La situation au Liban-Sud est redevenue, subitement explosive et s’est embrasée à la suite de l’attentat ayant coûté la vie à Ali Dib, chef militaire du “Hezbollah” (Khodr Salamé, de son nom de guerre).
Des affrontements, les plus violents depuis un semestre, ont mis aux prises les forces israéliennes aux combattants intégristes en plusieurs secteurs de la ligne du front. Trois soldats israéliens ont été tués et cinq autres blessés, ces derniers ayant été évacués par hélicoptère vers Haïfa (nord d’Israël).
Les bombardements de l’artillerie ennemie ont fait quatre blessés parmi la population civile dans la zone frontalière.
Pour en revenir à l’attentat, les “Hezbollahis” ont accusé Israël de l’avoir planifié et exécuté. Mais le chef d’état-major de “Tsahal” a démenti toute implication de l’Etat hébreu dans l’attentat, insinuant qu’il pourrait s’agir “d’un conflit entre organisations rivales.”
Cependant, les chefs de l’Etat et du gouvernement ont tous deux désigné Israël comme étant à l’origine de cet acte criminel. A l’occasion des funérailles du dirigeant intégriste organisées à Beyrouth, mardi, le président Nabih Berri a appelé les services de sécurité à redoubler de vigilance “pour déjouer les machinations des criminels et des fauteurs de troubles au Liban”.

LE “HEZBOLLAH” EN ÉTAT DE GUERRE CONTRE ISRAËL
“Nous sommes plus que jamais en état de guerre contre l’Etat hébreu”, s’est exclamé cheikh Hassan Nasrallah, secrétaire général du “Hezbollah”, au cours des funérailles d’Ali Dib.
“Notre guerre contre les forces d’occupation, a-t-il ajouté, reste ouverte. Aujourd’hui, comme il y a vingt ans, notre peuple est déterminé à poursuivre la lutte avec plus de force, après la multiplication du nombre de nos martyrs tombés sur la voie du Jihad...
L’attentat contre Ali Dib a été perpétré au moyen d’une charge placée au bord de la route dans le secteur de Abra et dont l’explosion s’est effectuée par télécommande. La BMW que conduisait le chef militaire intégriste a été complètement détruite. Contrairement à ce qui avait été rapporté, tout d’abord, aucune autre personne ne l’accompagnait.
Fait à signaler: “Khodr Salamé” avait déjà fait l’objet d’une tentative d’assassinat en avril 1996, lors de l’opération israélienne contre Cana, les “Grappes de la colère”. Mais il y a échappé, parce qu’il ne se trouvait pas, ce jour-là, dans la voiture.
Dans un communiqué publié le soir même de l’attentat, la Résistance dit que “cette opération criminelle dévoile, une fois de plus, la nature du sioniste et prouve qu’Ehud Barak n’est pas moins criminel que Benjamin Netanyahu et leurs prédécesseurs.”
Cependant, des sources diplomatiques ont révélé que l’Etat libanais a entrepris des contacts avec le comité de surveillance du cessez-le-feu et les instances internationales, afin de juguler l’escalade et d’éviter de nouvelles souffrances au peuple libanais.