LORS D'UNE EMISSION RADIOPHONIQUE A PARIS
AOUN: "L'IMPLANTATION DES PALESTINIENS RISQUE
DE DESTABILISER L'EQUILIBRE DEMOGRAPHIQUE AU LIBAN"

Au cours d’une émission radiophonique à Paris, le général Michel Aoun s’est exprimé sur le Liban, ainsi que sur la paix au Proche-Orient, en alertant l’opinion publique internationale contre le processus d’implantation des Palestiniens au Liban. Trois heures de débats sur “Radio Courtoisie”, dans l’émission d’Olivier Pichon, avec trois autres invités: S.A.R. le prince Sixte-Henri de Bourbon Parme, le colonel Hassan Aghilipour et Me Elie Hatem.

G.D.: le colonel Hassan Aghilipour, S.A.R. le prince Sixte-Henri de Bourbon Parme,
le général Michel Aoun et Me Elie Hatem dirigeant le débat.
 
LE SIONISME ET LA FRANC-MAÇONNERIE PARALYSENT LA FRANCE
Me Elie Hatem qui dirigeait ce débat, a donné le ton de l’émission. Il a exposé la politique étrangère actuelle de la France en prenant quelques exemples précis, notamment celui d’Anjouan, l’île de l’archipel des Comores qui a demandé son rattachement à la France et qu’il représente en sa qualité de ministre plénipotentiaire: “La France est, actuellement sous l’emprise du mondialisme, incapable de prendre des décisions qui servent autant son intérêt que celui des pays attachés à elle... Elle est, malheureusement, poussée à prendre des positions absurdes, en s’alignant sur la politique américaine qui téléguide la société internationale, à l’instar de l’affaire du Kosovo.”
Et, Me Hatem poursuit son analyse en dénonçant les forces occultes qui créent un déséquilibre au niveau international et paralysent la politique étrangère française, notamment le sionisme et la franc-maçonnerie: “...On s’en aperçoit au Proche-Orient, aussi bien en Iran, qu’au Liban. Plus particulièrement, ce dernier dont la société est multiconfessionnelle et libérale, gêne ceux qui veulent imposer chez eux un modèle théocratique, monoconfessionnel, endogamique et donc racial. Le complot sioniste visait, ainsi, la coexistence intercommunautaire au Liban pour démontrer l’incapacité de diverses communautés à vivre ensemble. Et, lorsque cette manœuvre a échoué, on a cherché, par divers truchements, à subjuguer ce pays par la force et les occupations militaires. Aujourd’hui, la société internationale est manipulée par la juiverie qui contrôle l’opinion publique avec une emprise sur les médias. De même, la classe politique est entre les mains de la franc-maçonnerie contrôlée, quant à elle, par la loge juive des Bnei Brith”.

LA FRANCE DOIT JOUER UN RÔLE DE CATALYSEUR
S.A.R. le prince Sixte-Henri de Bourbon Parme, descendant direct de Louis XIV, s’est, ensuite, exprimé en faisant une distinction entre l’attitude de la France et celle des Français à l’égard des pays avec lesquels existent des liens historiques. Il a stigmatisé la situation tant au Proche-Orient que dans d’autres pays de la Méditerranée, notamment au Kosovo: “La France jouit d’une certaine image de confiance auprès des pays du Proche-Orient et du monde méditerranéen, grâce à son passé historique. Je pense donc qu’elle peut et doit intervenir dans le cadre d’une paix qui se dessine dans cette région du monde. Encore, faut-il que cette intervention ne se fasse pas à travers certains réseaux qui servent plus les partis politiques que l’intérêt de la Nation et s’écartent donc de ces relations séculaires que nous avons avec nos amis traditionnels. Néanmoins, il ne faut pas que cette intervention porte atteinte à la souveraineté de ces pays. La France doit assumer un rôle de catalyseur et non d’une force interventionniste appelée à modifier des régimes politiques.”
Vice-président de l’association “SOS enfants d’Irak”, lié d’une amitié personnelle avec M. Tarek Aziz, S.A.R. le prince Sixte-Henri de Bourbon Parme a rappelé les conséquences désastreuses de l’embargo contre l’Irak: “Les hôpitaux sont de plus en plus chargés d’enfants et de vieillards qui viennent le plus souvent y mourir, car l’absence de médicaments et la sous-alimentation généralisée ne permettent pas de les soigner... Le chiffre d’un million de morts dont 700.000 enfants du fait de l’embargo, chiffre que reconnaissent les organismes internationaux, ne me paraît pas exagéré. Sur une population de 22 millions d’habitants, on peut bien parler d’un génocide conçu et réalisé pour éliminer de la planète un des peuples arabes les plus capables de développement autonome. Ce génocide-destruction reflète donc une stratégie qui cherche à supprimer de facto un des deux Etats pétroliers du Proche-Orient composés de populations ayant le sens des responsabilités, c’est-à-dire pouvant avoir leur mot à dire et s’opposer à la stratégie de contrôle américain dans cette région du monde.”
Et, le prince de Bourbon Parme de poursuivre son indignation contre la politique “des deux poids et deux mesures” qui condamne l’épuration ethnique au Kosovo, mais passe sous silence les exactions israéliennes qui utilisent des moyens de lutte disproportionnés contre les résistants palestiniens, lesquels mènent un combat légitime de libération nationale. Il rappelle, aussi, l’amitié séculaire entre la France et les pays arabes, en particulier avec le Liban, en faisant allusion à l’attention particulière que prêtaient ses ancêtres, les rois Saint-Louis et Louis XIV au pays des Cèdres.

NE PAS RÉGLER LE PROBLÈME PALESTINIEN AUX DÉPENS DU LIBAN
Le général Michel Aoun analyse la situation générale du Liban d’un point de vue politique, économique, juridique et social. Un débat juridique l’oppose, alors, à Me Hatem qui, en relatant les circonstances qui ont conduit le Liban à son état actuel, lui rappelle la phrase célèbre de Georges Clemenceau: “La guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires”. Le général Aoun rétorque, alors, en soulignant: “On pourrait donc aussi dire que la politique est une chose trop sérieuse pour être confiée à des politiciens.”
Chiffres à l’appui, il dénonce le processus d’implantation des Palestiniens au Liban et rappelle que, dès l’origine, la guerre a été complotée contre son pays dans l’objectif de régler le problème palestinien au détriment du Liban: “Récemment, M. Barak a déclaré qu’il refuse, catégoriquement, le retour des réfugiés palestiniens à leur mère-patrie. Dès lors, les Libanais se sont, pour une fois, mis tous d’accord pour s’opposer à l’implantation des Palestiniens au Liban. Tous les principes, aussi bien de droit que de morale internationale, bien que la morale n’ait pas de place en politique, condamnent cette attitude. Tout réfugié a le droit de retourner chez lui. L’exemple du Kosovo le confirme. En outre, il convient de rappeler que le Liban n’est ni responsable du partage de la Palestine, ni du conflit israélo-palestinien. Je ne vois donc pas pourquoi il devra en payer le prix!
“Je lance donc ici un appel aux instances et à l’opinion publique internationales, afin d’éviter ce mécanisme qui porte atteinte tant aux réfugiés palestiniens qu’au Liban. Permettez-moi, à cet égard de rappeler les éléments suivants: du point de vue densité démographique, le Liban est le 6ème pays au monde avec une densité de 363 habitants au km2, selon un recensement de 1996. Cette densité est trois fois plus grande que celle de la France (107 habitants au km2), 13 fois plus que celle des Etats-Unis (27,82 habitants au km2). Le Liban n’a ni ressources, ni richesses naturelles qui lui permettent d’admettre une nouvelle population. L’économie libanaise fonctionne grâce au tertiaire et aux contributions financières de la diaspora libanaise. L’éventuelle implantation des réfugiés palestiniens risque donc de déstabiliser notre économie et notre équilibre démographique. C’est comme si la France naturalisait 15 millions de personnes d’un seul coup, les Etats-Unis 75 millions ou la Chine 400 millions.”

UNE PAIX DES CŒURS
Aoun procède, ensuite, à une analyse géopolitique objective de la situation au Proche-Orient, en soulignant que la paix ne pourra pas procéder, uniquement, des accords et des compromis, mais d’une participation réelle de toutes les parties concernées: “Il va falloir aboutir à une paix des cœurs avant celle des papiers, afin d’arriver à une solution durable... Le processus de paix tel qu’il se manifeste actuellement, constitue en fait, une trêve. On peut s’inspirer, à cet égard, de la paix signée entre l’Egypte et Israël: bien qu’un traité ait été signé entre ces deux pays en 1978 et bien que le Sinaï ait été évacué en 1982, il n’en demeure pas moins qu’il n’existe pas de véritables relations entre les populations égyptienne et israélienne.
“En ce qui concerne le Liban, je l’ai dit et le répète: le Liban doit participer, activement, aux négociations entre Israël et la Syrie, sur le même pied d’égalité et ne pas se contenter des solutions qu’on lui impose.”

SEULE LA DÉMOCRATIE PEUT SERVIR DE FONDEMENT à LA PAIX
Le colonel Hassan Aghilipour, président de la Commission consultative des droits de l’homme iranienne a, quant à lui, souligné le dilemme général à tout le Proche-Orient, assoiffé de paix et de démocratie: “Seule cette dernière alternative pourra servir de fondement pour la paix dans cette région.”
Il a rappelé les derniers événements survenus en Iran, en soulignant leur ampleur: “Les dernières manifestations survenues en Iran ont été écrasées par le pouvoir révolutionnaire, entraînant une dizaine de morts à Téhéran et en province et plusieurs centaines d’arrestations... Les étudiants qui manifestaient et la partie de la population qui a osé leur témoigner sa sympathie, réclament un peu plus de liberté, davantage de franchises universitaires. Puis, vite, un mot d’ordre a fait l’unanimité et donné plus d’ampleur à la contestation: la séparation de la religion et de l’Etat, la fin de la théocratie. L’opinion iranienne réclame dans son immense majorité l’adoption d’institutions séculières démocratiques.”

ALTERCATION AGHILIPOUR-HATEM
Une altercation verbale a, ensuite, opposé le colonel Aghilipour à Me Hatem, quand ce dernier lui a rappelé que “le régime actuel des Ayatollahs en Iran a pourtant changé, notamment avec M. Khatami qui est bien plus modéré que ses prédécesseurs et qu’il est en train de donner un nouveau souffle de liberté à l’Iran”.
Aghilipour rétorque: “Je suis étonné d’entendre ces propos de votre part, alors que vous êtes professeur de droit et de relations internationales dans un pays, les USA, qui prône la démocratie. Vous êtes, également, avocat à Paris, défendant les droits de l’homme...
“Je pense que vous êtes victime de la manipulation médiatique. Il n’y a pas d’Ayatollahs modérés. Le seul Ayatollah modéré était Khomeini! D’ailleurs, en Iran, on ne dit plus “Ayatollah” mais plutôt “Ahfatollah” pour désigner le clergé... Comment qualifiez-vous, alors, le fait que, lors des dernières manifestations en Iran, les étudiants aient conspué Khatami et l’Ahfatollah Khaménéï, brûlé leurs portraits et chassé à coups de pierres le directeur de cabinet de ce dernier venu “dialoguer” avec eux?”
Aghilipour adresse un message “en direction des courageux et héroïques étudiants, des personnes qui soutiennent en Iran leur révolte. Je leur dis qu’ils peuvent compter sur moi pour, qu’en dehors de l’Iran, nous mettions tout en œuvre, de toutes nos forces, sur la scène internationale, en vue de les soutenir.”


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