.
Dans tous les cas, le but des tables d’écoute doit se limiter à des cas précis sans gêner les citoyens dans leur vie privée, celle-ci étant un domaine que le Pouvoir est tenu de pré-server d’une façon ne prêtant à aucune équivoque. 


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