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LA LEVEE DE L'IMMUNITE PARLEMENTAIRE: UNE ARME A DOUBLE TRANCHANT...

La demande du Parquet réclamant le levée de l’immunité couvrant un membre de l’Assemblée, est au centre des échanges de vues dans les milieux politico-parlementaires. Le bureau de la Chambre et la commission qualifiée devaient examiner hier la requête du palais de Justice, le parlement disposant d’un délai ce deux semaines pour se prononcer.
 

La demande du Parquet, transmise au parlement par le canal du ministre de la Justice, réclamant la levée de l’immunité couvrant un membre de l’Assemblée, en l’occurrence M. Habib Hakim, député du Metn, fait couler beaucoup d’encre et de salive...
Celui-ci est impliqué dans l’af-faire de l’incinérateur de Bourj Hammoud - on ignore encore sous quel chef d’accusation il est poursuivi -  et aucun courant ne s’est dessiné, place de l’Etoile, permettant d’être fixé sur le sens dans lequel voteront les députés.
Ceux ci veulent, au préalable, prendre connaissance de la note jointe à la demande du Parquet, justifiant la levée de l’immunité et s’assurer du caractère impartial de la requête.
Mais si la majorité des deux tiers n’est pas acquise pour permettre la comparution de M. Hakim devant le magistrat instructeur chargé d’instruire l’affaire incriminée, la législature pourrait être soupçonnée par l’opinion publique de protéger ls corrupteurs et les corrompus. Il s’agit, comme on le constate, d’une arme à double tranchant!
Dans ce cas, que ferait le gouvernement? Serait-il disposé à croiser le fer avec le Légistlatif, au risque de rendre plus malaisée sa position au sein de l’Assemblée?
Le vice-président de la Chambre a déjà pris position: “Nous ne défendrons aucun coupa-ble, mais nous ne châtierons aucun innocent”, a déclaré M. Elie Ferzli qui semble devoir prendre la tête du mouvement en faveur du rejet de la requête du palais de Justice...
Le bureau de la Chambre et la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice devaient tenir, hier jeudi, une réunion conjointe pour entamer l’étude de la requête du Parquet et au moment où nous mettons sous presse, aucun écho ne nous est parvenu permettant d’éclairer notre lanterne...
Naturellement, il restera au député mis en cause à répondre aux accusations portées contre lui et, surtout, à convaincre ses collègues de son innocence, ce qu’il n’a pas manqué de faire jusqu’ici.
Il y a eu, à ce sujet, un precédent dans un temps pas très éloigné. Il s’agit du cas d’un parlementaire poursuivi pour trafic de drogue. N’ayant pu établir son innocence, ce dernier avait été déféré devant la juridiction qualifiée, condamné et fait de la prison... Mais il avait été élargi quelques mois plus tard, avec d’autres éléments incacérés pour le même motif.
Un autre cas plus complexe avait défrayé la chronique sous le sexennat du président Chamoun, l’un des membres de l’Assemblée proche de l’ex-chef de l’Etat, ayant été pousuivi pour incitation au meurire sur la personne d’un collègue, Mohamed Abboud. Ce député avait passé plusieurs mois en prison, mais devait être libéré par la suite et réhabilité.
Selon le règlement intérieur, la Chambre doit se prononcer sur la demande de levée de l’immunité parlementaire dans un délai de deux semaines pouvant être prorogé.
En tout état de cause, le gouvernement souscrirait à la décision de la majorité, partant de son souci de ne pas exacerber les tensions internes, dans un contexte régional incertain... 


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