La
question des tables d’écoute a rebondi, ces derniers jours, en même
temps que celle de la levée de l’immunité couvrant un parlementaire
impliqué dans le dossier de l’incinérateur de Bourj Hammoud.
N’étant pas parvenu à mettre d’accord les membres du bureau
et des commissions réunies sous sa présidence, le chef du
Législatif a renvoyé le cas du député à
la Chambre siégeant en séance plénière. Ce
serait autour de fin septembre; probablement le 29 de ce mois.
Peu de questions ont retenu l’attention pendant si longtemps de la classe
politique, autant que les tables d’écoute téléphonique
et l’immunité couvrant les membres de l’Assemblée.
En ce qui concerne le premier point, on avait pensé que la controverse
avait pris fin il y a une quinzaine de jours, suite à la tendance
qui s’était dessinée au sein des commissions parlementaires
en faveur de la légalisation de la surveillance des lignes téléphonique,
pour des considérations en rapport avec la sécurité
nationale et la paix civile. Cette surveillance devant être limitée
dans le temps et ne pas s’exercer sans le feu vert du Parquet général
près la Cour de cassation.
Cependant, l’affaire a rebondi jeudi dernier et le débat a repris,
place de l’Etoile lorsque le chef du Législatif a affirmé
que même les lignes présidentielles étaient placées
sur les tables d’écoute.
Puis, des contradictions étaient apparues dans les propos tenus
par un responsable de la sécurité, en l’occurrence le directeur
général de la Sûreté qui a contredit, en quelque
sorte le ministre de l’Intérieur, dont la mise au point, à
ce sujet, n’a pas été très convaincante.
D’autant qu’un membre de l’Assemblée, Mohsen Dalloul, ancien
ministre de la Défense, a fait état lundi “d’un centre subventionné
par une grande puissance, situé dans la capitale, ayant pour tâche
de surveiller les communications téléphoniques des ministres,
des députés et de nombreux citoyens dont la liste est établie
selon un choix dont on ignore les critères.
Aussitôt, le Parquet général a invité ce
parlementaire à lui communiquer tous les renseignements dont il
dispose à ce sujet. Affaire à suivre...
Quant à la demande relative à la levée de l’immunité
couvrant M. Habib Hakim, député de Metn, impliqué
dans le dossier de l’incinérateur de Bourj Hammoud, elle a fait
l’objet d’un débat particulièrement animé, lors de
la réunion tenue, lundi conjointement par le bureau du parlement
et la Commission parlementaire de l’Adminis-tration et de la Justice.
La discussion s’est prolongée pendant près de deux heures
et les députés présents ayant exprimé des opinions
diamétralement opposées, il a été décidé
de renvoyer l’affaire à la Chambre siégeant en séance
plénière, à une date qui sera fixée après
le retour du chef du gouvernement de New York, avant la fin du mois; probablement
le 29 septembre. La séance restera ouverte jusqu’à l’adoption
d’une motion. Il s’agit de déterminer si les chefs d’accusation
portés contre M. Hakim sont de la nature “d’irrégularités
administratives”, ne nécessitant pas la levée de l’immunité
ou de faits tombant sous le coup de la loi et exigeant des poursuites pénales,
donc la comparution du parlementaire devant la juridiction compétente,
chargée de statuer sur le crime qu’on lui impute... |