Evénements de la semaine
EM MARGE DE LA "RENCONTRE DE BAABDATE"
L’audience que le chef de l’Etat a accordée, jeudi dernier, à M. Walid Joumblatt, leader du PSP et aux membres de son bloc parlementaire (notre photo), est appelée à modifier de fond en comble le climat politique, pour peu que l’accord réalisé autour des questions ayant fait l’objet de l’entretien est concrétisé. Ce à quoi s’attèle un comité de suivi.
Ayant été lâché par son principal allié, M. Rafic Hariri se rapprochera-t-il du palais de Baabda?
 

La rencontre ayant rapproché, la semaine dernière à Baabdate, le chef de l’Etat du chef du parti socialiste progressiste et de son bloc parlementaire, le “Front de lutte nationale”, aura eu pour conséquence immédiate de dissiper la crispation qui caractérisait le climat politique au cours de la première année du mandat présidentiel.
On sait que le Général-Président s’est soucié de se maintenir à égale distance de toutes les fractions politiques, jouant de ce fait son rôle d’arbitre, uniquement préoccupé d’édifier l’Etat de la loi et des institutions.
Le palais de Baabda avait laissé ses portes ouvertes à deux battants, pour permettre à toutes les personnes gravitant sur la scène nationale d’y accéder sans contrainte. Tous les protagonistes du jeu politique s’y sont rendus, à l’exception de deux d’entre eux, à savoir: les chefs de file des blocs haririen et joumblattiste.
Ceux-ci ont gagné de rares fois, le palais présidentiel, mais ne tardaient pas à repartir en guerre contre le gouvernement en vue de le déboulonner. Bien que le chef de l’Etat leur conseillait, en permanence, d’engager un dialogue direct et franc avec le “Cabinet des 16”; peine perdue.
Finalement et au moment où on s’y attendait le moins, Walid Joumblatt a pris le chemin de Baabdate, alors que Beiteddine était beaucoup plus proche de Moukhtara, à la tête de son bloc parlementaire, pour une franche explication (une de plus) avec le président de la République.
Qu’est-ce qu’il en sortira? On ne tardera pas à le savoir, car des réunions de travail doivent se tenir, cette semaine entre des représentants des deux parties, à l’effet de dégager les points ayant fait l’objet d’une entente et, surtout, d’établir le mécanisme sur la base duquel ils seront concrétisés sur le terrain.
On présume que le problème des personnes déplacées figure en tête de liste, le leader du PSP et du FLN s’étant engagé, semble-t-il, à aider à son règlement pour hâter la clôture de ce dossier le plus rapidement possible. D’autant que les crédits nécessaires à leur dédommagement sont maintenant disponibles.
Autre question qui paraît avoir été tirée au clair: il n’est nullement question de “militariser” le régime, preuve en est que les proches conseillers et collaborateurs du président Lahoud ont été recrutés parmi les civils, chacun étant spécialiste dans son domaine.
Il nous revient, d’autre part, que M. Joumblatt a été rassuré quant aux principales dispositions de la nouvelle loi électorale, en ce qui concerne principalement le découpage des circonscriptions qui préoccupe le plus le leader socialiste.
Le président de la République dont l’action se caractérise par la transparence, a réitéré sa position et réaffirmé sa détermination à faire élaborer une loi équitable.
Cela dit, la “rencontre de Baabdate” aura eu une autre conséquence: celle d’atténuer la dynamique de la néo-opposition. En effet, M. Rafic Hariri se retrouve, pratiquement, seul et isolé après avoir été lâché par son principal allié.
Aussi, n’est-il pas surprenant de voir l’ex-Premier ministre se soucier de reprendre le chemin de Baabda (ou de Baabdate), afin de tenter de rétablir les ponts qu’il avait rompus lui-même, à la manière de quelqu’un qui coupe une branche sur laquelle il est assis... 


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