LES CHAMPS DE LA SCULPTURE 2000
LE DEBAT RESTE OUVERT ENTRE L'ART
ET L'AVENTURE DE L'ART CONTEMPORAIN

La mairie de Paris présente sur la plus célèbre avenue du monde, les Champs-Elysées, les œuvres de plusieurs artistes venus de tous les continents.
 

La vache folle.
 
Un nouvel habillage pour les Champs, avant le top sonore qui marquera le début du troisième millénaire.
Et tout un chacun de se précipiter sur les lieux, afin de voir les “œuvres” de cette cinquantaine de créateurs qu’on pourrait plutôt qualifier de soudeurs, vitriers, jardiniers, menuisiers, dont la seule réussite aura été peut-être à pouvoir caser dans le site le plus prestigieux du monde, ces assemblages, montages, sculptures d’une telle laideur.
Coup de pub touristique, bonnes intentions didactiques? Le débat reste ouvert.
Pour notre part, cette promenade n’a pas séduit grand monde.
Il est vrai que lâcher des œuvres à l’air libre n’est pas une opération facile.
Cette manifestation n’est pas la première en son genre.
Dès les années 60, l’art sortait dans la rue ou dans la nature.
La toute dernière exposition fut un succès. Les trottoirs des Champs-Elysées regorgeaient des œuvres immenses et ludiques du grand sculpteur Botero.
Mais pour cette mega-exposition, les organisateurs ont peut-être eu peur de choisir des pièces travaillées dans des matières fragiles...
Ils ont aussi eu un net rejet de la figuration...
 
Les trompe-l’œil ont remporté 
un certain succès.
“Les Champs de la sculpture”...
Une manifestation contestée.

D’où ces sculptures, ces pieux enfoncés à même le sol, ces troncs d’arbres coupés, cette vache folle les quatre pattes en l’air dans un arbre.
Ce mur de céramique blanche de 21 mètres de long qui fait la joie des toutous en ballade, une tour genre mécano, sans oublier les drapeaux rayés de Buren sur les hampes réservées habituellement aux visites des chefs d’Etat étrangers...
Un paysage sculptural aux formes plurielles. Des compositions qui illustrent les tendances marquantes de l’art depuis quelques décennies dans le monde, ont pour objectif premier de jouer le rôle de partenaires actifs de la scène contemporaine.
Désormais, le mot sculpture ne sera pas lié au bronze, au marbre ou au bois, mais à de nouveaux matériaux: l’acier, le polycarbone, les objets recyclés et aussi la lumière, l’eau, le vent, l’énergie.
On a largement dépassé le domaine du statuaire pour utiliser les nouvelles technologies qui re-quièrent la participation active du spectateur...
Le piéton doit redécouvrir des arbres, essayer de chercher l’arc-en-ciel dans les oriflammes de Buren, sans grand succès d’ailleurs...
Buren a voulu que le regard de tous les passants convergent sur son art. Mission réussie, d’une part, puisque nous avons cherché longtemps les sept couleurs, mission ratée, car on a été vite lassé de ce spectacle pauvre.
Les Champs de la sculpture voulaient au départ afficher de grandes ambitions...
Mais voilà, les trottoirs de cette avenue ne s’y prêtent pas du tout.
A vouloir des œuvres qui résistent à tout, aux intempéries comme au soleil, on a écarté d’emblée des œuvres de bonne facture dont le seul tort était d’avoir été conçues dans la fragilité.
On était bien loin de l’aperçu promis sur l’évolution de la sculpture durant ces trente dernières années...
A quoi rime cette manifestation...? Si cela avait un but didactique, la grande majorité des pièces n’avaient aucun sens dans ce contexte...
En ce début d’automne, face aux statues classiques, statuaire d’autrefois, celles d’aujourd’hui.
Un état des lieux décevant, à quelques exceptions près comme le robot de Nam June Paik, les brise-lames de Saint Malo, les pierres taillées d’Alain Kirili.
Trop ambitieux, les organisateurs de cette manifestation n’ont pas atteint leur but en essayant de privilégier le spectaculaire au profit de l’esthétique.


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