TUNISIE
ENGAGEMENT AU SERVICE DE LA GLOIRE
DE LA TUNISIE ET DE SON INVULNERABILITE
Le président
tunisien Zein El-Abidine Ben Ali a, officiellement, présenté
sa candidature aux élections présidentielles prévues
le 24 octobre prochain.
Ce scrutin sera le premier dans l’Histoire contemporaine de la Tunisie
à voir plusieurs candidats prétendre à la magistrature
suprême, à la faveur d’un récent amendement “exceptionnel”
introduit à l’initiative personnelle du président Ben Ali
dans la Constitution tunisienne, amendement qui a permis à deux
dirigeants de partis d’opposition de se présenter à ces élections.
Ces derniers ne sont plus tenus d’être parrainés par trente
élus (députés ou présidents de conseils municipaux)
comme exigé auparavant, mais répondent aux nouvelles conditions,
à savoir notamment avoir exercé les fonctions de premiers
responsables de leurs formations politiques pendant au moins cinq années
successives et que leurs partis soient représentés chacun
par au moins un député au parlement.
Le président Zein El-Abidine Ben Ali déposant
le dossier
de sa candidature devant la commission constitutionnelle.
Candidat du parti au pouvoir, le Rassemblement
constitutionnel démocratique (RCD), M. Ben Ali (63 ans) brigue un
troisième mandat de cinq ans, fort d’un bilan des plus élogieux,
selon les témoignages unanimes des observateurs tant nationaux qu’étrangers,
à telle enseigne que sa candidature a été entre autre
parrainée par trois députés de l’opposition.
Outre l’actuel chef de l’Etat, deux candidats de l’opposition, MM. Mohamed
Belhaj Amor, secrétaire général du Parti de l’unité
populaire (PUP/gauche) et Abderrahmane Tlili, secrétaire général
de l’Union démocratique unioniste (d’obédience nationaliste
arabe) seront en lice dans l’élection présidentielle. Ils
ont déposé les dossiers de leurs candidatures respectivement
les 16 et 18 septembre, le délai officiel s’étendant du 25
août au 23 de ce mois.
Le président Ben Ali a tenu à se conformer à la procédure
réglementaire en se rendant personnellement au siège de la
Chambre des députés (parlement tunisien) pour remettre le
dossier de sa candidature à la commission compétente, composée
du président de la Chambre des députés, du président
du Conseil constitutionnel, du mufti de la République, du premier
président du tribunal administratif et du premier président
de la Cour de cassation.
Dans une allocution prononcée, à cette occasion, devant une
foule nombreuse de citoyens venus manifester leur soutien à sa candidature,
le président Ben Ali s’est déclaré “fier de renouveler
l’engagement envers la Tunisie... envers ce peuple qui m’a soutenu, avec
toutes ses catégories sociales et ses différentes composantes,
depuis le 7 novembre 1987”, a-t-il souligné.
ALLER DE L'AVANT DANS LA CONSECRATION DE LA
DEMOCRATIE ET DU PLURALISME
“Je renouvelle mon engagement au service de la gloire de la patrie et de
son invulnérabilité (...) et en faveur d’un avenir sûr
pour nos jeunes et nos générations futures”, a ajouté
le président Ben Ali qui, dessinant les contours de l’action qu’il
compte mener une fois réélu, s’est engagé “à
parachever la réalisation du développement intégral
durable, afin d’améliorer toujours davantage les conditions de vie
du citoyen, de résoudre de façon radicale le problème
de l’emploi, de conforter l’équilibre entre les régions et
les catégories sociales, dans un contexte de complémentarité
et de solidarité”.
Il a, également, pris l’engagement “d’aller de l’avant dans la consécration
de la démocratie et du pluralisme que nous avons tenu à rendre
opérationnels dans la réalité concrète et dont
nous avons veillé à promouvoir le processus”, a-t-il dit.
“Ma détermination est inébranlable et ma volonté est
plus ferme que jamais de faire en sorte que la Tunisie prenne pied dans
le siècle prochain, en étant forte de ses réalisations
et des progrès qu’elle a accomplis et en envisageant l’avenir avec
optimisme”, a encore souligné M. Ben Ali, se déclarant persuadé
qu’“avec l’aide de Dieu, nous saurons relever les défis et gagner
les enjeux, parce que nous avons parié et parierons toujours sur
ce peuple”.
Un émissaire du roi du Maroc Mohamed VI, M. Mohamed Benaïssa,
a été reçu dernièrement à Carthage (siège
de la présidence de la République tunisienne, dans la proche
banlieue de Tunis), par le président Zein El-Abidine Ben Ali, auquel
il a remis un “message écrit” du souverain marocain.
Dans une déclaration diffusée par la TV tunisienne, M. Benaïssa,
ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération,
a indiqué que l’entretien avait porté sur les relations bilatérales
eu égard aux “rapports humains, commerciaux et organiques qu’entretiennent
les deux pays”.
Tunis et Rabat, rappelle-t-on, avaient décidé lors de la
visite officielle effectuée au Maroc par le chef de l’Etat tunisien
en mars dernier à l’invitation du défunt roi Hassan II, d’instituer
une zone de libre-échange. On prévoit que cette question
est au centre de la réunion de la haute commission tuniso-marocaine
qui a tenu sa session ordinaire cette semaine à Rabat, sous la présidence
des deux Premiers ministres, MM. Hamed Karoui (Tunisie) et Abderrahmane
Youssoufi (Maroc).
Le président Ben Ali recevant l’émissaire
du roi Mohamed VI du Maroc.
Le chef de la diplomatie marocaine a déclaré que l’entrevue
avait, également, porté sur le processus maghrébin,
en prévision du sommet de l’Union du Maghreb arabe (UMA), qui doit
normalement avoir lieu à l’automne prochain à Alger.
Créée en 1989, l’UMA qui regroupe l’Algérie, le Maroc,
la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, a vu ses activités pratiquement
gelées depuis 1995 en raison, essentiellement, du différend
opposant Alger à Rabat au sujet du conflit du Sahara occidental
revendiqué à la fois par le Maroc et le Front Polisario,
soutenu par l’Algérie.
La visite du président Ben Ali au Maroc en mars dernier et les multiples
initiatives prises par le chef de l’Etat tunisien, fervent partisan de
l’UMA, avaient permis une relance du processus maghrébin, favorisée
par ailleurs par l’embellie apparue dans les relations algéro-marocaines
après l’arrivée au pouvoir du président algérien
Abdelaziz Bouteflika en avril dernier et la suspension de l’embargo onusien
imposé à l’encontre de la Libye. Les rapports entre Alger
et Rabat ont, cependant, rechuté ces dernières semaines après
les accusations portées par le président Bouteflika contre
le Maroc qui, selon le chef de l’Etat algérien, donnerait refuge
aux extrémistes islamistes algériens, accusations que les
autorités marocaines ont du reste accueillies avec “stupéfaction”.
Un protocole de coopération tuniso-palestinien dans le domaine
de l’industrie a été conclu dernièrement, au terme
d’une visite de plusieurs jours effectuée en Tunisie par le ministre
palestinien de l’Industrie, M. Saâdi Karanz.
Ce protocole, indique-t-on de source tunisienne, vient concrétiser
la volonté commune d’instaurer une coopération bilatérale
tous azimuts dans ce domaine, à la faveur notamment d’échange
d’informations en vue de faire connaître les produits industriels
et les modes de production utilisés des deux parties, outre le développement
de la coopération en matière de normes de production. Le
document prévoit, en outre, l’incitation des hommes d’affaires,
des promoteurs tunisiens et palestiniens à intensifier leurs contacts
et à identifier les programmes et projets de promotion des investissements
dans les secteurs industriels complémentaires.
Le ministre tunisien de l’Industrie, M. Moncef Ben Abdallah et son homologue
palestinien ont déclaré, à cette occasion, que cet
accord constitue un premier pas nécessitant une mobilisation accrue
des agents économiques, en vue de mettre à profit toutes
les opportunités et les potentialités qui s’offrent à
la coopération tuniso-palestinienne, conformément à
la volonté qui anime les présidents Zein El-Abidine Ben Ali
et Yasser Arafat dans ce sens.
Le ministre marocain de l’Intérieur, M. Driss Basri, a souligné
que le malentendu survenu ces dernières semaines dans les relations
algéro-marocaines à la suite des déclarations du président
Abdelaziz Bouteflika accusant, implicitement, le Maroc d’héberger
les auteurs du massacre de Béni Ounif, dans le sud algérien,
n’est qu’un “nuage d’été”.
Dans une déclaration à “Ach-Charq Al-Awsat”, rapportée
par l’agence marocaine de presse (MAP), M. Basri a affirmé que les
relations entre le Maroc et l’Algérie sont faites de fraternité,
d’amitié et de bon voisinage, ajoutant qu’il s’attend à un
retour à la normale dans les relations entre les deux pays maghrébins,
lorsque celles-ci seront engagées sur la voie du sérieux,
comme le souhaitent les directions, les gouvernements et les peuples des
deux pays.
Il a exprimé la disposition du Maroc à examiner toutes les
informations dont dispose l’Algérie à propos de ces accusations.
“Nous sommes sûrs de nos affirmations et de nos déclarations.
Si des choses se sont produites à l’insu des autorités marocaines,
nous sommes prêts à les examiner dans un climat de compréhension,
de franchise et de coopération sincère, sérieuse et
sereine”, a dit M. Driss Basri qui a démenti, une nouvelle fois,
l’infiltration à partir de l’Algérie de quelque groupe armé
que ce soit.
Il a fait valoir que ces accusations doivent être placées
dans leur véritable contexte et qu’il convient d’apporter toutes
données y afférentes, appelant à éviter le
sensationnel, ainsi que toute forme de dramatisation des choses pour les
traiter avec calme et sérénité.
Réaffirmant que le Maroc observe une position “ferme et claire”
de non-ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie,
il a indiqué que le gouvernement marocain “a pris toutes les mesures
préventives aux plans administratif, sécuritaire et judiciaire
pour concrétiser cette non-ingérence”. Il a rappelé,
dans ce contexte, que la Justice marocaine a condamné, par le passé,
“lors de procès publics, les auteurs d’actions portant atteinte
à la sécurité d’une pays frère” et que le Maroc
a donné suite aux demandes d’extradition formulées par les
autorités judiciaires algériennes conformément à
la convention qui lie les deux pays en la matière.
LA PRESSE MORACAINE: LA NOTION DE LEADERSHIP
DE LA REGION EST PERIMEE
Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement marocain, M. Khalid Alioua,
a fait part de l’attachement de son pays “à l’option de la normalisation
et de la coopération” dans ses relations avec l’Algérie “pour
l’édification du Maghreb arabe”.
“Ce qui nous intéresse, c’est l’avenir. Nous devons œuvrer pour
le même objectif que nous nous sommes fixé et auquel aspirent
les peuples de la région du Maghreb”, a déclaré récemment
le porte-parole, lors d’un point de presse à l’issue du Conseil
de gouvernement.
Dans un éditorial intitulé: “Appel à la sagesse”,
le quotidien marocain “Al Bayane” note, de son côté, que “malgré
le climat malsain que d’aucuns veulent réinstaller dans la région,
le Maroc appelle à la raison et réitère son engagement
à servir la cause maghrébine et à instaurer des relations
de confiance et de pleine coopération avec l’Algérie”.
Pour sa part, son confrère “L’Economiste”, écrit en substance
que “ni le Maroc ni l’Algérie ne doivent oublier que ce qui compte
avant tout et ce qui doit être le souci constant, c’est le développement
de l’économie pour répondre aux besoins de nos sociétés
et aux impératifs de l’époque. La notion de leadership régional
est une notion périmée”, affirme-t-il.
Le leader libyen resplendissant dans son uniforme blanc constellé
de décorations, a passé en revue ses forces armées,
le 1er septembre 1999, 30ème anniversaire du coup d’Etat ayant
renversé le monarque régnant, le roi Idriss I.
Parmi les troupes qui défilaient, on a pu relever la présence
du fils de Kadhafi, Saïf, manœuvrant un char à partir de la
tourelle, en uniforme d’officier du corps des blindés.
Le colonel, âgé de 57 ans aujourd’hui, boitillait s’appuyant
sur une canne en aluminium qu’il utilise depuis l’été dernier
après une fracture de la cuisse dont on n’a jamais connu les circonstances.
|
![]() Des femmes soldats libyennes au repos. |
Kadhafi a conclu, en quelque sorte la paix, avec les pays occidentaux,
au printemps dernier, en acceptant de livrer les deux Libyens suspectés
d’avoir participé le 21 décembre 1988 à l’explosion
de l’avion de la Panam sur Lockerbie, tuant les 259 passagers et hommes
de bord, ainsi que onze villageois à terre.
Toutefois, les sanctions imposées par les USA demeurent en vigueur,
notamment l’embargo de 1986, lorsque des raids de représailles furent
menés par l’aviation US sur la Libye, bombardant entre autres la
résidence du colonel Kadhafi lui-même, occasionnant, rapporte-t-on,
la mort d’une de ses filles.
RENCONTRE BEN ALI - BOUTEFLIKA...
Le sommet extraordinaire de l’Organisation de l’unité africaine
(OUA) tenu dans la ville libyenne de Syrte les 9 et 10 septembre, a donné
lieu à des concertations inter-maghrébines fraternelles et
chaleureuses.
Entretien chaleureux entre les présidents
Ben Ali et Bouteflika.
C’est ainsi que le président
tunisien Zein El-Abidine Ben Ali avec le président algérien
Abdelaziz Bouteflika ont eu un entretien qui, a-t-on indiqué de
source officielle tunisienne, a permis d’examiner les relations fraternelles
entre les deux pays et les perspectives de leur développement et
de leur intensification, de manière à répondre aux
aspirations des deux peuples frères et à servir les intérêts
mutuels.
Les deux chefs d’Etat ont insisté sur la consolidation de la tradition
de dialogue et de concertation au sujet de toutes les questions d’intérêt
commun, a-t-on ajouté de même source.
... ET BEN ALI - KADHAFI
Par la même occasion, le président Ben Ali a eu un entretien
avec le leader de la Révolution libyenne, le colonel Moammar Kadhafi
axé sur les relations tuniso-libyennes et les moyens de consolider
l’action africaine commune.
Le porte-parole officiel de la présidence de la République
tunisienne, a indiqué que l’entretien a mis en évidence la
volonté commune d’œuvrer continuellement au développement,
à l’intensification et à la diversification des relations
bilatérales, de manière à renforcer l’interdépendance
des intérêts et de conforter la complémentarité
et la cohésion entre les deux pays.
Ben Ali - Kadhafi: une amitié à la
mesure des relations
privilégiées qu’entretiennent la Tunisie
et la Libye.
La Tunisie et la Libye, rappelle-t-on,
entretiennent des rapports privilégiés à tous les
plans. La coopération bilatérale se renforce d’année
en année, comme en témoignent le volume des échanges
commerciaux qui a atteint 500 millions de dollars en 1998 et devrait être
porté à 700 milliards en 1999, ainsi que les grands projets
communs mis en œuvre dans les domaines énergétiques et industriels.
Au sujet de la coopération à l’échelle du continent
africain, le président tunisien a souligné la nécessité
de poursuivre les efforts conjoints en faveur de l’instauration de la paix
et de la consolidation des fondements de la stabilité en Afrique,
afin que les pays du continent puissent concentrer leurs actions sur le
développement de leurs potentialités économiques et
se préparer à faire face aux défis du siècle
prochain.
AVANT DE LANCER "SON"
INSTITUTION POUR LA PAIX EN AFRIQUE
MANDELA VIENT CONSULTER BEN ALI
L’ancien prési-dent sud-africain, Nelson Mandela, se propose
de créer une “institution pour la paix, la réconci-liation
et la justice” en Afrique. Il a annoncé son projet à la sortie
d’une entrevue avec le président tunisien Zein El-Abidine Ben Ali.
“Lorsque l’on crée une telle institution, on se souvient des amis
les plus chers qui ne nous font jamais défaut”, a déclaré
le leader sud-africain, notant que son initiative a rencontré un
accueil favorable et un soutien auprès du président Ben Ali.
M. Mandela a indiqué que la rencontre avait, d’autre part, porté
sur plusieurs questions, en particulier celles intéressant le continent
africain, soulignant que sa visite en Tunisie a été “très
réussie”.
Le dirigeant sud-africain, rappelle-t-on, voue une considération
toute particulière au président Ben Ali dont il a, souvent,
salué l’appui indéfectible à la cause de son pays
longtemps soumis au régime discriminatoire de l’appartheid. Peu
après sa libération, le “plus célèbre” prisonnier
politique” qui a été incarcéré pendant plus
de vingt ans, a effectué plusieurs visites en Tunisie pour manifester
sa gratitude au chef de l’Etat tunisien. Sa première participation
à un sommet africain une fois élu président, a d’ailleurs
été à Tunis, lors de la conférence au sommet
de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) que la Tunisie a abritée
en juin 1994.