À L'OCCASION DE LA RENTREE D'OCTOBRE
REPRISE DES MANIFESTATIONS ARTISTIQUES

Il en est de l’art comme de la vie: les saisons s’y succèdent et après l’été, la rentrée d’octobre annonce la reprise des manifestations culturelles et artistiques.
 

Un langage naïf.
 
Cependant, il faut signaler qu’au cours des trois premiers trimestres de 1999, année où Beyrouth a été proclamée “Capitale culturelle du Monde arabe”, la vie artistique libanaise a été des plus intenses. L’art s’est intégré au quotidien. Expositions et vernissages se sont succédé à un rythme effréné, proposant un petit nombre de plasticiens de talents et beaucoup d’autres, à la production artisanale, qui n’ont d’artistes que le nom.
 

Une œuvre qui en rappelle d’autres 
datant d’au moins 20 ans.

Une œuvre au langage traditionnel 
et surtout académique.
 
Mon propos, aujourd’hui, n’est pas de faire une analyse critique des expositions privées ou collectives, des “Salons” ou supposées “biennales” qui ont déjà eu lieu, ni de citer les noms de ceux au talent déjà confirmé ou prometteur, ou de ceux qui n’ont rien à voir avec l’art, mais de donner mon sentiment sur un ensemble de manifestations qui laissent une impression générale de déjà “vu” et revu.
D’abord, on peut regretter que la sélection n’ait pas été souvent plus rigoureuse, surtout en ce qui concerne les œuvres des aînés, de ceux dits “grands”. Ceux-là, bien intégrés, depuis de longues années, à notre société et au système du marché de l’art qui la régit, jouaient volontiers à leurs débuts: les contestataires, les novateurs, etc... et se voulaient à l’avant-garde porteurs de messages; alors qu’ils sont devenus, aujourd’hui, conformistes, sérieux, égaux à eux-mêmes, comme en font foi quelques catalogues, vieux de 15 à 20 ans, que je viens de feuilleter, il apparaît difficile de distinguer leur production récente de celle de leur début. Les dernières œuvres peuvent voisiner avec les premières sans aucun heurt.
 

Une tentative de recherche qui peut 
aboutir à un langage plastique nouveau.

Une autre aussi figurative,
peut-être surréelle.
 
Quant aux jeunes au talent prometteur, ils connaissent leur métier. Certes, ils ont appris à manier le crayon, le pinceau, le rouleau, etc... à organiser l’espace, à jongler avec les formes et les couleurs. Mais il faut ajouter à tout cela, un certain état de grâce, ce rien d’imagination ou d’originalité, cet autre rien de sensibilité, d’émotion ou de tourment et de révolte, cet élan, cette spontanéité, cette exigence, un certain climat, cette poésie ou ce grain de folie qui permettent de reconnaître un artiste authentique entre tant d’autres.
Avant d’oser se prononcer, il faut attendre pour pouvoir préconiser si les jeunes talents d’aujourd’hui deviendront les plasticiens les plus importants de demain.
NICOLE MALHAME HARFOUCHE

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