Saturnale


Par MARY  YAZBECK AZOURY

INCROYABLE, MAIS VRAI
Dans le monde entier, l’exception confirme la règle...
Mais, hélas! pas au Liban.
Il semble que la logique des responsables soit à sens unique.
En effet, depuis quelques jours, des appels sont lancés dans la presse par les sœurs Clarisses. Avec les moniales carmélites de Harissa, elles annoncent avoir besoin de la somme de 6.650 dollars US pour couvrir les taxes portuaires et douanières imposées sur des donations reçues des monastères de France. En effet, ces derniers leur ont fait don de divers produits qu’elles devraient distribuer aux démunis du Liban.
N’étant pas reconnues d’“utilité publique” par la loi libanaise, soulignent-elles dans le communiqué, elles ne peuvent profiter de l’exonération douanière.
Depuis quand est-on si “scrupuleux” au Liban?
Il est certain que des irresponsables butés ignorent l’esprit des lois.
Ne se trouvera-t-il pas un mécène ou un responsable qui puisse régler la situation?
Au Liban où l’on continue à voir de vertes et de pas mûres, ces embarras faits autour d’une donation ne relèvent-ils pas plus de la bêtise que des principes?
C’est beau la loi. C’est beau les principes...
Mais la charité est bien au-dessus...

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AILLEURS, ON CHANTE
Au Liban, on déchante
Le Premier ministre suisse a fait une déclaration publique dans laquelle il a déclaré qu’il “était heureux de constater que le sourire est revenu sur la face de ses concitoyens et que ceux-ci semblent travailler dans la joie.”
Cette déclaration faite avec le sourire et le plus sérieusement du monde, a surpris bon nombre de Libanais.
Car si en Suisse les responsables sont sensibles au bonheur des Helvétiques, tel ne semble pas être le cas chez nous.
Les conditions de travail au Liban sont de plus en plus difficiles. L’argent, les bonus et les congés payés parmi les plus bas du monde (mis à part le Kosovo, le Rwanda, Sierra Leone et quelques autres malheureux pays...). L’écart entre riches et pauvres se creuse de plus en plus. Les tracasseries, les taxes continuent à pleuvoir, les scolarités continuent à grimper... et l’on voit de moins en moins sourire.
En fait, le Liban devient de plus en plus lugubre...! Ce n’est pas un cons-tat personnel, mais celui des touristes qui sont de moins en moins nom-breux. Et ce ne sont pas quelques festivals, soirées d’élections de Miss qui vont faire la différence. Celle-ci doit se faire au niveau des respon-sables, ceux-là qu’on voit souvent hilares à la TV, rigolant même dans l’enceinte du parlement. Ils peuvent se permettre de rire (en exposant même leurs dents de crocodile), ils n’ont rien à perdre ni rien à craindre!

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"LE MAUVAIS OEIL"?
On y croit de plus en plus
On répète, de plus en plus, “que le Liban a été victime du mauvais œil de la part de ses frères et sœurs...”
Evidemment, on peut dire ce que l’on veut.
Mais qu’est-ce que le mauvais œil?
La grande majorité des Libanais y croient.
Cette croyance existe depuis les débuts de l’Humanité.
On en trouve la trace dans les annales des Sumériens, des Egyptiens et des Babyloniens, dans la mythologie grecque et romaine et même dans la Bible où on peut lire, dans le livre des proverbes: “Ne mange pas le pain de l’homme qui a l’œil mauvais...”
Quoiqu’elle ne soit pas aussi répandue aujourd’hui qu’autrefois, cette vieille croyance survit encore, notamment en Asie, en Afrique, dans le Sud de l’Europe, en Amérique latine et dans certaines cultures indiennes d’Amérique centrale.
Le plus souvent, le mauvais œil est provoqué par l’envie.
Les effets du “mauvais œil” seraient multiples, depuis les ennuis d’argent, les déceptions de cœur, jusqu’aux maux de tête, aux fatigues inexplicables, aux accidents, à la maladie et même à la mort.
Pour l’écarter, les victimes en puissance peuvent utiliser tout un éventail d’invocations, des gestes rituels, d’amulettes et d’autres moyens de défense. On emploie “la main de Fatma” avec une pierre bleue, un miroir à l’entrée de la maison pour faire sortir le mauvais esprit, l’emploi de l’encens en marmottant des invocations. Deux des gestes les plus connus, utilisés depuis très longtemps dans les pays méditerranéens sont la “mano cornuta” (la main cornue en italien) index et auriculaire dressés en l’air, alors que les autres doigts sont repliés et la “mano in fica” (figure), le pouce faisant saillie entre l’index et le majeur.
Il est intéressant de noter que le mauvais œil n’est pas toujours considéré comme volontaire ou prémédité. En fait, la chronique nous parle de nombreuses personnalités qui avaient la réputation de posséder et d’utiliser ce pouvoir, bien qu’involontairement. Exemple, Clemenceau à qui on prête cette phrase: “Je porte malheur à ceux qui me négligent...”
Et si l’on dressait la liste des Libanais qui portent la guigne?

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LES CHIFFRES! LINCOLN ET KENNEDY
La politique au Liban devenant de plus en plus ennuyeuse en cette pé-riode de vacances et ce mois d’août archi-chaud, il est plus intéressant de se pencher sur quelques particularités ou similitudes dans l’Histoire (selon les conseils de Paco Rabane et pour ce qu’ils valent...)
Examinons les cas des présidents Lincoln et Kennedy.
Sujet: Kennedy v/s Lincoln
Voici une petite partie de l’histoire des USA...
Abraham Lincoln fut élu au Congrès en 1846.
John F. Kennedy fut élu au Congrès en 1946.
Abraham Lincoln fut élu président en 1860.
John F. Kennedy fut élu président en 1960.
Les noms de Lincoln et de Kennedy contiennent chacun sept lettres.
Les deux présidents luttaient pour les droits civils.
Leurs deux épouses ont perdu des enfants, alors qu’elles vivaient à la Maison-Blanche.
Les deux présidents furent assassinés un vendredi.
Les deux présidents furent touchés à la tête.
La secrétaire de Lincoln s’appelait Kennedy.
La secrétaire de Kennedy s’appelait Lincoln.
Les deux présidents furent assassinés par un sudiste.
A ces deux présidents succédèrent des sudistes.
Les deux successeurs s’appelaient Johnson.
Andrew Johnson, qui succéda à Lincoln, était né en 1808.
Lyndon Johnson, qui succéda à Kennedy, était né en 1908.
John Wilkes Booth, qui assassina Lincoln, était né en 1839.
Lee Harvey Oswald, qui assassina Kennedy, était né en 1939.
Les deux assassins sont connus par leurs trois noms.
Les noms des deux assassins comportent chacun quinze lettres.
Lincoln fut tué dans un théâtre appelé “Kennedy”.
Kennedy fut tué dans une voiture appelée “Lincoln”.
Booth s’échappa d’un théâtre et fut trouvé dans un entrepôt.
Oswald s’échappa d’un entrepôt et fut trouvé dans un théâtre.
Booth et Oswald furent assassinés avant leur procès.
Et la “cerise sur le gâteau”...
La semaine précédant sa mort, Lincoln était à Monroe (Maryland).
La semaine précédant sa mort, Kennedy était à Monroe (Marilyn)...
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