ENTRETIEN AVEC LE DEUXIEME VICE-PRESIDENT DU CONSEIL,
MINISTRE SEOUDIEN DE LA DEFENSE ET DE L'AVIATION
SULTAN BEN ABDEL-AZIZ: "NOUS DEMANDONS A ISRAELDE DETRUIRE
SON ARSENAL NUCLEAIRE ET DE NE PAS UTILISER LES ARMES DESTRUCTRICES"

Le prince Sultan Ben Abdel-Aziz, deuxième vice-président du Conseil, ministre séoudien de la Défense, de l’Aviation et inspecteur général, œuvre selon les directives de S.M. le roi Fahd, Serviteur des deux saintes mosquées et du prince héritier Abdallah, dans toutes les prises de position difficiles que traversent le royaume d’Arabie séoudite et la région du Proche-Orient.
Son Altesse a occupé les postes les plus élevés, mais est resté le soldat fidèle à son pays, proche de ses hommes. Il ne se contente pas de diriger de loin, mais en se joignant à la base pour mener le combat aux côtés de frères prêts à tout sacrifier en faveur de la patrie.
Les étapes grandioses dans l’Histoire sont celles de la lutte, des privations et des épreuves, les temps de la prospérité et du bien-être n’étant pas mentionnés dans le changement des peuples. L’étape difficile dans notre Histoire met en valeur les hommes. C’est un moment d’éveil en vue d’une action saine et ascendante, alors que les yeux du monde sont fixés sur nous.
Le prince Sultan est toujours sur le qui-vive, soucieux de participer aux rencontres de ses frères et à leurs réunions; de partager leur nourriture, pour demeurer proche des militaires, comme il l’est des citoyens et de leur cœur.
La rencontre a eu lieu au bureau du ministre de la Défense, à Djeddah.

SA MAJESTÉ SE PORTE BIEN
De la santé du roi Fahd, le prince Sultan  dit: “Sa Majesté se porte bien. Il change d’air et de climat et retournera prochainement au royaume. Tout ce qui se dit contrairement à ce que je viens d’avancer est inexact. Le Serviteur des deux saintes mosquées, le roi Fahd jouit de la santé et de la vitalité totale, que Dieu le préserve.

Vous avez effectué des visites au monde arabe, aux pays du Golfe et aux Etats amis; quelles impressions avez-vous ramené de votre périple?
La principale impression que j’en rapporte, est le désir de coopération arabe, spécialement des pays du Golfe et l’enthousiasme à servir les intérêts des peuples des Etats membres du Conseil de coopération du Golfe. Ils ont tous manifesté le désir de faire persévérer la coopération, en vue de combler la brèche et de resserrer les rangs pour atteindre le grand objectif, à savoir: la concorde parfaite entre les frères; puis, leur disponibilité à servir l’Islam et les citoyens, tout en réalisant la paix juste susceptible de garantir les droits arabes.

Croyez-vous que la paix soit imminente?
Œuvrer en faveur de la paix exige des positivismes et de la patience. Nous attendrons la réalisation de ces positivismes et il nous importe, cette fois, de nous trouver parmi ceux qui attendent l’avènement de la paix et espèrent en son instauration.

Qu’en est-il du conflit opposant l’Etat des émirats arabes unis à l’Iran à propos des trois îles: Abou-Moussa, la grande et la petite Tomb?
Nous soutenons l’EEAU et nous l’avons dit aux responsables iraniens. Vous avez sans doute constaté le retour du dialogue à ce sujet.

LE RÔLE DE LA LIGUE ARABE
Quel est le rôle de la Ligue arabe dans ce conflit?
La Ligue arabe a un grand rôle qui consiste à rassembler la nation arabe. Je crois que tout ce qui profite aux Arabes doit passer par la Ligue, parce qu’elle se soucie de préserver l’intérêt supérieur des Arabes.

Comment, Altesse, jugez-vous les dernières élections koweitiennes et le droit de vote et de candidature accordé à la femme dans la principauté?
Tout ce qui satistait le peuple du Koweit nous donne satisfaction. Nous ne dévierons pas de notre ligne de conduite. En tant que frères, Koweitiens et Séoudiens sont tenus de coopérer et de servir leurs intérêts réciproques.
En ce qui concerne le droit de vote et de candidature accordé à la femme koweitienne, il s’agit d’une question qui est du ressort de nos frères de l’émirat.

Quel est l’état de vos relations avec les Etats frères et amis?
Nous sommes soucieux d’entretenir les meilleures relations avec tout le monde. De toute manière, nous œuvrons en faveur de l’homme et de ses droits, tels que les définit la loi islamique (charia).
Nous devons convaincre le monde entier de penser à l’intérêt de l’humanité tout entière: de sa sécurité, de sa vitalité et de son bien-être. A cet effet, il nous faut dialoguer avec tous les Etats en vue de servir leurs peuples et de leur assurer des conditions de vie meilleures.

LA JEUNESSE AU CENTRE DE NOS PRÉOCCUPATIONS
Vous avez accordé une grande attention aux jeunes, spécialement aux étudiants et à l’Armée: êtes-vous satisfait de ce que vous avez réalisé dans ce domaine et planifiez-vous pour un avenir meilleur à la jeunesse et aux forces armées?
Une grande partie des projets de caractère scientifique, industriel et militaire est consacrée à la jeunesse dans toutes les institutions pédagogiques.

Considérez-vous que l’armée séoudite jouit d’une grande capacité combative et défensive, si elle est comparée aux armées des Etats évolués, du point de vue de la connaissance, de l’entraînement, comme de la capacité guerrière et culturelle?
Il est difficile pour un homme de se louer lui-même. Dieu merci, nous sommes satisfaits du progrès accompli par nos forces armées, à qui nous souhaitons, s’il plaît à Dieu, plus de succès.

Qu’auriez-vous à dire, Altesse, du “bouclier d’Al-Jazira” en tant que force combative?
Elle va de mieux en mieux. Nous pouvons dire qu’elle est devenue une force militaire capable d’assurer la défense et de contribuer au maintien de l’ordre et de la sécurité.

Un sommet arabe a-t-il quelque chance de se tenir dans un avenir prévisible?
Cette question, la Ligue arabe est appelée à l’étudier et à prendre, à son sujet, la décision que les Etats arabes jugent saine.

Quel est votre avis à propos des Etats membres de la “Déclaration de Damas”?
Ils évoluent à pas fermes vers les objectifs qu’ils se sont fixés.

QUID DE LA PAIX?
Quoi de nouveau à propos de la conférence des ministres arabes de la Défense?
Nous sommes soucieux de participer à toute réunion avec nos frères arabes visant à servir la nation et ses intérêts.

Comment régler les conflits frontaliers opposant certains Etats arabes?
Je le dis avec beaucoup d’affection et de fraternité: il faut assurer un climat serein, propice à l’aboutissement des efforts destinés à régler ces conflits. Nous n’épargnons aucun effort dans ce but.
La paix est-elle proche par rapport au Liban, à la Syrie et aux autres pays de la région?
Si les demandes arabes justes reposant sur les résolutions de la légalité internationale sont satisfaites, la paix pourra être instaurée. Nous espérons que des échos encourageants nous parviendront, laissant espérer en une paix juste et globale.

Le royaume séoudite est-il rassuré quant à l’avenir du Liban?
Le royaume affectionne ce pays frère et le roi Fahd a donné maintes fois bien des preuves à ce sujet, la conférence de Taëf et son succès, témoignant de nos sentiments à l’égard du Liban. Les Séoudiens y investissent et s’y rendent fréquemment, à l’effet de participer aux congrès de caractère financier, économique ou de toute autre nature, pour le bien de ce pays à qui nous souhaitons de jouir de la vitalité d’une façon complète.

Qu’en est-il de l’arsenal nucléaire d’Israël?
Israël doit le détruire et signer le traité en vue de la non utilisation des armes de destruction massive, que les pays de la région ont ratifié.

Que pensez-vous de la Presse libanaise et arabe?
Elle agit dans le bon sens au service des causes arabes. C’est un rôle qui lui est assigné et nous en sommes fiers.

CONFLIT INDO-PAKISTANAIS
Qu’en est-il du conflit entre l’Inde et le Pakistan au sujet du Cachemire?
Nous œuvrons afin que ces deux pays voisins aboutissent à une entente et règlent leurs problèmes et conflits à l’amiable, loin de la violence, de manière à garantir les droits des musulmans du Cachemire à vivre en paix dans leur pays.

Comment se fait la résistance au terrorisme? Et y a-t-il une coopération sincère entre les Etats en vue d’éradiquer ce fléau?
Tous les Etats qui aspirent à la paix et la stabilité, donnent la priorité à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme.

Qu’en est-il du trafic des drogues, des armes et d’autres opérations du même genre?
C’est un mal que nous devons enrayer et le règlement de cette question se fait à haut niveau, par la conjugaison des efforts, afin d’y mettre un terme.

Et l’armement séoudien?
Notre nation aspire à la paix, tout en jouissant du droit de se défendre. Nous œuvrons en vue d’assurer les armes nécessaires à la sécurité des lieux saints et des citoyens. Nous expérimentons les armes avant de les acquérir.

NE PAS FAIRE CONFIANCE À BARAK
Qu’en est-il du peuple albanais?
L’Arabie séoudite a accompli son devoir envers les frères albanais du Kosovo. Elle continue à fournir des aides humanitaires à ce peuple persécuté qui lutte pour sa souveraineté et sa survie.

Que pensez-vous de la rencontre entre le président Clinton et Ehud Barak?
Il ne faut pas faire confiance à Barak avant de voir les résultats de son action.

Les Israéliens accepteront-ils de restituer Jérusalem aux Arabes? La ville sainte sera-t-elle la capitale de la Palestine?
Jérusalem est une terre occupée, malgré le fait que les Israéliens l’ont annexée. La logique historique et religieuse nécessite sa restitution à ses maîtres. Elle doit être la capitale de la Palestine, ce à quoi nous œuvrons avec assiduité.
Son Altesse a conclu cette interview en saluant les journalistes qui respectent leur métier et œuvrent, en toute neutralité, à régler les questions litigieuses. 


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