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HARO SUR LES "PIRATES" DES TELECOMMUNICATIONS...
Au cours d’une conférence de presse tenue, fait rare, un dimanche, le ministre des Postes et Télécommunications a évoqué les infractions et abus dont a été coupable l’un de ses proches collaborateurs. Ce dernier a été arrêté pour quatre chefs d’accusation, dans le cadre de la répression des fraudes téléphoniques. A l’instar d’un ex-administrateur, l’ancien directeur d’Ogero, impliqué dans cette affaire, n’a pas répondu à la convocation du Parquet...
 

“L’arrestation de l’ancien di-recteur des Postes et Télécom-munications, a dit M. Issam Naaman qui détient le porte-feuille de ce département mi-nistériel, constitue un tournant  dans la guerre déclenchée par l’Etat contre la corruption au sein de l’administration publique”.
Le ministre a tenu, dimanche - ce qui est un fait rare - une con-férence de presse pour dévoiler les dessous du piratage des lignes téléphoniques, dans lequel seraient impliqués le directeur général mentionné et certains hauts responsables de l’ancien régime qui lui auraient assuré une couverture.
Fait à signaler: les opérations frauduleuses s’effectuaient, non seulement au niveau des ser-veurs d’Internet, mais à travers les opérateurs privés reliés aux satellites V-SAT réservés aux télécommunications. Les fraudeurs se servaient des lignes de l’Etat pour assurer les liaisons téléphoniques via satellite à des tarifs réduits. Ceci a valu au Trésor des pertes (ou un manque à gagner) estimées à 400 millions de dollars par an.
Les opérations frauduleuses s’effectuaient à partir de trois centres situés à Aïché Bakkar, à Borj el-Ghazal et au central des P. et T. à Tripoli, tous trois étant placés sous le contrôle direct du ministère. Ce qui “légalisait” les communications et, partant, privait l’Etat de 80 pour cent des redevances, celles-ci revenant aux “pirates” et aux compagnies étrangères.
Le ministre des P. et T. est persuadé que l’ancien directeur général n’a pas agi seul, mais a des complices hauts placés dans l’Administration et d’autres sphères officielles. Aussi, invite-t-il son ancien second à tout dire aux enquêteurs, “maintenant que ses protecteurs  à qui il ren-dait visite à des heures indues - la nuit ou à l’aube - l’ont lâché et abandonné à son triste sort”.
Autre point révélé par le ministre: la société (MCI) auto-risée par l’ex-directeur général à distribuer sur le marché local des cartes téléphoniques payées à l’abance), relève de l’ancien ministre de la Défense...
Ce fait précis revêt une grande importance, était donné la position de cet ancien responsable qui a révélé, dernièrement, l’existence d’un “centre d’écoute à l’entrée de Beyrouth placé sous le contrôle d’une grande puissance, ayant pour mission d’espionner les personnalités officielles liba-naises à travers leurs commu-nications téléphoniques”...
Ceci nous ramène par association d’idées, au cas d’un autre responsable - l’ancien ministre du Pétrole-maintenu sous les verrous depuis plusieurs mois - plus de trois demandes présentées par son avocat pour sa mise en liberté sous caution ayant été rejetées jusqu’ici - qui aurait eu comme “associés” des personnages haut placés dans la république dont les noms sont sur toutes les lèvres, mais qui n’ont pas encore été inquiétés jusqu’à ce jour...
Tous ces dossiers et les scandales découverts au cours de la première année du sexennat du président Lahoud, justifient pleinement les poursuites engagées contre les corrupteurs et les corrompus. C’est pour cela, sans doute, que le Pouvoir et son gouvernement sont attaqués sans répit, afin d’entraver leur action et d’em-pêcher le Parquet de mener ses investigations jusqu’à leur terme... 


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