Bien
que dans son discours devant l’Assemblée générale
de l’ONU le président Clinton n’ait pas évoqué le
conflit israélo-arabe, en dépit des efforts déployés
par la diplomatie US pour relancer les négociations de paix au P.O.,
de l’avis général, le climat a nettement changé au
Palais de Verre par rapport à ce conflit et au problème irakien.
Le président Hoss en a discuté, lundi, avec son homologue
français (notre photo).
Le climat de la cinquante-quatrième session de l’Assem-blée
générale des Nations-Unies diffère, cette fois, de
celui qui caractérisait les années précédentes,
tout au moins en ce qui concerne deux points de l’ordre du jour: la crise
de l’Irak et le conflit du Proche-Orient.
De fait, depuis 1996 le dossier irakien était gelé, délibérément,
par deux Etats parmi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité,
en l’occurrence les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Ces derniers persistent
dans leurs frappes aériennes provoquant des drames humains et semant
la ruine sur le territoire irakien.
Il y a quelques jours, Bagdad annonçait la naissance d’un enfant
sans tête, attribuant cette anomalie aux produits chimiques utilisés
par les Angle-Américains (sic)...
Mais quelque chose bouge, à présent et après avoir
manifesté leur désapprobation de la poli-tique suivie par
Londres et Wa-shington contre l’Irak, la France, la Russie et la Chine
réclament la levée des sanctions écono-miques et de
l’embargo dont ce pays arabe et son peuple pâtissent depuis près
de dix ans.
Une réunion de leurs repré-sentants s’est tenue, la semaine
dernière, dans la capitale britannique sans déboucher sur
un accord. Les pourparlers doivent se poursuivre au siège de l’ONU
à New York, en marge de l’Assemblée générale.
Cela bouge, également, par rapport au conflit du Proche-Orient.
Après avoir été immobilisées au cours des trois
dernières années, les négociations arabo-israéliennes
ont été relancées sur le volet palestinien et pourraient
l’être sur les volets syrien et libanais, Ehud Barak se disant prêt
à se rendre auprès du président Assad à Damas
ou à recevoir le chef de l’Etat syrien à Jérusalem.
Dans le même temps, Moscou entre de nouveau en scène et
vient de dépêcher un émissaire de haut rang, Alexandre
Soltanov, “aux fins d’aider à sortir les négociations arabo-israéliennes
de l’im-passe”... En réponse à une ques-tion relative à
l’implantation, le responsable russe a eu une réponse diplomatique:
“La Russie appuie le droit du peuple palestinien à l’autodétermination”.
Entre-temps, l’Union européenne est sollicitée par la
partie arabe en vue d’un rôle plus actif dans le processus de paix
au P.O. En route pour New York, le chef de la diplomatie syrienne a transmis
un message du président Assad dans ce sens au président Chirac
au cours de son escale parisienne.
Enfin, la délégation officielle libanaise dirigée
par le prési-dent Salim Hoss, rappellera la position du Liban du
haut de la tribune onusienne envers le conflit régional. Il exigera
le retrait israélien des portions occupées des territoires
libanais (Liban-Sud et Békaa ouest) et syrien (hauteurs du Golan);
réaffirmera le soutien à la Résis-tance jusqu’au rapartriement
de tous les effectifs de “Tsahal”, le rejet de l’implantation des réfu-giés
palestiniens et la concomi-tance des volets libanais et syrien aux négociations
de paix.
Il faut espérer que les Etats Unis modifieront leur attitude
pro-israélienne, en reconnais-sant les droits arabes. |