APPELLATION CONTESTEE...

par EDOUARD BASSIL
Les remous suscités par la première pierre de l’université libano-syrienne de Khiara (Békaa ouest) rappellent ceux qui avaient été provoqués, naguère, par un projet relatif à une Faculté de droit, lequel avait entraîné une longue grève du Barreau...
Autrefois, c’est le principe même de l’ouverture d’une telle faculté qui avait mis le feu aux poudres et poussé les avocats à fermer leurs études pendant plusieurs mois.
Maintenant, c’est l’appellation même de la nouvelle université qui est contestée. D’autant que, dans une communication téléphonique avec son homologue libanais, le Premier ministre syrien a souhaité que cette appellation ne soit pas utilisée. Ce en quoi il n’a pas tort.
Naturellement, l’un des porte-parole de la néo-opposition dont M. Rafic Hariri est le porte-drapeau, s’est hâté de dénoncer “la mentalité pétrifiée” et “le monopole culturel imposé par des universités... occidentales à caractère confessionnel” (sic).
De plus, il a prétendu que “le niveau de l’Université libanaise à l’ouest est mauvais et bien meilleur à l’Est” (resic)... et soupçonne certains milieux, qu’il n’a pas cités nommément, “de vouloir accaparer le savoir” en se demandant “s’il est interdit à la Békaa, à Iklim el-Kharroub et au Akkar de s’instruire.”
Quant à un député békaaiote (haririen), il reconnaît qu’aucun “accord académique” n’avait été conclu jusqu’ici ni avec Damas, ni avec aucune autre partie...
M. Hariri avait-il besoin de provoquer ce tollé, moins de deux jours après avoir lancé, à l’issue d’une nouvelle audience présidentielle, un appel en faveur du soutien du régime et de son chef?
N’aurait-il pas été mieux inspiré s’il avait décidé plutôt de renforcer l’Université libanaise, à commencer par ses branches dans les régions ouest et la Békaa? 

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