La
loi électorale continue et, pour cause, d’entretenir une vive controverse
et à donner lieu à maintes spéculations. De Djeddah
où il était en visite, le président Hoss a dit que
cette loi sera “un moyen pour renforcer l’intégration nationale.”
De son côté, le ministre de l’Intérieur a
infirmé les rumeurs relatives à diverses formes de découpage
des circonscriptions, en assurant que “l’examen sérieux du projet
gouvernemental ne commencera pas avant la mi-décembre”.
Le découpage des circons-criptions constitue la principale difficulté
sur laquelle achoppe la nouvelle loi électorale, un consensus autour
de cette question litigieuse s’étant avéré jusqu’ici
difficile à réaliser.
Avant son départ au début de la semaine pour Djeddah,
le chef du gouvernement a répété que tout sera réglé,
dès l’aplanissement de l’obstacle qui retarde l’élaboration
du texte gouvernemental.
Aussi, avons-nous insisté plus d’une fois, sur la nécessité
pour le Pouvoir de trancher cette af-faire dans le plus bref délai,
pour dissiper la confusion qui grandit dans les esprits. A tel point que
certains milieux prévoient la renonciation à la reforme électo-rale
et l’organisation des législa-tives de l’an 2000 sur la base de
la loi (inique) de 92 et 96...
Pourtant, la position du chef de l’Etat, à ce sujet, est claire:
le président Lahoud est acquis à une formule pouvant atteindre
un double objectif: garantir une représentation authentique de la
volonté populaire et réaliser l’intégration nationale.
Or, chaque bloc parlemen-taire prône une formule desti-née,
dans son optique, à servir ses intérêts; autrement
dit, à as-surer l’élection de ses candidats.
Il importe de mettre fin à la polémique en cours, car
elle risque de s’envenimer davan-tage, au fur et à mesure qu’ap-prochera
la date du scrutin.
Fait à signaler: dès son retour de sa visite officielle
en Pologne et en Bulgarde, le chef du Légis-latif a rappelé
la formule ayant sa préférence, soit directement, soit par
l’intermédiaire d’un mem-bre de son bloc parlementaire.
De fait, le président Nabih Berri s’est prononcé une
fois de plus, contre la petite circons-cription, “parce que, soutient-il,
elle représente un véritable danger pour le Liban après
une guerre des-tructrice, le pays se trouvant tou-jours en période
de convalescence.”
Le président de l’Assemblée pense que “la grande circonscrip-tion
favorise le mixage des citoyens, alors que la petite attise l’esprit confessionnel”.
De plus, il met en garde contre la “politique des deux poids et deux mesures”,
en soulignant la nécessité de pro-mulguer une loi électorale
trai-tant tous les électeurs sur le même pied d’égalité...
Ce qui n’est nullement dans l’intention des hautes autorités...
Et il est curieux que M. Berri évoque ce fait précis!
D’autant qu’il qualifie d’excellents ses rapports avec le chef de l’Etat,
faisant état, à ce propos, “d’un accord parfait sur les questions
fondamentales, sur base de la transparence qui caractérise le régime”.
Le président du Conseil a fait le point à ce sujet: “Il
est facile, dit-il, de préconiser un découpage par mohafazat,
mais cela accen-tuerait les divisions confession-nelles et sectaires...
Les communau-tés religieuses sont une source de richesse, à
condition qu’on ne verse pas dans le confessionnalisme et qu’on ne fasse
pas passer les intérêts communautaires avant ceux de la nation.”
“On peut en sortir, conclut-il, par une saine pratique de la démocratie”. |