LA PRESSE EN DEUIL
SAMI GHAMIKA N'EST PLUS...
KARAM: "IL FUT UN BRILLANT JOURNALISTE ET UN SYNDICALISTE MODELE"

La mort l’a surpris en cours de route, au moment où il regagnait son domicile au volant de sa voiture. Sami Ghamika a été terrassé par une crise cardiaque foudroyante au terme d’une journée d’activité professionnelle harrassante.
 

Le Dr Moussa, MM. Salah Haraké 
et Sleiman Traboulsi, représentant 
les chefs de l’Etat, de l’Assemblée 
et du gouvernement, au premier rang 
des fidèles.

La famille du défunt recevant les 
condoléances avec les présidents 
des Ordres de la Presse et des 
journalistes.(Photos Koko).

Né à Beyrouth en 1939, il a fait ses études secondaires au Lycée. Titulaire d’une licence en sciences politiques, il a entamé sa carrière journalistique à la revue “Al-Yakzat Al-Arabia”, avant de collaborer à plusieurs publications: “Al-Majaless Al-Moussawara”, “Ad-Dabbour”, “Al-Hayat” (au temps du regretté Kamel Mroueh), “Al-Hadiss”, “Ach-Chabaké”, “As-Sayad”, “Al-Hawadess”, “Alf Leila Wa Leila”, “Al-Amal”, “Al-Hay’at Ach-Chaabia” en tant que secrétaire ou directeur de la rédaction. Il a été, également, le correspondant de “Hia” (Elle) et de la revue “Al-Majallat”. Sa dernière charge professionnelle a été celle de chef de la section des enquêtes au journal “Ach-Chark Al-Awsat”.
Ayant fait partie, à trois reprises du conseil exécutif de l’Ordre des journalistes, il a travaillé dans l’audiovisuel en tant que responsable de la direction des programmes à la “Voix du Liban” durant plusieurs années, avant de collaborer à deux stations de télévision nationales: la LBC et Télé-Liban.
Il a publié plusieurs ouvrages, les plus connus ayant pour titres: “Journalisme, quatrième année” et “Jacqueline Kennedy”.
Déplorant sa disparition prématurée, M. Melhem Karam, président de l’Ordre des journalistes, a dit: “La perte de Sami Ghamika ne peut être compensée... Il laisse un vide difficile à combler. Brillant journaliste, sa fidélité n’avait pas de bornes; il avait foi autant en sa patrie qu’en son arabité.
“Il était une école dans la Presse, celle de l’information exacte et sensationnelle à la fois, se signalant le plus souvent par ses “scoops”. C’était un syndicaliste modèle, toujours prêt à tout sacrifier en faveur de la liberté du verbe. Paix à son âme.”
A sa famille cruellement éprouvée et à ses alliés, “La Revue du Liban” présente ses sincères condoléances et l’expression de sa sympathie émue.


Sami Ghamika.

***

ÉMOUVANTES OBSÈQUES OFFICIELLES ET MÉDIATIQUES
La Presse libanaise a fait ses adieux, mardi dernier, au regretté confrère Sami Ghamika, à la faveur d’obsèques officielles et médiatiques, auxquelles les chefs de l’Etat, de l’Assemblée et du gouvernement se sont fait représenter.
Une foule dense a assisté à l’office funèbre, célébré en l’église de la Visitation des grecs-orthodoxes à Achrafieh. De nombreuses personnalités du monde politique, syndical et culturel ont partagé le deuil des Ordres de la Presse et des journalistes, aux côtés de MM. Mohamed Baalbaki et Melhem Karam, la famille du disparu et l’équipe du journal “Ach Chark Al-Awsat” dont le défunt était l’un des collaborateurs.
Mgr Elias Audeh, métropolite de Beyrouth qui a présidé les funérailles, assisté de plusieurs membres du clergé grec-orthodoxe, a évoqué dans son oraison funèbre les qualités de cœur et d’esprit de Sami Ghamika. “Il fut, dit-il, un compagnon du verbe franc, sincère, ennemi du mensonge et de tout ce qui est faux. Il ne transigeait pas sur les principes, condamnait tout ce qui viole le droit et la justice...
“J’ai appris qu’il faisait partie de l’Association d’amitié libano-japo-naise qui prend soin des malades et des handicapés et Sami Ghamika était l’un de ses membres les plus actifs, ce qui donne la mesure de son amour pour son frère l’homme, vibrant avec ses souffrances et ses privations.”

MOBILISÉ AU SERVICE DU VERBE ET DU LIBAN
M. Mohamed Baalbaki parle du journaliste dynamique, sans peur et sans reproche. “On peut dire, observe le président de l’Ordre de la Presse, que toute publication ou presque porte l’empreinte de ce confrère. Depuis qu’il a adhéré à la famille médiatique en 1957, il ne s’est pas contenté de se dépenser dans la Presse écrite; il a étendu son activité à l’information audiovisuelle. C’était un journaliste polyvalent qui fut parmi les défenseurs du verbe, s’étant donné entièrement à cette trinité sacrée que sont le verbe, la liberté et le Liban.
Il ne manque pas de remercier les présidents de la République, de la Chambre et du Conseil “de s’être fait représenter à cette cérémonie d’adieux à un confrère qui a tant donné à sa profession et à sa patrie.”

LE PLUS FIDÈLE DES AMIS
M. Melhem Karam, président de l’Ordre des journalistes, se fait l’écho de la grande affliction qui s’est emparée de ses collègues en apprenant la mort, incroyable, d’un journaliste parmi les plus dynamiques, emporté dans la force de l’âge.
“Sami Ghamika disait: L’erreur est interdite. Bien des confrères ont “volé” cette expression qui est restée la propriété exclusive de son auteur. Il fut le plus fidèle des amis, un syndicaliste modèle et un Libanais authentique ayant foi en sa patrie jusqu’à l’infini.
“Il a pris au sérieux le verbe et la façon de traiter avec lui... Quoi que nous disions à son propos, nous ne pouvons lui rendre justice. Il me disait: Ce que je chéris le plus, c’est de subir le martyre en faveur de la patrie. Tel était son credo et son slogan.”
A son tour, M. Ibrahim Awad au nom du bureau d’Ach-Chark Al-Awsat à Beyrouth et de sa famille, a rappelé en termes émus l’action infatigable de Ghamika en tant que membre de l’équipe de cet imprimé auquel il a donné le meilleur de lui-même.
Après que sa famille eut reçu les condoléances, entourée de MM. Baalbaki et Karam, l’inhumation a eu lieu dans le caveau familial au cimetière de Mar Mitr.


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