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OBJECTIF STRATEGIQUE DU BUDGET: SORTIR DU CYCLE INFERNAL
Comme on s’y attendait, le débat sur le projet de budget à la Chambre, entamé mercredi, est d’autant animé, que d’autres questions délicates figurent à l’ordre du jour des séances plénières, dont celles de l’enrichissement illicite, les tables d’écoute et d’autres sujets que l’opposition soulève pour embarrasser le gouvernement.
 

Le budget de l’Etat pour l’an 2000, dont le projet a été ap-prouvé par le Conseil des mi-nistres au terme de deux ré-unions successives, a un objectif stratégique: sortir le pays du cycle infernal, ainsi que l’a précisé le ministre des Finances.
Autrement dit de réduire le déficit budgétaire et d’alléger le poids de la dette publique et, partant, du service qu’elle occassionne.
Le projet en question fera l’objet, comme on s’en doute, d’un débat à la Chambre que les opposants tenteront de rendre le plus houleux possible; c’est leur droit.
Cependant, on est impatient de connaître les griefs qu’ils for-muleront contre les prévisions budgétaires, lesquelles se carac-térisent autant par leur austérité que par leur transparence, comme l’a observé le chef de l’Etat, en rendant hommage au “Cabinet des 16” pour avoir élaboré la loi de finances dans le délai  constitutionnel.
D’aucuns ont, d’ores et déjà, critiqué le plan d’assainisse-ment financier, le trouvant, classique et doutant de son efficacité, “parce qu’il fait fuir ls investisseurs”... Or, trois ré-unions d’investisseurs se sont tenues, la semaine dernière à Beyrouth, celles de Merryl Lynch, du CCF et d’une délégation du patronat français.
Puis, en dépit de son carac-tère austère, le budget de l’an 2000 affecte 45% des dépenses aux affaires sociales et aux projets d’investissement, tout en rationalisant les dépenses admi-nistratives et en réduisant celles qualifiées d’improductives.
Fait à signaler: il n’y aura pas de nouvelles taxes, comme l’ont laissé croire certains milieux qui ne portent pas le gouvernement et le grand argentier de la République dans leur cœur.
En effet, la surtaxe de mille livres sur l’essence n’a pas été retenue, ni la taxe (de 0,75%) sur le chiffre d’affaires, les organis-mes économiques ayant expri-mé leur crainte de ses effets.
En revanche, une taxe forfai-taire modérée sera imposée aux commerçants, aux industriels et aux sociétés financières. Ladite taxe variera entre trois cents et quatre cents dollars, pour les sociétés dont le chiffre d’affaires excède trois à quatre millions de dollars.
En contrepartie de la renon-ciation à de nouvelles taxes, le gouvernement taxera les biens maritimes - ce qui serait une affaire de quelques semaines - afin d’accroître les rentrées du Trésor.
Enfin, le ministre des Finan-ces a explicité davantage la poli-tique officielle en ces termes: “Le Fonds monétaire interna-tional voudrait une thérapie de choc, mais nous progressons à notre propre rythme, en fonc-tion de ce que le peuple peut supporter.”
Autre objectif que s’est fixé le Cabinet: réduire en cinq ans la dette publique à 80% du PIB; cette année à 118% et le déficit budgétaire à 5% (contre 15% en 1998).
Enfin, le CDR et la Caisse des déplacés ont été autorisés à émettre des emprunts, afin de hâter l’exécution de certains projets d’utilité publique et à caractére national. 


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